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Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 31, n° 4, pp. 305-472.
Mots clés : Famille, Image mentale, Représentation sociale, Famille en difficulté, Psychothérapeute, Interaction, Pratique professionnelle, Relation soignant-soigné, Thérapie, Thérapie de couple, Thérapie familiale, Thérapie de groupe
Parmi les nombreux changements qu'a connu la notion de famille au cours du temps, nous nous intéressons ici à la normalisation/banalisation du divorce (ou séparation). Nous postulons que, dans un contexte où ses modifications sont de moins en moins ritualisées et donc de moins en moins représentables, la famille (dont nous différencierons le caractère achronique du caractère diachronique) n'a pas accès à une représentabilité/acceptabilité sociale de sa ou ses séparations. Selon nous, elle souffre alors d'une crise identitaire dont l'enfant, parfois en plus de ses souffrances individuelles, peut être le symptôme. Reste alors aux thérapeutes à pallier ce manque de représentabilité des séparations, tout en restant lucides quant aux limites de leurs interventions.
Les nouvelles familles sont constamment confrontées au travail de deuil concernant leurs appartenances affectives, culturelles et religieuses. Souvent, dans le cadre de la consultation psychothérapeutique, ces familles se proposent comme systèmes relationnels « endeuillés » dont la perte semble constituer leur identité. A travers un cas clinique, on abordera le statut, les propriétés et l'impact de ces pertes pour la famille tout comme pour les thérapeutes. On proposera, enfin, l'idée que le symptôme n'est pas la conséquence directe de la forme familiale mais d'un processus de transition vers des nouvelles appartenances/identités. Processus qui peut bloquer et empêcher, parfois, une nouvelle réorganisation tant structurelle que mythique de la famille et de son avenir.