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Conditions de la parole pour des jeunes "harraga" en insertion à la Protection judiciaire de la jeunesse et impacts sur l’enseignement/apprentissage en français langue étrangère

Article de Françoise Hickel

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 27, printemps 2022.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Mineur non accompagné, Migration, Langue, PJJ, Accueil, Apprentissage

Cet article présente les résultats partiels d’une recherche sociolinguistique et didactique en cours intitulée « Plurilinguismes, mobilités et apprentissages, de la complexité des ressources langagières en contexte à leur développement réfléchi en formation ». Cette recherche s’est réalisée dans une démarche collaborative au sein d’un service d’insertion de la PJJ recevant des mineurs non accompagnés (MNA), majoritairement jeunes migrants maghrébins en situation irrégulière. Comment répondre au défi d’assurer un enseignement/apprentissage en FLE, lorsque les jeunes apprenants en service d’insertion à la PJJ sont des mineurs non accompagnés, provisoirement protégés dans un cadre pénal mais vulnérabilisés à plusieurs titres durant leur parcours de vie, et dont l’avenir en France est loin d’être assuré ?
Cet article vise à montrer le caractère central des contextualisations à effectuer pour penser tout à la fois les ressources, besoins et objectifs des apprentissages langagiers de ces MNA en FLE. Un premier axe de contextualisation développe les arrière-plans et les motivations de départ de ces jeunes émigrants maghrébins. Un second axe de contextualisation présente brièvement les conditions d’accueil des MNA en France et leurs effets discursifs, puis pointe les paradoxes dans lesquels ces jeunes migrants sont pris, en reliant les caractéristiques migratoires décrites auparavant avec le jeu des contraintes auxquelles ils ont affaire lors de leur séjour en France. L’article se conclut sur la façon dont ces conditions de migration et d’accueil en France conduisent à adapter les modalités d’accueil de ces MNA au service d’insertion de la PJJ, à penser la construction des situations d’enseignement/apprentissage, et à interroger les objectifs d’apprentissages langagiers qui ne peuvent se définir à partir de la seule visée intégrative.

L’évaluation des mineurs délinquants : une entreprise peu axée sur la limitation de la récidive

Article de Jessica Filippi

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 24, printemps 2020.

Mots clés : Justice-Délinquance, Délinquance juvénile, Évaluation, PJJ, Récidive

L’évaluation a été au cœur des échanges de la conférence de consensus sur la prévention de la récidive en 2013. Le rapport issu de ces échanges préconisait que « pour être efficace [l’évaluation] devrait s’appuyer sur de nouvelles méthodes de travail qui supposeront un changement dans les pratiques professionnelles » (Conférence de consensus, 2013, p. 35). Deux modèles d’intervention en criminologie, l’un appelé Risque-Besoins-Réceptivité (RBR) et l’autre Good Lives Model (GLM), intègrent à la fois une démarche d’évaluation et des modalités de prise en charge. L’application de ces modèles auprès des personnes ayant commis une infraction présente des résultats intéressants dans la limitation de la récidive. Dernièrement, les textes réglementaires de la protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) et le Code de justice pénale des mineurs (CJPM) avancent que l’intervention éducative doit tendre vers une limitation de la récidive. Cette recherche vise dans un premier temps à comprendre les pratiques évaluatives des éducateurs dans le cadre du recueil de renseignements socio-éducatifs (RRSE) et dans un deuxième temps, à analyser dans cette pratique ce qui est le plus ou le moins mobilisé dans les principes des modèles d’intervention en criminologie. Pour ce faire, l’étude envisage de croiser des données quantitatives (250 dossiers de RRSE) avec des données qualitatives (témoignages d’éducateurs sur leurs pratiques (n = 11). Les résultats indiquent, d’une part, que l’activité évaluative n’est pas une activité linéaire en ce qu’elle résulte d’échanges et de jeux de pouvoir entre les différents acteurs de l’évaluation (auteurs de l’infraction, famille, éducateurs, magistrats…), et, d’autre part, que l’analyse des pratiques d’évaluation au regard du RBR et du GLM confirme une mobilisation partielle de ces deux modèles. La question de la transposition complète de ces modèles reste entière.

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La colère chez les éducateurs de la PJJ : une émotion inutile mais légitime face à la transgression d’un jeune

Article de Elsa de Grenier de Latour, Mael Virat, Nathalie Przygodzki Lionet

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 23, automne 2019, n.p. n.p..

Mots clés : Travail social : Métiers, PJJ, Relation éducative, Émotion, Relation travailleur social-usager, Colère, Éducateur de justice, Stagiaire

Le travail éducatif auprès d’adolescents en conflit avec la loi peut être source de frustration et de colère. L’interprétation par les éducateurs du sens des comportements d’opposition est possiblement liée à leur réaction émotionnelle. Cette étude vise à explorer l’attitude des éducateurs de la Protection judiciaire de la jeunesse (PJJ) envers la colère. En présentant à des éducateurs stagiaires (N = 85) un scénario fictif qui relate une situation de transgression où un éducateur ressent de la colère, cette étude s’intéresse à l’évaluation de l’utilité et de la légitimité de la colère du professionnel ainsi qu’à la manière d’interpréter le comportement de l’adolescent (attributions causales contrôlables versus incontrôlables et internes versus externes).
Les résultats indiquent qu’une large majorité des éducateurs jugent que la colère est inutile et qu’une légère majorité d’entre eux jugent qu’elle est pourtant légitime. Par ailleurs, les éducateurs tendent plutôt à percevoir les causes du comportement de l’adolescent comme étant internes mais incontrôlables, ce qui fournit une explication indulgente à la transgression, qui semble pouvoir être liée à l’attitude envers la colère. À la lumière de ces résultats et dans le contexte du travail émotionnel à accomplir par les éducateurs, ces attributions causales indulgentes peuvent être interprétées comme des stratégies cognitives de régulation de la colère. Enfin, la légitimité accordée à la colère pourrait traduire une revendication d’autonomie émotionnelle par les éducateurs ou une attitude favorable à la colère malgré des connaissances sur son inutilité.

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Amour, relation éducative et délinquance. L’amour compassionnel des éducateurs accompagnant les adolescents suivis par la Protection judiciaire de la jeunesse

Article de Mael Virat

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 20, printemps 2018, 30 p..

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, PJJ, Adolescent, Relation éducative, Relation travailleur social-usager, Affectivité, Émotion, Motivation, Amour, Éducateur de justice

Les effets positifs de l’alliance entre les éducateurs et les adolescents qu’ils accompagnent, en particulier en contexte judiciaire, commencent à être documentés. Cette alliance, qui repose notamment sur la création d’un lien affectif, est déterminée par différents facteurs, liés aux individus ou à l’environnement au sein duquel ils interagissent. Cette étude s’intéresse au rôle de l’engagement affectif des professionnels sur l’établissement de relations affectives avec les adolescents et au rôle du soutien social, perçu au travail par les professionnels, sur leur engagement affectif. Elle s’intéresse également à la motivation professionnelle. Le concept mobilisé ici de manière novatrice est celui d’amour compassionnel conçu, dans la perspective de la théorie de l’attachement, comme une manifestation du système de caregiving (ou d’attention et de soin) des professionnels.
Après avoir été contactés par courriel, 107 professionnels de la Protection judiciaire de la jeunesse ont répondu à un questionnaire utilisant différents outils psychométriques.
Les résultats indiquent que l’amour compassionnel des professionnels est associé à des relations avec les adolescents où la proximité affective est plus grande. De plus, le soutien reçu de la part des collègues est lié à l’amour compassionnel. Enfin, l’engagement affectif et les relations affectives sont associés à une plus grande motivation professionnelle. Ces résultats suggèrent donc que les éducateurs mais également les équipes et les institutions partagent la responsabilité de l’alliance créée avec les adolescents.

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De la construction sociale des émotions dans l’accompagnement des mineurs sous main de justice : entre ressorts d’action et invisibilité

Article de Catherine Lenzi

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 20, printemps 2018, 23 p..

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Émotion, Relation éducative, PJJ, ASE, Relation travailleur social-usager

Cet article traite de la construction sociale des émotions dans l’accompagnement des mineurs sous main de justice à partir d’une analyse attentive aux effets de contexte au-delà des dispositions des acteurs à être affectés par les situations de prise en charge. Par cette entrée, il se centre spécifiquement sur l’engagement et les ressorts d’action émotionnels activés par les intervenants dans l’expérience de la relation éducative. Dans le même temps, l’article éclaire l’invisibilité du travail émotionnel, notamment dans l’absence, de la part des acteurs concernés, d’une défense et d’une reconnaissance collective de la dimension émotionnelle de leur travail, de façon à asseoir leur autonomie et expertise professionnelles.

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Études et recherches à l’Éducation surveillée entre 1952 et 1972, instruments d’un renouveau institutionnel et professionnel : ampleur et limites d’une collaboration

Article de Jean Pierre Jurmand

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 16, printemps 2016.

Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Justice-Délinquance, Établissement d'éducation surveillée, PJJ, Formation, Recherche, Recherche-action, Pratique professionnelle, Organisme de formation

L’une des particularités de la justice des mineurs est d’être réceptive à l’évolution des sciences sociales dont elle tire en partie sa spécialisation. Son bras droit séculier, la direction de l’Éducation surveillée, par le biais de son école de formation, en a fait un usage abondant. Le centre de formation de Vaucresson s’est vu confier à l’origine deux volets essentiels des missions de la direction de l’Éducation surveillée après la seconde guerre mondiale : les études sur le phénomène social de la délinquance juvénile et la consolidation des savoirs d’investigation nécessaires à la connaissance de la personnalité des mineurs délinquants et à leur traitement individuel. A quoi il a fallu ajouter, dans le courant des années 1950, le renouvellement des méthodes éducatives. Les jeunes sciences humaines et sociales (psychologie sociale) contribuèrent à faire évoluer ces pratiques et le regard sur les populations prises en charge en lien avec les réformes législatives (1958), tout comme la sociologie au début des années 1960, vint rétablir la question du contexte et de l’environnement social pour dégager le sujet de sa seule problématique individuelle. En même temps qu’il poursuit des études, « classiques », d’étiologie factorielle de la délinquance juvénile, le centre de Vaucresson innove en faisant participer les personnels à des enquêtes et à des travaux de recherche, les associant ainsi aux changements et aux réformes auxquelles sont soumises des institutions de rééducation. La formation, avec les apports de la psychosociologie, fut aussi, pour une partie des personnels de la justice des mineurs, un lieu d’appropriation de leur propre pratique. Des liens complexes se sont noués pendant deux décennies entre la formation, la recherche, les pratiques, impliquant professionnels de l’intervention socio-judiciaire, chercheurs et institutionnels, dans un équilibre précaire qui a cédé devant la croissance des organisations, les logiques propres à chaque domaine, ou, tout simplement, les événements socio politiques.