Documentation sociale

Vous êtes étudiant, professionnel, enseignant, documentaliste, chercheur en travail social ?
Accédez ici à tous les outils de PRISME vous permettant de chercher de la documentation et de suivre une veille documentaire spécialisées dans le secteur des sciences sociales et de l'action sociale.

Réponses 1 à 10 sur un total de 21

Votre recherche : *

Quelle place faut-il faire aux animaux en sciences sociales ? : les limites des réhabilitations récentes de l'agentivité animale

Article de Dominique GUILLO

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 1, janvier-mars 2015, pp. 135-163.

Mots clés : Animal, Sciences humaines et sociales, Science, Discours, Anthropologie, Sociologie, Représentation sociale, Culture

Les recherches socio-anthropologiques qui visent à réhabiliter l'idée d'une agentivité animale s'appuient sur un noyau d'arguments récurrents : jusqu'à un passé récent, les sciences sociales auraient indûment rangé les animaux du côté des choses, parce qu'elles auraient souscrit au modèle de l'animal-machine imposé par la modernité à travers la frontière que celle-ci dresserait entre la nature et la culture (Philippe Descola), entre les humains et les non-humains (Bruno Latour), en particulier les animaux (Animal Studies). L'objectif du présent article est de montrer, tout d'abord, que cette thèse est historiquement inexacte. À leur naissance, les sciences sociales reconnaissent une subjectivité forte à beaucoup d'animaux et établissent une continuité avec l'homme. Et loin d'être la conséquence d'une inscription dans la modernité - et de son discours par excellence, celui de la science - , le succès du thème de la frontière entre nature et culture est, tout à l'inverse, la conséquence d'un ferme rejet des sciences dures, en particulier de la biologie, par les sciences sociales du XXe siècle. Ce retour sur le passé permet de montrer, ensuite, que ces réhabilitations récentes de l'agentivité animale reconduisent en réalité une autre frontière - entre les sciences sociales et les sciences de la vie - et maintiennent ainsi les vieux dualismes philosophiques qui lui sont associés. Ce faisant, elles contribuent à fermer une voie qui promet d'être particulièrement féconde pour documenter l'agentivité animale : un dialogue sans réductions croisées des sciences sociales avec les sciences de la vie.

url

Mots pour maux : théories diagnostiques et problèmes de santé

Article de Aude BELIARD, Jean Sébastien EIDELIMAN

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 55, n° 3, juillet-septembre 2014, pp. 507-536.

Mots clés : Maladie, Handicap, Représentation sociale, Enquête, Santé, Ethnométhodologie, Catégorie socioprofessionnelle, Parole, Diagnostic, Sociologie

Les déclarations de problèmes de santé recueillies en toutes lettres dans l'enquête nationale « Handicaps-Incapacités-Dépendance » de 1999 donnent accès à la multitude des manières de les énoncer. Une analyse textuelle de ces données permet de montrer que les déclarations varient en fonction du milieu social, illustrant la notion de culture somatique forgée par Luc Boltanski. Il est cependant possible d'aller au-delà de ce premier constat et de montrer que ces manières de dire sont indissociablement des manières de penser la maladie, appelées ici théories diagnostiques. En prenant les exemples du handicap mental et des troubles de type Alzheimer, cet article souligne l'intérêt de prendre en compte d'autres facteurs, en particulier la construction sociale et morale des pathologies, les configurations de prise en charge propres à chaque secteur médico-social, mais aussi les configurations familiales qui font varier les enjeux liés aux modes d'organisation quotidienne.

url

Ségrégation et incorporation des immigrés en France

Article de Jean Louis PAN KE SHONG, Grégory VERDUGO

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 55, n° 2, avril-juin 2014, pp. 245-283.

Mots clés : Immigré, Intégration, Pays d'origine, Quartier, Représentation sociale, Habitat, Évolution, Ghetto

En multipliant les approches méthodologiques, cet article brosse le paysage ségrégatif des immigrés en France de 1968 à 2007, grâce à l'utilisation inédite des données de six recensements. De 1968 à 2007, l'intensité de la ségrégation française a baissé au niveau de chaque origine nationale de migrants, mais a progressé pour les immigrés pris ensemble. La baisse par origine nationale vient des effets conjoints de la rétraction des quartiers très ségrégués et des quartiers d'entre-soi de natifs. Quant à la hausse de la ségrégation des immigrés pris ensemble, elle trouve sa source dans la recomposition de l'immigration - d'européenne à non européenne - au cours de ces quarante ans. L'étude montre aussi l'absence de quartiers peuplés d'une unique origine nationale. Enfin, la focalisation sur les « quartiers dont on parle » masque l'incorporation résidentielle de la très grande majorité des migrants, même non européens, contrariant ainsi les fréquentes représentations d'une immigration ghettoïsée.

url

Les dimensions contextuelles de la tolérance à l'égard des immigrés en France : effets de contact et de compétition

Article de François ABEL, Paul MAGNI BERTON

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 54, other janvier-mars 2013, pp. 53-82.

Mots clés : Immigration, Sociologie, Représentation sociale, Racisme, Tolérance

Cette étude se propose dans un premier temps de faire une présentation des analyses des effets contextuels sur les attitudes individuelles vis-à-vis de l'immigration, i.e. des natifs vis-à-vis des migrants, qu'il s'agisse de la tolérance ou de la xénophobie. Deux effets contextuels opposés ont été mis en évidence par la littérature. L'effet de contact repose sur l'idée que, lorsqu'une personne est plus souvent en contact avec la population immigrée, elle est plus tolérante. L'effet de compétition a une incidence négative sur la tolérance et suppose que la xénophobie augmente lorsque les natifs se sentent en compétition économique avec la population immigrée. Dans un second temps, nous testons empiriquement ces deux effets à partir du volet français de l'« European values survey » en introduisant des données sur les départements dans lesquels vivent les enquêtés. Nous montrons alors qu'il existe bien un effet de contact et un effet de compétition sur la tolérance vis-à-vis des immigrés en France et que ces deux effets coexistent, qu'ils sont robustes et stables, même si le premier est sensible au niveau d'éducation des personnes. Enfin, nous mettons en évidence une interaction entre les deux effets : d'une part, l'effet positif de contact disparaît lorsque les personnes se trouvent dans un environnement de chômage élevé, et, d'autre part, l'effet négatif de compétition est plus important lorsque les personnes vivent dans des départements où la proportion d'immigrés est plus élevée.

url

Protéger les mineurs - contrôler les migrants : enjeux émotionnels et moraux des comparutions de mineurs enfermés aux frontières devant le Juge des libertés et de la détention

Article de Nicolas FISCHER

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 53, n° 4, octobre-décembre 2012, pp. 689-717.

Mots clés : Mineur isolé, Contrôle, Zone d'attente, Enfermement, Morale, Représentation sociale, Émotion, Justice, JUGE DES LIBERTES ET DE LA DETENTION

Les mineurs étrangers isolés arrêtés aux frontières françaises sont aujourd'hui enfermés dans les Zones d'attente pour personnes en instance des espaces aéroportuaires, mais ils comparaissent ensuite devant un Juge des libertés et de la détention qui décide de leur maintien ou de leur libération sur le territoire. En combinant des observations d'audiences et des entretiens réalisés avec leurs acteurs, cette contribution décrit l'ordre émotionnel et moral autour duquel s'organisent localement ces comparutions. Traversées par une tension entre deux représentations des mineurs (vulnérables et à protéger, ou migrants irréguliers à réprimer), elles se caractérisent tout d'abord par « l'ancrage compassionnel » des débats, supposant un accord général sur les égards à témoigner aux jeunes justiciables. Mais l'enquête met également en évidence la circulation des valeurs et des qualifications morales que cet ancrage autorise - une mesure apparemment répressive pouvant ainsi être paradoxalement valorisée comme une mesure de protection dans certaines circonstances.

url

Les idéologies professionnelles : une analyse en classes latentes des opinions policières sur le rôle de la police

Article de Philippe COULANGEON, Geneviève PRUVOST, Ionela ROHARIK

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 53, n° 3, juillet-septembre 2012, pp. 493-527.

Mots clés : Identité professionnelle, Police, Comportement politique, Idéologie, Enquête, Questionnaire, Sociologie, Profession, Représentation sociale, Opinion, Rôle, Sécurité, Partenariat, Délinquance, Prévention de la délinquance, Répression

En l'absence d'enquête sur le vote policier, l'étude des idéologies professionnelles, qui traduisent une forme de politisation des policiers ordinaires, partie intégrante de la socialisation professionnelle, permet d'approcher les orientations politiques du monde des policiers. A partir d'une enquête par questionnaire auprès de 5 221 policiers de tous grades, on a procédé au relevé des dissensions idéologiques sur la conception du métier policier. L'analyse est fondée sur la méthode des classes latentes, dont l'application fait ressortir trois classes d'opinion que l'on a qualifiées de répressive, médiane et préventive. Ces trois profils permettent de distinguer les policiers sur la question des missions prioritaires de la police, des populations à surveiller, des partenaires avec qui collaborer et des causes de la délinquance. L'analyse des propriétés sociales et professionnelles des policiers relevant de chacune des trois classes d'opinion montre ensuite la prépondérance des caractéristiques professionnelles sur les variables sociodémographiques dans la distribution au sein des trois classes.

url

Modalités et spécificités de la socialisation des jeunes musulmans en France : résultats d'une enquête grenobloise

Article de Vincent TOURNIER

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 52, n° 2, avril-juin 2011, pp. 311-352.

Mots clés : Enfant de migrant, Islam, Socialisation, Religion, Sociologie, Opinion, Enquête, Mode de vie, Environnement social, Scolarité, Justice, Institution, Violence, Comportement social, Incivilité, Délinquance juvénile, Valeur, Représentation sociale, ISERE, GRENOBLE

url

Grands-parentalités contemporaines : dans les coulisses de l'image d'epinal

Article de Cornélia HUMMEL, Philippe PERRENOUD

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 50, n° 2, pp. 259-286.

Mots clés : Grands-parents, Enquête, Entretien, Sociologie, Intergénérationnel, Rôle, Représentation sociale, Biographie, Symbolique, Identité, Distance, Temps, Adolescent

L'article présente une étude qualitative menée à Genève, par le biais d'entretiens avec des adolescents et leurs grands-parents. L'analyse, centrée sur l'évolution temporelle de la relation entre grand-parent et petit-fils ou petite-fille, met en lumière les différents enjeux qui traversent la relation, notamment au moment du passage à l'adolescence. L'article distingue différentes configurations de dyades, opposant principalement celles vécues dans un sentiment subjectif de constance (dans la proximité ou dans la distance) à celles portant l'empreinte du mouvement, de la transformation. Face à l'image, en vogue, d'une grand-parentalité épanouie, maîtrisée et à la portée de tous, les auteurs soulignent la diversité des expériences et interrogent les déterminants sous-jacents à cette diversité, relevant notamment la variété des ressources - matérielles, financières, mais aussi symboliques, identitaires - susceptibles d'être mobilisées dans et pour la relation, ainsi que le caractère potentiellement inégal de leur répartition au sein de l'espace social.

Comment les représentations des rapports de sexe influencent-elles la prévention du sida ? l'exemple des multipartenariats sexuels antillais

Article de Stéphanie MULOT

Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 50, n° 1, pp. 63-89.

Mots clés : Sida, Sociologie, Prévention sanitaire, Relation femme-homme, Représentation sociale, Ethnologie, Modèle, Identité sexuelle, Rôle, Identité sociale, Sexualité, ANTILLES

Objet de campagnes de prévention multiples depuis le début de l'épidémie de sida, les Antilles françaises se caractérisent toujours par un multipartenariat hétérosexuel qui semble propice à une dynamique soutenue de l'épidémie. Le contexte matrifocal semble favoriser des rapports de sexe particulièrement perméables à cette épidémie. Une catégorie vernaculaire particulière, celle des « coureurs », semble ici cristalliser l'ensemble des craintes, et se révèle dans le même temps très ambivalente et propice à des stratégies d'hétéro-accusation et de construction d'une invulnérabilité individuelle imaginaire. Cet article propose une réflexion sur l'influence des représentations sociales des rapports de sexe et du sida sur les catégorisations des populations et les stratégies de prévention des acteurs.