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Négocier sa place de chercheur dans une "approche collaborative" : entre exigences scientifiques et attentes professionnelles

Article de Naoual Boumedian

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 16, printemps 2016.

Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, AEMO, Enseignement secondaire, Bien-être, Travailleur social, Recherche, Chercheur, Méthodologie, Pratique professionnelle, Compétence, Recherche-action, Coopération, Belgique

Cet article présente les étapes qui ont émaillé la constitution d'un « espace collaboratif » entre, d'une part, des chercheurs et, d'autre part, des professionnels impliqués dans le milieu de l'Aide à la jeunesse en Belgique. Le contexte est celui d'une recherche-action commanditée par ces professionnels auprès d'un opérateur de recherche, qualifié par eux de « scientifique » (c'est-à-dire relevant de la « sphère académique »). L'article mettra en avant les étapes (voire les « outils ») méthodologiques et épistémologiques qui ont permis aux professionnels susmentionnés de s'impliquer dans la démarche de recherche. Simultanément, l'article mettra en avant les garde-fous que nous, en tant que chercheurs, avons défendus pour « faire science ». L’article propose de réfléchir, à partir de cette expérience, aux conditions qui rendent possibles les « espaces collaboratifs » entre chercheurs et professionnels impliqués autour d'un même objet de réflexion.
L'objet de la recherche a porté sur le « bien-être » des élèves à l'école (niveau secondaire, c'est-à-dire après l'école primaire et avant le niveau supérieur). L'objectif de la recherche tel qu'énoncé au départ par les commanditaires a visé à l'élaboration d'un « guide » des « bonnes pratiques » en matière de « bien-être » à l'école. Nous expliciterons comment l'« espace collaboratif » a permis de réorienter cet objet initial, tout en inscrivant des effets sur le monde social (dimension « performative » des « recherches collaboratives »). Dans cette perspective, nous aborderons également la question des limites rencontrées dans l'« espace collaboratif » et des conditions pour, peut-être, les dépasser à l'intérieur même de cet espace.

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Études et recherches à l’Éducation surveillée entre 1952 et 1972, instruments d’un renouveau institutionnel et professionnel : ampleur et limites d’une collaboration

Article de Jean Pierre Jurmand

Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 16, printemps 2016.

Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Justice-Délinquance, Établissement d'éducation surveillée, PJJ, Formation, Recherche, Recherche-action, Pratique professionnelle, Organisme de formation

L’une des particularités de la justice des mineurs est d’être réceptive à l’évolution des sciences sociales dont elle tire en partie sa spécialisation. Son bras droit séculier, la direction de l’Éducation surveillée, par le biais de son école de formation, en a fait un usage abondant. Le centre de formation de Vaucresson s’est vu confier à l’origine deux volets essentiels des missions de la direction de l’Éducation surveillée après la seconde guerre mondiale : les études sur le phénomène social de la délinquance juvénile et la consolidation des savoirs d’investigation nécessaires à la connaissance de la personnalité des mineurs délinquants et à leur traitement individuel. A quoi il a fallu ajouter, dans le courant des années 1950, le renouvellement des méthodes éducatives. Les jeunes sciences humaines et sociales (psychologie sociale) contribuèrent à faire évoluer ces pratiques et le regard sur les populations prises en charge en lien avec les réformes législatives (1958), tout comme la sociologie au début des années 1960, vint rétablir la question du contexte et de l’environnement social pour dégager le sujet de sa seule problématique individuelle. En même temps qu’il poursuit des études, « classiques », d’étiologie factorielle de la délinquance juvénile, le centre de Vaucresson innove en faisant participer les personnels à des enquêtes et à des travaux de recherche, les associant ainsi aux changements et aux réformes auxquelles sont soumises des institutions de rééducation. La formation, avec les apports de la psychosociologie, fut aussi, pour une partie des personnels de la justice des mineurs, un lieu d’appropriation de leur propre pratique. Des liens complexes se sont noués pendant deux décennies entre la formation, la recherche, les pratiques, impliquant professionnels de l’intervention socio-judiciaire, chercheurs et institutionnels, dans un équilibre précaire qui a cédé devant la croissance des organisations, les logiques propres à chaque domaine, ou, tout simplement, les événements socio politiques.