Article de Marie Loison Leruste, Gwenaëlle Perrier
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 43, n° 1, mars 2019, pp. 77-110.
Mots clés : Lien social-Précarité, SDF, Femme, Vulnérabilité, Genre, Interaction, Exclusion sociale, Violence, Statut social, Sécurité, Institution, Sociologie
Moins nombreuses que les hommes sans domicile, moins souvent évoquées dans la littérature académique portant sur l’exclusion ou sur le genre, moins repérables dans les représentations sociales et très peu souvent sans-abri, les femmes sans domicile sont relativement invisibles. Cet article combine des analyses qualitatives et quantitatives pour comprendre, dans une perspective de genre, les trajectoires de ces femmes et leur prise en charge institutionnelle. Les femmes sans domicile sont exposées à des formes spécifiques de violences, structurantes dans leurs trajectoires de vie, mais bénéficient également de formes de protection particulières via une prise en charge institutionnelle différente de celle des hommes. Ces violences et ces formes de protection sont fondées sur le genre, qui constitue donc à la fois un facteur de vulnérabilité et de protection pour les femmes sans domicile.
Accès à la version en ligne
Article de Irlys Alencar F. Barreira
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 41, n° 2, juin 2017, pp. 203-237.
Mots clés : Lien social-Précarité, Conflit, Vie politique, Intimité, Interaction, Relation familiale, Lien social, Femme, Rôle, Symbolique, Médiation, Justice, Solidarité, Émotion, Violence, Brésil
La situation de ce texte présente un bon exemple des formes de médiation qui se réalisent pendant un conflit politique au Nord-est du Brésil, en observant la manière dont elles sont intégrées à la sphère privée et à la sphère publique. La situation met en évidence l’efficacité symbolique de pratiques et de significations qui se sont construites lors d’une campagne pour la justice et qui se sont déplacées du « monde familial » et du « monde politique » vers la sphère publique locale, nationale et aussi internationale, surtout par la presse. Les mobilisations contre la violence montrent ainsi comment les sentiments s’insèrent dans la politique. Les femmes y apparaissent comme les gardiennes de biens symboliques. Elles permettent la transformation du ressentiment en indignation et en protestation, tout en empêchant que prédominent les rôles traditionnels dictés par l’honneur ou la vengeance. Les différentes formes d’actions familiales s’insèrent ainsi dans un champ symbolique qui traverse de multiples cheminements. Les sentiments, en s’inscrivant profondément dans la sphère publique, façonnent des rituels obligatoires de solidarité, ainsi que des impératifs de punitions et d’oppositions. Les visions du monde concurrentes dont les sentiments sont porteurs peuvent contribuer à expliquer les coulisses de la politique.
Accès à la version en ligne
Article de Géraldine BUGNON, Dominique DUPREZ
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 38, n° 3, pp. 311-337.
Mots clés : Délinquance juvénile, Police, Interaction, Relation, Sanction pénale, Territoire, Corruption, Violence, Sociologie, Entretien, Récit de vie, BRESIL
L'objectif de cet article est de rendre compte des interactions entre policiers et jeunes mineurs engagés dans des activités délinquantes dans deux grandes métropoles brésiliennes (Belo Horizonte et Rio de Janeiro), sur la base des récits que ces derniers ont produits durant des entretiens biographiques. Trois dimensions se sont révélées pertinentes pour faire sens des expériences racontées par les jeunes interviewés : le statut du jeune (âge, sexe, degré d'engagement dans la délinquance), le fonctionnement de la police brésilienne (notamment les pratiques extra-légales) et les logiques territoriales (favela versus centre-ville). Nos résultats permettent de mettre à jour la manière dont des logiques structurantes (normes légales en matière de justice juvénile, organisation du trafic de drogue, priorités de l'intervention policière) se combinent et produisent des effets complexes sur les relations entre les jeunes et la police.
url
Article de Michel MISSE
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 32, n° 4, pp. 495-506.
Mots clés : Drogue, Trafic de drogue, Sociologie, Violence, Interaction, Délit, Criminalité, Réseau, Pauvreté, Bande, Territoire, Police, Répression, Sécurité, Organisation, DOMINATION, BRESIL, RIO DE JANEIRO
Cet article aborde les origines et les caractéristiques de l'organisation sociale du trafic de drogues au détail dans la ville de Rio de Janeiro. Il analyse une de ses conséquences : la violence, qui est à l'origine, depuis trois décennies, des taux élevés d'homicides et de crimes violents dans l'ancienne capitale du Brésil. Organisés en réseaux de gangs dans les favelas, et dans d'autres lieux où habite la population à faibles revenus de la ville, les trafiquants ont commencé à s'approprier une sorte de « domaine local » et à établir un rapport avec les habitants de chacun de ces lieux. Cet article propose une analyse de la variété de ces rapports et des formes de domination qui se modifient d'année en année, sous l'impact de la répression, de la corruption policière et de la formation de milices qui « of frent de la protection » contre les trafiquants aux habitants par de l'extorsion et de la violence.