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Cet article présente les premiers résultats d’un des volets d’une vaste recherche-action portée par une équipe pluridisciplinaire entre 2018 et 2021 et centrée sur les rapports familles/institutions. L’accueil et l’éducation des enfants dans le monde contemporain est en effet au cœur des problématiques institutionnelles et la famille, tout comme les institutions relevant de l’éducation, de la santé et du social, connaît d’importantes mutations tant structurelles qu’organisationnelles qui ont des conséquences au niveau des sujets, des groupes et des sociétés. Le présent article apportera quelques éléments de compréhension de ce qui organise singulièrement les liens entre les familles et les collèges. L’auteure s’intéresse ici à la nature des liens qui unissent professionnels et parents autour des collégiens et autour des valeurs propres aux établissements ayant participé à la recherche. Elle propose quelques hypothèses pour appréhender ces rapports à nouveaux frais, entre défiance, résistance et créativité, du côté tant des familles que des professionnels et plus globalement des institutions.
Paru dans la revue Dialogue, n° 234, Décembre 2021, pp. 123-139.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Enfant placé, Institution, Inceste, Contre-transfert, Famille d'accueil, Relation famille-institution, Assistant familial, Mécanisme de défense, Thérapie de groupe
Cet article vise à décrire la possibilité de travailler en institution de manière groupale avec une famille d’accueil et un enfant placé au long cours. En s’appuyant sur le suivi thérapeutique d’une enfant et de son assistante familiale, l’auteur privilégie l’aspect clinique.
Les concepts présentés traitent de l’affiliation en tant que potentiel recours à la résolution d’un trauma sur les origines. Le cadre thérapeutique correspond au néo-groupe, sa contenance et l’émergence progressive de souvenirs, travaillés par des médiations. Les chaînes associatives groupales sont fonction du transfert et du contretransfert au sein d’une structure médico-sociale. L’article passe en revue différentes temporalités thérapeutiques jusqu’à l’étape d’un assouplissement de certains mécanismes de défense. Le réel des faits est cependant toujours resté hors champ.
Paru dans la revue Dialogue, n° 232, juin 2021, pp. 147-163.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Enfance en danger, Institution, Transfert, Violence, Famille, Relation d'aide, Travail social, Prise en charge, Relation travailleur social-usager, Établissement social et médicosocial
Les auteurs développent une réflexion sur la clinique de l’agir dans l’institution en charge de protéger l’enfance. Ils soutiennent l’idée que le professionnel se trouve acteur malgré lui engagé par l’agir dans la relation dite d’accompagnement. Ainsi est envisagé le déploiement de mouvements transférentiels au sein de la prise en charge dont l’analyse constitue un support privilégié à la restitution du sens de l’agir. L’agir est appréhendé, au-delà de sa dimension économique, comme signifiant d’une impasse psychique. L’idée centrale se situe dans l’exploitation de cette symbolique de l’agir ; possible à travers un travail d’analyse spécifique qui permet la restauration de la dimension thérapeutique de l’institution.
Bien que leurs chemins se soient croisés régulièrement, les métiers d’aide au couple et à la famille ont des structurations professionnelles différentes. Le conseil conjugal et familial, la médiation familiale ou encore la thérapie conjugale et familiale, qui n’entrent pas nécessairement en contact avec les individus, les couples et les familles de la même manière, sont soumis à des tensions externes et internes révélatrices des rapports contemporains entre institutions et familles. Dans le présent article exploratoire, l’auteur, sociologue, propose de dessiner les frontières interprofessionnelles de ces métiers, pouvant être envisagés comme des supports thérapeutiques ou d’autonomisation, mais aussi comme composant de manière hétéroclite, voire contradictoire, une police des familles, faisant office d’entrepreneurs d’un nouvel ordre normatif familial, entre collaboration et douce imposition.
Paru dans la revue Dialogue, n° 227, mars 2020, pp. 91-105.
Mots clés : Enfance-Famille, Couple, Parentalité, Politique familiale, Conseil conjugal, Médiation familiale, Mariage, Sexualité, Intérêt de l'enfant, Soutien à la parentalité, Désinstitutionnalisation, Norme sociale, Approche historique, Maintien du lien, Institution
Sous l’effet d’une mutation irrésistible des cadres de la vie privée à partir de la fin des années 1960, la conjugalité va progressivement s’autonomiser par rapport à la parentalité alors qu’est contestée la fonction du mariage-institution de fonder la famille. La politique familiale va alors s’infléchir dans le sens du délaissement du couple, dont la constitution est renvoyée au principe du consentement réciproque et le devenir à la libre volonté des individus, et d’un renforcement du soutien à la parentalité, passant par le renforcement du lien de l’enfant à ses parents et leur reconnaissant le rôle de principal instrument de l’éducation. Cela correspond à l’affirmation du soutien institutionnel aux parents, comme le montre, par exemple, l’institutionnalisation de la médiation familiale, alors que le destin du conseil conjugal est renvoyé aux bons soins de la société civile.
Paru dans la revue Dialogue, n° 224, juin 2019, pp. 95-112.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Enfance-Famille, Supervision, Analyse de la pratique, Famille, Équipe, Groupe, Approche clinique, Institution, Psychanalyse, Balint (Michael)
La problématique familiale peut être un risque ou une possibilité de travail en supervision d’équipe ou en analyse de la pratique. L’auteur s’appuie sur sa pratique clinique groupale. Il indique d’abord le risque du « familialisme » qui consiste à réduire l’institution à une famille ou à interpréter sans écart le problème des professionnels selon leur histoire personnelle. Il montre au contraire l’importance de considérer la place des familles des personnes accueillies dans l’institution car elles font partie des alliances et des organisateurs institutionnels. Après avoir indiqué comment ces deux dispositifs d’analyse sont centrés sur la professionnalité à l’instar d’un groupe Balint, il montre comment l’attention et les associations de points de vue des participants permettent de transformer le « négatif » de la problématique familiale des accueillis lors de la « construction de cas ».
La formation interroge de façon paradigmatique les croisements entre réalité interne/réalité externe et entre le sujet et le groupe. La formation convoque ainsi les processus de transmission censés permettre une véritable appropriation par le sujet. Il peut exister une forme de violence intrinsèque dans ce processus, éventuellement majorée par des fonctionnements institutionnels défavorables. Le socius pouvait partiellement les contenir en permettant leur inscription. Avec l’affaiblissement des métacadres, la violence se renforce plus qu’elle ne se lie. L’université, avec ses groupes d’appartenance, ses conflits de territoire, ses impasses administratives…, peut être, au moins partiellement, une illustration de cette perte de sens.
L’objet de la recherche présentée dans cet article est l’analyse des situations d’échec ou d’impasse en institution de soins éducatifs et de soins psychiques avec les enfants de la Protection de l’enfance présentant des troubles sévères de l’attachement. La méthode utilisée repose sur l’analyse qualitative d’observations cliniques, réalisées en contexte de soins psychiques individuels et institutionnels. Fondé sur une approche psychodynamique référée à la métapsychologie psychanalytique, cet article présente quelques-unes des sources intersubjectives de ces échecs, en mettant en exergue les logiques propres à la relation transféro-contretransférentielle qui s’engage entre ces enfants, les professionnels et le groupe-institution. Il présente comment l’élaboration individuelle et groupale des éléments fantasmatiques des enfants et des professionnels peut permettre la relance du soin.
Paru dans la revue Dialogue, n° 218, décembre 2017, pp. 17-30.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Échec, Thérapie, Psychanalyse, Institution, Analyse de la pratique, Supervision, Soin
Une revue de la littérature met en évidence que la question de l’échec est relativement marginalisée dans le champ de la clinique psychanalytique et plus encore dans celui de la clinique des interventions et supervisions institutionnelles. L’article se propose d’en ressaisir les raisons. Il propose l’hypothèse centrale selon laquelle l’échec constitue une forme princeps de négativité et, partant, se voit contre-investi, notamment en une période culturelle privilégiant la réussite et l’excellence. En appui sur différentes configurations cliniques issues d’interventions institutionnelles conduites dans des institutions soignantes, l’article montre que différentes modalités de négativité se logent dans ce qui est recouvert par le terme englobant d’« échec ». L’échec prenant ainsi, dans la clinique, les significations extrêmement différentes de symptôme, de moment transitionnel ou enfin de situation d’anéantissement.
Article de Laurencine Piquemal Vieu, Marie Claire Viader Mate, Christiane Joubert
Paru dans la revue Dialogue, n° 217, septembre 2017, pp. 123-134.
Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Couple, Personne âgée, EHPAD, Institution, Psychanalyse
À partir de deux vignettes cliniques recueillies en EHPAD, décrites et analysées à la lumière de la typologie du couple développée par le psychanalyste Alberto Eiguer, le recours à la démarche explicative permet de rendre compte du fonctionnement psychique de l’entité vieux couple. Pour chacun des couples est mis en évidence un mode de fonctionnement psychique spécifique, construit de longue date. Le premier couple, qualifiable d’anaclitique, se caractérise par son immobilisme dans tous les registres de la vie et par le repli sur lui-même. Le second, qualifiable de narcissique, se caractérise par une labilité émotionnelle récurrente associée à une violence comportementale et verbale. Quel que soit le type du couple, son mode de fonctionnement manifeste l’atteinte d’un équilibre psychique, certes dérangeant pour l’environnement, mais à respecter et à prendre en compte par l’institution.