Vous êtes étudiant, professionnel, enseignant, documentaliste, chercheur en travail social ?
Accédez ici à tous les outils de PRISME vous permettant de chercher de la documentation et de suivre une veille documentaire spécialisées dans le secteur des sciences sociales et de l'action sociale.
Paru dans la revue Les Politiques sociales, 77ème année, n° 3 & 4, décembre 2017, pp. 79-89.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Démocratie participative, Empowerment, Précarité, Citoyenneté, Action collective
La démocratie participative se résume bien souvent à de l'injonction participative : une offre institutionnelle descendante, qui ne cherche ni à repérer d'éventuels dysfonctionnements dans l'action publique, ni à lutter contre les inégalités en matière de citoyenneté. Elle s'avère dès lors contre-productive pour enrayer la crise démocratique, marquée par la défiance vis-à-vis des représentants. La participation citoyenne peut cependant constituer un levier efficace - et révolutionnaire - pour régénérer la démocratie, toujours en chantier. Sous certaines conditions, elle peut renouveler les politiques publiques sur un mode ascendant, stimuler l'interpellation des institutions et l'émancipation des personnes, en particulier les plus précaires et éloignées de la parole publique. Aujourd'hui, elle peut compter avec de nouveaux partenaires, les acteurs communautaires.
Un modèle prédictif de la participation et de la continuité de participation a été construit et testé dans deux pays (Belgique et Allemagne) auprès des jeunes autochtones et issus de l’immigration turque. Les questionnaires furent remplis par 1355 jeunes; 57,1 % à Liège (Belgique) et 42,9 % à Jena (Allemagne). La participation civique, et l’intention de continuer à participer, sont prédites par des motivations et des barrières, des normes sociales, l’exemple donné par la participation civique d’amis et de parents, l’intérêt et l’attention pour la politique, la confiance dans les institutions et, enfin, le sens de l’efficacité collective. Un tel ensemble de facteurs psychosociaux est à la base de la participation, au-delà des conditions
spécifiques qui caractérisent les pays et les jeunes issus de l’immigration turque dans ces pays.