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Les résultats de notre étude suggèrent que les agressions sexuelles en milieu scolaire peuvent concerner différentes classes sociodémographiques. Les agressions sexuelles entre des mineurs paraissent assez fréquentes et les manifestations cliniques présentées par les victimes sont non spécifiques. Ceci incite à mener des compagnes de sensibilisation auprès des travailleurs avec les enfants pour prévenir ce phénomène.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2023, pp. 91-110.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Famille en difficulté, Conditions de vie, Pauvreté, Intervention sociale, AEMO, Violence, École, Accompagnement social, Relation familiale
De nombreuses familles accompagnées par les services de protection de l’enfance vivent au quotidien différentes formes de pauvreté : conditions précaires de logement, manque de solidarité familiale, amicale ou de voisinage, faiblesse des ressources culturelles et économiques. À partir des données recueillies lors d’une recherche ethnographique de longue durée réalisée auprès de quinze familles vivant dans la pauvreté et bénéficiant d’une mesure d’action éducative en milieu ouvert (AEMO), nous verrons d’abord comment une intervention sociale centrée sur une approche individuelle et relationnelle finit par invisibiliser la pauvreté de ces familles. Nous montrerons ensuite comment ces pauvretés rendent ces familles plus visibles aux institutions et l’intervention sociale, via le prisme des « désordres » familiaux. Ces deux mouvements complémentaires expliqueraient en partie certaines limites des actions conduites auprès des familles.
Paru dans la revue Empan, n° 126, juin 2022, pp. 43-53.
Mots clés : Travail social : Métiers, Éducation spécialisée, Violence, École, Mineur, Enfermement, Socialisation, Sport, Prison, Enfant en difficulté
Le retour aux textes de Maurice Capul est l’occasion de livrer une petite contribution à sa « science de l’éducation spécialisée » en alimentant cette dernière des travaux menés sur les violences scolaires, le rugby éducatif, la prévention du hooliganisme et les établissements pénitentiaires pour mineurs.
Article de Anne Sylvie Grégoire, Nadège Guidou, Nathalie Schmitt, et al.
Paru dans la revue Connexions, vol. 1, n° 113, janvier-juin 2020, pp. 47-186.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Psychologie, Profession, Pratique professionnelle, Psychiatrie, Santé mentale, Conditions de travail, Violence, Identité professionnelle, EHPAD, Hôpital, École, Institution, Formation, Écrit professionnel, Travail d'équipe
Depuis la création du titre de psychologue en 1985, une conjonction de facteurs scientifiques, politiques et culturels a transformé le métacadre des institutions. Le modèle gestionnaire qui s’est imposé à tous les secteurs vient bouleverser l’organisation et le sens du travail des psychologues. Quatre points méritent ici d’être interrogés :
Comment la vie psychique peut-elle être prise en compte lorsque l’appréciation de la souffrance psychique se trouve en tenailles entre des exigences d’adaptabilité et une conception objectivante ?
En quoi de nouvelles attentes institutionnelles remettent-elles en question les valeurs de la profession, quand l’exigence d’évaluation et de transparence amène les psychologues à devenir des « techniciens » ?
Quels rapports aux groupes et à l’institution sont à repenser, si les organisations demandent aux psychologues d’aider leurs propres équipes ou de participer au développement de la coopération entre les différents pôles de la vie institutionnelle ?
Enfin, quels enjeux pèsent sur la formation, alors que la validité scientifique des théories du psychisme et la pertinence clinique des méthodes de traitement sont remises en cause ?
C’est à travers toutes ces questions que ce numéro de Connexions explore la profession de psychologue aujourd’hui.
Nous naissons naturellement agressifs car il n’est nul besoin de nous apprendre à nous mettre en colère : la morphologie de cette émotion primaire est d’ailleurs déjà présente chez le foetus de 25 semaines. Il appartient à notre entourage de décourager l’agression physique et de promouvoir les alternatives pacifiques. Si l’éducation est défaillante, le contrôle des émotions négatives s’organise difficilement. Or l’environnement social offre de nombreuses occasions d’agresser sous des formes diverses, dont l’une consiste à nuire de façon continue à une personne choisie pour cible d’agression : il s’agit du harcèlement. On l’a reconnu récemment au niveau professionnel et il prend des formes particulièrement violentes à l’école, parmi lesquelles le cyberharcèlement. Il était urgent qu’Enfance explore, dans un numéro thématique, les origines, les formes et les effets du harcèlement scolaire. Dans cet objectif, le professeur Roger Fontaine, coordinateur du numéro, a réuni les contributions complémentaires d’un expert international et de spécialistes de divers pays européens, y compris français, afin qu’en offrant leurs connaissances et les résultats de leurs travaux, ces auteurs contribuent à mieux prévenir le harcèlement et ses effets dévastateurs. Un numéro tout public, à destination des développementalistes, des professionnels de l’enfance et de l’adolescence… et des parents.
L'objet de notre travail est de proposer une approche spatiale du bien-être à l'école sur la base d'une enquête de victimation et de climat scolaire. Une focalisation sur les vestiaires d'EPS permet d'examiner un lieu singulier qui échappe la plupart du temps au regard et à la vigilance de l'adulte. Mille quarante-neuf élèves, issus de 13 collèges ont été interrogés. Les résultats montrent qu'il y a bien des lieux propices aux manifestations de violence au sein du collège selon le point de vue des élèves. Les victimations dans les vestiaires apparaissent singulièrement élevées dans cet espace et en particulier les moqueries, le voyeurisme, les bagarres collectives ou encore les dissimulations d'objets.
Cet article est fondé sur une recherche portant sur mixité au quotidien et violence de genre dans les collèges et lycées. La méthode inclut une lecture pluridisciplinaire de deux matériaux : des interviews approfondies avec 39 chefs d'établissement, des observations prolongées (900 heures) dans cinq établissements. Comme la plupart des recherches actuelles sur ce thème, celle-ci fait apparaître que les élèves se socialisent mutuellement dans un système de contrôle réciproque très contraignant, qui construit activement une hiérarchie entre les sexes sur le mode de l'hétéronormativité. Néanmoins, elle met aussi en évidence la possibilité de jouer dans les interstices des clivages catégoriels imposés, notamment aux filles. Pour ce faire, les adolescents doivent louvoyer entre d'un côté la pression uniformisante qui pèse particulièrement (mais pas uniquement) sur les femmes (« toutes les mêmes ») et de l'autre le clivage, notamment le clivage des femmes, qui leur interdit à elles de se vivre comme sujets, et à eux de les reconnaître comme sujets.
Article de Jean Pierre DURIF VAREMBONT, Rebecca WEBER
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 17, printemps 2014, pp. 151-165.
Mots clés : École, Adolescent, Socialisation, Mixité, Violence, Insulte, Sexualité, Communication, Groupe d'appartenance
Cet article s'appuie sur une recherche de terrain menée sur les pratiques genrées entre pairs, y compris de violence, et les enjeux socio-éducatifs de la mixité en milieu scolaire. Des entretiens semi-directifs avec des chefs d'établissement ainsi qu'une année d'observation ethnographique dans cinq établissements représentatifs nous ont fait repérer comment le sexuel fait constamment irruption, le plus souvent sous la forme d'insultes et d'un langage ordurier que les adultes ont du mal à comprendre alors qu'il est banalisé par les élèves. Cette langue adolescente véhicule des stéréotypes de genre extrêmement marqués. Aussi, nous proposons d'analyser l'usage de ce langage et du recours aux stéréotypes dans une double fonction : une fonction de socialisation et d'intégration à travers les normes du groupe des pairs, mais aussi une fonction psychique de défense contre l'angoisse et d'étayage identitaire.