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Paru dans la revue Actes de la recherche en sciences sociales, n° 250, décembre 2023, pp. 40-57.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Enfant placé, Parentalité, Temps, Contrôle social, Placement, Durée
La loi prévoit aujourd’hui que, lorsqu’un·e enfant est retiré·e de sa famille pour être placé·e, le placement se termine dès que les institutions judiciaires et administratives actent la fin du danger au domicile parental. Le placement ouvre ainsi le temps d’une parentalité suspendue à l’attente du retour de l’enfant. À partir d’une enquête ethnographique et statistique sur les institutions de placement et sur les parents concernés, l’article explore la façon dont l’attente et la menace de sa prolongation sont utilisées comme levier de contrôle et de normalisation des classes populaires – et plus particulièrement des mères. Cela passe notamment par l’imposition d’attentes intermédiaires. Leur respect conditionne la durée du placement, ce qui participe à la reproduction de l’ordre social – ordre de classe, de genre et de santé. Pour la majorité la plus dominée des parents, le placement perdure. Face à ce provisoire qui dure, les parents – socialisés de façon différentielle par les attentes, intermédiaires et finale, et conscients de l’inefficacité des efforts accumulés – développent deux types stratégies de cessation de l’attente : la déparentalisation et l’institutionnalisation de leur parenté.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 44, n° 1, mars 2020, pp. 111-141.
Mots clés : Justice-Délinquance, CER, CEF, Placement, Délinquance juvénile, Sociologie, Récit de vie, Accompagnement, Travail éducatif, Jeune en difficulté, Typologie, Identité sociale, Différence, Groupe, Individu, Relation éducative
Alors que la recherche d’un climat social apaisé constitue en France un enjeu majeur pour l’accueil, l’éducation et/ou la rééducation des jeunes accueillis en Centre éducatif fermé (CEF), Centre éducatif renforcé (CER) ou Centre de placement immédiat (CPI), la démarche qui consiste à accueillir, au sein d’un même établissement des personnes aux profils divers et variés (âges, antécédents, raisons de placement) est loin de permettre d’instaurer un tel environnement de travail. Pis encore, cette pratique, portée par des idéaux éducatifs et ré-intégratifs, finit par favoriser l’émergence de conflits, creuset de dynamiques identitaires tant individuelles que collectives. Au sein de ces établissements, se construisent et se donnent à voir des jeux d’acteurs liant parfois, opposant certaines fois, contraignant toujours l’ensemble des protagonistes, quels qu’ils soient (jeunes, éducateurs, etc.). Et si la prise en charge individualisée est très souvent privilégiée comme focale d’analyse, cet article se propose de montrer qu’elle est court-circuitée par des dynamiques identitaires entre pairs ou groupes de pairs ou des jeux d’acteurs qui incluent les encadrants eux-mêmes. Mené sur la base de récits de vie, il entend éclairer comment dans les pratiques, se construit le traitement éducatif de la délinquance des mineurs dans ces centres.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 38, n° 3, pp. 259-284.
Mots clés : Placement, Adolescent, Stigmatisation, Foyer de l'enfance, Institution, Discrimination, Établissement social et médicosocial, Violence institutionnelle, GOFFMAN (ERVING)
Pour une société, la prise en charge d'individus qui ne rentrent pas dans le cadre de ses schèmes normatifs est d'une intense et perpétuelle complexité : nombre de personnes sont ainsi orientées dans des espaces clos n'ayant qu'une porosité réduite avec le monde extérieur. Le placement en institution médico-sociale (qui représente un de ces espaces clos) est une profonde source de stigmatisation qui implique des logiques de production pour ceux qui en sont les acteurs volontaires ou pas, et des logiques de gestion pour ceux qui la subissent. À partir d'une observation incognito dans un IMPro (Institut Médico-Professionnel), cet article tente de montrer comment la stigmatisation prend forme dans la vie sociale d'adolescents placés. Il mettra également l'accent sur les ressources dont ils disposent pour contrecarrer les effets du stigmate et protéger leur identité sociale.
Article de Anne-Pascale MARQUEBREUCQ, Grégoire NYSSENS
Paru dans la revue Thérapie familiale (revue internationale en approche systémique), vol. 33, n° 4, pp. 373-390.
Mots clés : Attachement, Thérapie familiale, Approche systémique, Jeune en difficulté, Placement, Institution, Famille, Relation familiale, Adolescent
A la frontière entre le soin et le protectionnel, la clinique des adolescents difficiles à aider nécessite un engagement professionnel où la relation fiable et prévisible vise à des remaniements relationnels à l'adolescence. Cet engagement ne peut tenir dans la durée que s'il s'appuie sur une équipe bienveillante et sur un modèle théorique qui soutiennent la relecture de la vie quotidienne. Afin d'y arriver, la théorie de l'attachement et le modèle du milieu humain sont mobilisés pour favoriser une clinique éducative en utilisant des outils métaphoriques comme la sculpture familiale.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 31, n° 2, pp. 99-115.
Mots clés : Psychothérapie institutionnelle, Jeune en difficulté, Souffrance, Prise en charge, Institution, Placement, Espace, Temps, Biographie, Relation équipe éducative-famille, Action éducative, Autorité, Sanction, Parole, Adolescent, RENVOI
Le choix du non renvoi des adolescents placés en institution nécessite un modèle de thérapie institutionnelle que nous tentons de préciser. Ce non renvoi vise à corriger une histoire de ruptures et de placements multiples, mais il risque de devenir un mythe rigidifié s'il se fait à tout prix, sans tenir compte des limites du placement. L'équipe pluridisciplinaire du Tamaris s'implique dans les relations de la vie quotidienne en s'appuyant sur les axes anthropologiques de l'espace et du temps vécus, sur le travail avec les familles, sur la différenciation des fonctions d'autorité, du tiers mandant et des collaborations en réseau. Des outils spécifiques comme la réunion d'équipe ou la palabre sont mis en oeuvre.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 34, n° 2, pp. 217-227.
Mots clés : CEF, Enfermement, Enquête, Délinquance juvénile, Éducation spécialisée, Vie quotidienne, Biographie, Vie institutionnelle, Temps, Discipline, Observation, Humour, Placement, TRAVAIL DE TERRAIN, BELGIQUE
L'article analyse le quotidien de l'enfermement de jeunes garçons délinquants dans trois institutions francophones de Belgique. Il s'attache à dégager deux dénominateurs communs : l'utilisation du temps comme moyen de discipline, l'observation et l'humour comme mécanismes symétriques. A un autre niveau, la question du sens ou du non-sens du placement au vu des trajectoires des jeunes reclus et des missions officielles assignées à ces centres sera posée. Ces résultats, partiels, sont le fruit d'une longue immersion menée sur les trois terrains.
Article de Valérie CAUDRON, Muriel MEYNCKENS FOUREZ, Claire VAN DAELE
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 29, n° 4, pp. 493-512.
Mots clés : Récit de vie, Dessin, Conte, JEU DE ROLE, Atelier, Méthode, Outil, Psychothérapie, Psychiatrie infantile, Adoption, Abandon, Placement, Traumatisme, Origine, Endettement, Parole, Groupe de parole, GENOGRAMME, NARRATION, LOYAUTE, BOSZORMENYI NAGY (IVAN)