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L’administration inégalitaire de l’attente : tri et relégation au guichet de la demande de logement social

Article de Pierre Antoine Chauvin

Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 250, décembre 2023, pp. 80-97.

Mots clés : Territoire-Logement, Logement social, Demande, Temps, Administration, SDF

Cet article s’intéresse au rôle des administrations dans la mise en œuvre du droit au logement et dans la distribution inégale des chances et des délais d’attente pour l’accès au logement social. À l’image de ce que l’on observe depuis plusieurs années à l’entrée de l’enseignement supérieur, le placement des candidat·es au logement social s’opère aujourd’hui dans un champ toujours plus segmenté : diversification des filières, foisonnement de labels et de critères de priorisation, développement d’« itinéraires bis » pensés comme temporaires, multiplication des dispositifs d’accompagnement, etc. À l’appui d’un suivi statistique de 696 familles sans domicile hébergées à l’hôtel à Paris, cette enquête montre que l’inflation des labellisations « prioritaires » a engendré une spécialisation et une hiérarchisation entre les files d’attente dites « prioritaires » à l’entrée du parc social. Elle révèle de surcroît que toute sortie de la file d’attente se paye au prix d’une relégation durable dans la compétition. L’auto-élimination des candidat·es enregistre en premier lieu le poids exorbitant du capital économique dans le tri des prétendant·es. Elle affecte singulièrement les familles sans domicile les plus éloignées de l’emploi, mais aussi celles qui détiennent un petit capital social leur permettant de trouver d’autres portes de sortie chez des tiers ou dans le parc privé. L’article met, par ailleurs, en évidence le poids des stratégies de placement élaborées par les agent·es du guichet qui appartiennent, dans leur grand majorité, aux classes moyennes salariées du public. Les délais d’attente sont prescrits aux candidat·es en fonction d’attendus moraux mais aussi de stéréotypes sociaux. Pris dans leur ensemble, ces mécanismes de tri contribuent à la stratification interne aux classes populaires et à la redistribution inégalitaire dans l’espace résidentiel d’individus partageant pourtant, initialement, un certain degré de proximité sociale.

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Les homicides volontaires de personnes sans-domicile : une population vulnérable surexposée

Article de Keltoume Larchet, Aurélien Langlade

Paru dans la revue Empan, n° 132, décembre 2023, pp. 140-149.

Mots clés : Lien social-Précarité, SDF, Violence, Homicide, Vulnérabilité, Risque, Mortalité

Les personnes sans-domicile meurent plus tôt et plus violemment que le reste de la population. L’analyse des homicides volontaires subis spécifiquement par ces personnes fournit deux enseignements principaux. Elles sont surexposées aux homicides volontaires en comparaison du reste de la population. Et, en prêtant attention aux circonstances de ces homicides, on constate qu’ils ont moins tendance à être résolus que le reste des homicides et qu’ils impliquent des mis en cause plus fréquemment sans-domicile.

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Le "Carrefour de savoirs" comme espace d’expérimentation pour la recherche collaborative

Article de Marjorie Lelubre, Jacques Moriau, Michel Parazelli

Paru dans la revue Écrire le social, n° 5, août 2023, pp. 45-57.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Recherche, Participation, Usager, Chercheur, Savoir, Méthodologie, Expérience, SDF, Participation des usagers, AIFRIS

La recherche collaborative invite à repenser les processus de production des connaissances, en offrant une place à part entière aux « non-chercheurs » et ainsi œuvrer pour plus de justice cognitive. Posture éthique et épistémologique forte qui reste complexe à mettre en œuvre en pratique, notamment pour que ce qui concerne les questions méthodologiques. À cet égard, le Carrefour de savoirs, format déployé dans le cadre du 9e congrès de l’AIFRIS, en juillet 2022 à Bruxelles, apparaît comme un espace d’expérimentation à partir duquel éprouver ces principes. Par le biais d’une analyse critique du Carrefour de savoirs mis en place par l’équipe du Crebis lors de ce congrès, il s’agit d’analyser en quoi ce dispositif est porteur d’enseignements pour la mise en œuvre de la recherche collaborative en général.

Le sans-domicilisme. Réflexion sur les catégories de l’exclusion du logement

Article de Marie Loison

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 1, janvier-mars 2023, pp. 29-50.

Mots clés : Lien social-Précarité, SDF, Exclusion sociale, Logement, Recherche, Sociologie

L’absence de logement « à soi » n’est pas simple à définir et les sans-domicile forment une population hétérogène et fluctuante. La grande diversité de leurs trajectoires et de leurs situations résidentielles rend difficiles l’appréhension et la qualification du phénomène d’exclusion du logement. En France, depuis les travaux pionniers des années 1990 et jusqu’à aujourd’hui, différentes catégorisations ont été produites mais elles sont souvent méconnues et les mots employés génèrent des confusions ayant parfois des conséquences problématiques dans la mise en œuvre des politiques publiques à destination des populations concernées. Cette contribution propose d’ouvrir le débat en présentant le terme « sans-abrisme » comme une synecdoque du néologisme « sans-domicilisme ». Elle défend l’idée selon laquelle l’usage de ce dernier terme permet davantage d’éviter les confusions et la reproduction des idées reçues sur ces populations, de mieux prendre en compte les trajectoires spécifiques de certaines catégories de population exclues du logement et de mieux traduire le terme anglo-saxon homelessness (qui est aujourd’hui le plus souvent traduit par « sans-abrisme »). Ce faisant, il pourrait contribuer à la (re)constitution d’un champ de recherche français plus unifié sur cette question et à un meilleur dialogue entre recherche et action publique.

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Insérer les personnes sans abri par le travail. Un dispositif aux prises avec les catégories de " sans-domicile " et " sans-abri "

Article de Louise Lacoste

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 1, janvier-mars 2023, pp. 225-245.

Mots clés : Lien social-Précarité, SDF, Insertion professionnelle, Logement social, Recrutement, Association, Vulnérabilité, Accompagnement social, Classification

Le dispositif « Premières Heures » parisien vise le retour à l’emploi des personnes sans abri, par l’intermédiaire de la reprise progressive d’une activité économique. De ce fait, le dispositif s’est construit à partir d’une distinction opérée entre « sans-abri » et « sans-domicile ». Alors que la première catégorie – visée par le dispositif – correspond à celle des personnes dormant dans un lieu non prévu pour l’habitation, la seconde concerne les individus déjà stabilisés en matière d’hébergement (soit hébergés dans un centre d’urgence ou de réinsertion sociale) et pouvant a priori intégrer directement le marché du travail ordinaire. Pourtant, l’analyse des débats interassociatifs et des pratiques de recrutement pour le dispositif invite à interroger cette différenciation entre les personnes à la rue qui seraient plus vulnérables et celles en hébergement social qui seraient plus stabilisées dans leur parcours.

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De l’asile de nuit à l’urgence sociale. Professionnalisation et rationalisation en tension du caritatif dans l’action publique : La Mie de Pain (décennies 1980-2010)

Article de Mauricio Aranda

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 1, janvier-mars 2023, pp. 183-204.

Mots clés : Lien social-Précarité, Association caritative, Hébergement temporaire, Accueil d'urgence, Urgence sociale, SDF, Nuit, Compétence, Bénévolat, Professionnalisation, Enquête

La politique d’urgence sociale visant les personnes sans abri prend appui sur des initiatives caritatives qui, en partie, lui préexistent. Ainsi, jusqu’aux années 1980, les gestionnaires associatifs d’asiles de nuit organisent leur secours ponctuel de manière autonome, voire en se distinguant des pouvoirs publics. Comment ces associations caritatives ont-elles pu alors intégrer le volet de « solidarité nationale » de l’État social ? Pour y répondre, cet article propose de s’intéresser au cas de La Mie de Pain, œuvre confessionnelle, séculaire et centrale dans ce type d’assistance. En s’appuyant sur une enquête d’archives et de terrain, cette contribution montre comment son incorporation à la politique d’urgence sociale est rendue possible – non sans tensions – par une professionnalisation de ses membres, ainsi que par une rationalisation de ses pratiques. Ces processus sont amenés par des relations d’interdépendance qui vont crescendo avec les pouvoirs publics. Ils se traduisent dans l’association par des mécanismes de renouvellement, mais aussi de conservation, de son personnel et de ses manières d’héberger. Plus largement, l’article donne à réfléchir sur ce que la participation aux affaires sociales fait aux œuvres caritatives dans un contexte de métamorphoses du monde associatif.

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L’hébergement d’urgence à l’épreuve de la pandémie. Enquête sur les reconfigurations d’un dispositif de mise à l’abri hivernal

Article de Marine Maurin, Gabriel Uribelarrea, Cédric Verbeck

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 1, janvier-mars 2023, pp. 205-223.

Mots clés : Lien social-Précarité, Épidémie, Accueil d'urgence, Urgence sociale, Santé, Enquête, Hébergement temporaire, Lycée, SDF, Covid-19

Cet article analyse les transformations de l’hébergement d’urgence dans le cadre de la pandémie du Covid-19 et les épreuves qu’elles ont engendrées pour les professionnels et les personnes qui y sont hébergées. À partir d’une enquête de terrain conduite dès le premier confinement en mars 2020 et prolongée jusqu’en mars 2022, nous documentons comment un dispositif de « mise à l’abri hivernal » a fait l’objet de reconfigurations afin de mettre en application les mesures de « confinement » et de « distanciation sociale ». Alors que la promiscuité de ce type d’hébergement est déjà connue, nous montrons que celle-ci est désormais cadrée comme un problème sanitaire. Ce nouveau cadrage engendre des pratiques d’espacements et de déplacements de personnes vers d’autres habitats précaires, dont l’internat d’un lycée. En décrivant ces espacements et déplacements des personnes hébergées, l’enquête montre comment la crise sanitaire a finalement contribué à renforcer l’intensité de deux épreuves typiques de l’urgence sociale : celle du déplacement contraint des individus considérés sans attaches et celle du caractère temporaire et précaire des habitats proposés.

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Jeunes à la rue usagers de drogues : se construire des territoires existentiels

Article de Caroline Loth, Nina Tissot

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 1, janvier-mars 2023, pp. 131-151.

Mots clés : Lien social-Précarité, SDF, Jeune, Addiction, Toxicomanie, Sociabilité, Territoire, Cohabitation, Travail social, Errance, Marginalité, Drogue

Des jeunes usagers de drogues à la rue à Lyon occupent l’espace public, y construisent des abris, y font la manche, consomment des produits psychoactifs, s’inscrivent dans un réseau de relations sociales, et ainsi développent des aptitudes à habiter et à cohabiter dans la ville. En marge – ou en plein cœur ? – de celle-ci, ils génèrent ainsi des territoires physiques et existentiels bien loin du concept d’errance qui les définit souvent dans l’action sociale et politique. À partir d’une recherche conduite à divers moments et dans différents cadres (interventions en travail social, études en anthropologie, ethnographies pour un observatoire de recherche), nous souhaitons ici restituer l’épaisseur des modalités d’être à la ville de ces jeunes. L’article rend compte de leurs compétences urbaines manifestes, que les usages de drogues conditionnent nécessairement, et ainsi de leurs existences éminemment politiques dans la ville.

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Entre aides et entraides. Enquête sur les expédients alimentaires de trois personnes immigrées sans-domicile

Article de Paolo Renoux

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 1, janvier-mars 2023, pp. 109-130.

Mots clés : Lien social-Précarité, SDF, Immigré, Aide alimentaire, Budget, Conditions de vie, Alimentation, Autonomie, Émancipation, Accueil d'urgence, Ethnographie, Bien-être

Cet article s’appuie sur une enquête de l’Observatoire du Samusocial de Paris, « Hors-Service », portant sur les manifestations socio-économiques de la crise sanitaire de Covid-19 sur les personnels du secteur de l’hôtellerie-restauration, et menée en 2020 et 2021. Les budgets de trois personnes sans domicile y sont étudiés dans une perspective ethnocomptable sous l’angle spécifique de l’alimentation. La description des économies domestiques met en lumière tout un panel d’activités, de ressources et de relations sociales qui s’articulent pour former un équilibre budgétaire. Au sein de ces portefeuilles de subsistance, le recours à l’aide alimentaire côtoie de multiples façons de se nourrir à moindre coût. L’aide d’urgence ne remplit pas toujours le même rôle, pouvant paradoxalement devenir vectrice d’indépendance et d’émancipation alimentaire. L’enquête met en évidence les usages et les enjeux multiples de l’alimentation qui, loin de se réduire à son intérêt nutritionnel et à ses implications économiques, s’inscrit dans la recherche d’une vie, sociale et domestique, qui vaut la peine d’être vécue. L’étude des budgets, ici ceux de l’alimentation, déborde largement la question économique pour permettre une compréhension fine du vécu des personnes sans domicile, de leurs évaluations quotidiennes et de leurs horizons biographiques.

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La santé communautaire aux temps de la Covid‑19 : " Le confinement, c’est la précarité des jours difficiles "

Article de Jean Charles Basson, Faïza Benmerzouka

Paru dans la revue Empan, n° 129, mars 2023, pp. 75-81.

Mots clés : Santé-Santé publique, Santé, Isolement, Témoignage, Conditions de travail, Pauvreté, Peur, SDF, Télétravail, Travailleur social, Télécommunication, Aide alimentaire, Covid-19, Toulouse

Pour le centre de santé communautaire de Toulouse, la pandémie de Covid et le premier confinement qui lui est associé sont une épreuve pour ses salariés et usagers, dont les déterminants sociaux de santé sont gravement compromis. Une de ses médiatrices en témoigne. Elle insiste, d’une part, sur les contraintes inhérentes aux conditions de travail en santé à distance et, d’autre part, sur les peurs et la faim générées par la période traversée dans la douleur. Enfin, elle termine en condamnant les confusions entretenues entre santé publique et ordre public.

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