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De plus en plus de familles exposent les thérapeutes familiaux à des situations où le couple parental s’est réuni après une période de séparation. Sur la base d’une étude de cas, cet article met en évidence l’impact que peuvent avoir les retrouvailles parentales sur une famille (et notamment sur les enfants) et la complexité des processus psychologiques et systémiques qui peuvent être impliqués. La mise en récit collective de la période de séparation et de la trajectoire familiale semble nécessaire pour préserver la cohésion de la famille et permettre la redéfinition des relations.
Nous présentons un modèle de psychothérapie familiale systémique, centrée sur les stratégies de régulation émotionnelle. Notre hypothèse est qu’en axant notre travail sur la régulation des émotions des différents membres de la famille, nous aurons une meilleure compréhension des effets de cette régulation sur l’ensemble de la famille et la place de la régulation émotionnelle dans la chaîne circulaire des interactions intrafamiliales. Une recherche-action menée auprès de trente familles permet de dégager des premiers résultats sur les effets de l’agression verbale, la suppression expressive, le déni, la rumination et la réévaluation cognitive. Des patterns de régulation émotionnelle caractérisent les familles de la même façon que les patterns transactionnels décrits par la première systémique ou les croyances partagées décrites par la deuxième systémique. Nous pensons que la réflexion sur la régulation émotionnelle va dans le sens de l’essor d’une troisième systémique.
Si l’on considère désormais qu’inviter la fratrie constitue une ressource en thérapie familiale systémique, ce n’est pas pour autant que les thérapeutes l’incluent systématiquement dans les thérapies, même lorsque le patient identifié est un adolescent. Une recherche portant sur des adolescents consommateurs de cannabis ayant suivi une thérapie familiale multidimensionnelle (MDFT) au CHU Brugmann à Bruxelles a permis d’explorer la place de la fratrie dans le processus thérapeutique. A l’aide de questionnaires semi-directifs adressés aux adolescents, aux membres de la famille et à leurs thérapeutes, complétés par une passation du blason fraternel, les auteurs ont étudié la façon dont la fratrie d’adolescents, consommateurs de cannabis, avait été mobilisée dans la thérapie familiale multidimensionnelle (MDFT) dont ils avaient bénéficié. Les résultats suggèrent que, même dans les cas où les thérapeutes n’ont pas rencontré les frères et sœurs, les fratries sont pointées comme ayant joué un rôle significatif dans le traitement, par les parents et les adolescents. Ceci nous invite à reconsidérer la façon dont nous impliquons la fratrie lorsqu’il s’agit de mettre en place un dispositif d’aide aux adolescents en souffrance et à leur famille.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 31, n° 2, pp. 167-179.
Mots clés : Handicap, Fratrie, Interaction, Relation familiale, Parents, REPRESENTATION, Perception, Handicap visuel, Groupe de parole, Handicap mental
Si les parents identifient assez clairement ce que le handicap de leur enfant a engendré comme changements dans leur parentalité ainsi que dans la dynamique familiale, il apparaît que la perception parentale sur les répercussions du handicap d'un enfant sur le reste de la fratrie présente des spécificités. Nous avons analysé les discours de parents d'enfants porteurs de handicap mental et visuel participant à un groupe de parole. Six indicateurs pertinents dans la compréhension par les parents des enjeux psychologiques pour les fratries sont identifiés et expliqués : la reconnaissance par les parents des difficultés rencontrées par le frère ou la soeur du fait de son statut particulier, les difficultés pour les parents d'être témoins des difficultés des frères ou des soeurs de la personne handicapée, les aspects positifs du handicap sur les relations fraternelles, le rôle des parents dans le type de relation fraternelle entretenue entre les enfants, le rôle fraternel comme substitut du rôle parental et les discours déviants sur la personne handicapée seulement - et plus sur le frère ou la soeur.
Du fait de l'évolution des soins en psychiatrie, l'espace familial est de plus en plus sollicité. Basé sur une enquête menée en 2003 auprès de 600 frères et soeurs de personnes souffrant de troubles psychotiques, cet article dresse un constat des retentissements importants de ces troubles sur la fratrie. Dans une perspective préventive, les auteurs proposent une approche clinique pour une meilleure prise en compte de la situation des frères et soeurs...
La thérapie familiale est reconnue comme étant l'une des approches thérapeutiques les plus efficaces dans le traitement de l'anorexie mentale de l'enfant et de l'adolescent. Pourtant, la fratrie de ces patients a longtemps été « oubliée » par les praticiens et les chercheurs et la littérature clinique ne s'est que tardivement penchée sur l'impact de la maladie sur les frères et soeurs et sur leur rôle étiologique, préventif et curatif possible. En nous appuyant sur les travaux existants ainsi que sur notre propre expérience clinique, nous nous proposons de résumer la littérature sur le rôle de la fratrie dans le développement de l'anorexie mentale, de décrire les influences réciproques (positives et négatives) entre ce sous-système familial et la maladie, pour déboucher sur une conceptualisation du rôle de la fratrie dans les processus de thérapie et de guérison et une proposition d'approches thérapeutiques et de guides pratiques destinés aux thérapeutes familiaux.
Faisant suite à leur premier article recensant la littérature concernant la théorie de cycle de vie familiale, les auteurs présentent une étude effectuée auprès d'une population clinique d'adolescents anorexiques. L'objectif de celle-ci vise à identifier, chez des familles comprenant un (e) adolescent (e) anorexique (e) (n = 9), les différentes tâches développementales difficilement résolues en les comparant à un échantillon de familles issues d'un groupe comparatif populationnel (n = 11). Les résultats démontrent que les familles d'anorexiques sont davantage exposées à des échecs dans leurs tâches développementales familiales. Egalement, les difficultés développementales s'accroissent en nombre plus la famille évolue dans le temps. Enfin, les échecs développementaux caractérisant les familles d'anorexiques peuvent être regroupés autour de certains thèmes, dont notamment le couple parental, l'autonomisation et la socialisation des enfants...