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Les activités à médiations artistiques et les soins culturels sont devenus une composante de la plupart des institutions hospitalières pour enfants et adolescents. Pourtant leur financement n’est pas spécifié. À partir de l’expérience d’un service hospitalo-universitaire, nous souhaitons réfléchir aux mesures qui pourraient favoriser leur maintien.
Nous proposons dans cet article une réflexion sur la place de la création spontanée dans la prise en charge thérapeutique de l’adolescent présentant un premier épisode de décompensation psychotique. À partir du cas clinique d’Emilio, 13 ans et de l’examen des productions réalisées en entretien, l’acte de création est envisagé comme tentative auto-thérapeutique d’adaptation du monde. L’analyse théoricoclinique de certaines productions ainsi que du positionnement transférentiel du sujet pointent la possibilité d’émergence, à l’initiative de l’adolescent, d’un lieu d’adresse permettant ce passage d’un scénario privé quasi délirant à une authentique création adressée à un autre devenant témoin de la paternité de la création initiée par le sujet. Dès lors, l’acte de création en tant qu’adressé peut-être pensé comme une élaboration compensatoire possible venant masquer les effets délétères du défaut d’inscription symbolique de l’adolescent psychotique. L’acte de création compensatoire, en générant une possible identité, même purement fonctionnelle et stéréotypé, pour le sujet permet ainsi à l’adolescent psychotique de s’inscrire à nouveau dans un lien à l’autre de manière plus apaisée.
Paru dans la revue Empan, n° 134, juin 2024, pp. 51-59.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Atelier, Thérapie, Enfant handicapé, Autisme, Conte, Médiation, Neurosciences, Équipe pluridisciplinaire, Travail d'équipe, Projet, Soin, Intégration scolaire, Hôpital de jour
La mise en place d’une approche intégrative au sein d’un hôpital de jour pour jeunes enfants autistes, la déclinaison d’une multiplicité d’abords théoriques imposent d’une part un usage non dogmatique des théories qui permet des modélisations éclairantes aux problèmes cliniques, d’autre part une appropriation par toute l’équipe des différents modèles et une coordination particulièrement soutenue entre tous pour éviter les effets de fragmentation, garantir la cohérence du projet de soin et la prise en compte globale de l’enfant.
Acteurs majeurs du soin psychique, les CMP/CMPP, pivots du dispositif de secteur, accueillent sans discrimination une patientèle de 0 à 18 ans dans une démarche de prévention, de diagnostic et de soins. Demande croissante, pénuries de professionnels, moyens insuffisants, nécessité d’allier les approches neurodéveloppementales et psychodynamiques, recommandations de bonnes pratiques, les CMP/CMPP ont dû absorber les changements inhérents à ces nouvelles approches. Ils restent des lieux propices à l’éclosion d’une grande créativité au profit du patient et des familles.
Quel avenir du modèle du secteur en pédopsychiatrie, dans un champ de l’enfance en grande souffrance ? L’intérêt de la résonance entre la dynamique de secteur et les besoins psychiques de l’enfant est mis en avant. Une dynamique de lien, de coopération et de réseau à l’échelle du bassin de vie de l’enfant est à consolider et à élargir à tous les partenaires. CMP et CMPP ont une place pivot, en donnant la priorité à la cohérence et à la stabilité du parcours de soins sur le seul critère géographique.
Une situation d’urgence en CMPP. Le lâcher-prise du soignant permet, quand cela le nécessite, d’accueillir l’événement là où celui-ci se produit pour en faire un moment clinique agi qui s’inscrit dans le parcours de soin dans un projet de symbolisation. Cela passe par l’événement devenu scénographie temporo-spatiale, véritable médiation dans le suivi des populations d’enfants et de familles présentant des inorganisations identitaires, empêchés de latence.
Paru dans la revue Empan, n° 133, mars 2024, pp. 56-57.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, CMP, Émotion, Infirmier psychiatrique, Santé mentale, Affectivité, Relation soignant-soigné, Travail d'équipe, Distance, Soin, Empathie
Cet article relate une situation autour de la prise en compte des émotions et de leur impact sur le soin. Il s’inspire d’une expérience personnelle en tant qu’infirmier en psychiatrie dans un centre médico-psychologique. Le soignant est alors amené à questionner ses affects positifs ou négatifs afin qu’ils ne nuisent pas à la relation soignant-soigné. Il en ressort que le professionnalisme et la démarche clinique n’excluent pas le travail émotionnel.
Article de Roland Gori, Laurent Morlhon, Blandine Ponet, et al.
Paru dans la revue Empan, n° 133, mars 2024, pp. 31-39.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Société, Sécurité, Psychiatrie, Soin, Épidémie, Émotion, Média, Opinion publique, Technologie numérique, Organisation du travail, Norme sociale, Démocratie, Éthique, Contrôle social
Roland Gori analyse l’évolution de notre société comme le passage d’une société disciplinaire à une société de contrôle. Il en montre précisément les effets, en particulier à travers l’exemple de la gestion de l’épidémie de Covid, la crise actuelle de la psychiatrie et l’atteinte à la parole, la disparition de la narration et du récit, si précieux dans nos métiers du soin. Retrouver le soin, comme un véritable acte de création, est son appel.
La présence d’un TSA chez l’enfant oblige sa famille à mettre en œuvre des stratégies défensives pour lutter contre le déséquilibre psychique groupal. De ce fait, les trajectoires thérapeutiques plurielles visent l’apport des soins multiformes à l’enfant. Notre recherche auprès des membres de deux familles différentes rencontrées dans un centre psychoéducatif permet d’appréhender l’effet de la coprésence des types de soins sur la souffrance psychique vécue. Les résultats montrent que l’itinéraire thérapeutique est parsemé d’obstacles ne favorisant pas un travail de symbolisation de la souffrance par les membres de la famille. Il demeure toutefois la prédominance accordée aux soins culturels exacerbés par ses représentations issues du contexte sociétal des familles. La coprésence des types de soins est vécue péniblement d’où la nécessité d’un accompagnement psychologique visant l’équilibre psychique des sujets.
Paru dans la revue Empan, n° 126, juin 2022, pp. 116-128.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Hôpital psychiatrique, Psychothérapie institutionnelle, Pratique professionnelle, Soin, Transfert, Réunion, Enfermement, Club
À partir d’un extrait d’entretien avec Maurice Capul, deux soignants en psychiatrie dressent un état des lieux de l’hôpital psychiatrique et s’interrogent sur ce qui a provoqué la catastrophe actuelle.