La présente contribution rend hommage à l’initiative récente de quelques professionnels du centre hospitalier Gérard Marchant (CHGM) de Toulouse de reconstituer un « collège des éducateurs spécialisés ». Ces professionnels contribuent ainsi au débat sur le partenariat entre le sanitaire et le social. À l’égard de l’éducatif, ils tentent de s’organiser collectivement mais également subjectivement pour conquérir une place dans l’histoire qui est en cours.

Il s’agit ici de signaler que l’écriture, qui est une mise en lettres des mots auxquels on songe, fait toujours coupure dans la routine de la parole. Cela peut servir aux éducateurs qui sont trop pris par l’urgence répétée et ne savent pas comment, à plusieurs, en réduire les excès.

Si la naissance du métier d’éducateur spécialisé est située historiquement pendant la Seconde Guerre mondiale, la création du diplôme d’État attendra 1967. Toutefois, les fonctions d’accueil, de protection, de soin et d’éducation qu’il recouvre l’ont précédé depuis des siècles. Un regard historique sur la prise en compte des plus vulnérables nous permettra de distinguer, à travers les figures des frères convers, des gardiens, des « infirmières-institutrices », des nourrices ou des contremaîtres, quelques invariants qui demeurent. Et s’ils demeurent, c’est qu’ils fondent ce qu’est un éducateur spécialisé.

La transformation progressive des organisations du travail et de la formation dans le secteur social et médicosocial, liée aux réformes des dernières décennies, révèle des enjeux nouveaux dans le domaine du travail. Nous proposons d’expliciter dans un premier temps ces transformations en portant le regard sur le rapport de plus en plus prégnant entre professionnalisation et employabilité. Les logiques d’action inscrites dans les parcours de professionnalisation des étudiants en formation dans les métiers du social se modifient également. En portant un regard sociologique sur les parcours d’étudiants en formation d’éducateur spécialisé, nous aborderons, dans un deuxième temps, quelques traits saillants exprimant ce phénomène qui, au-delà, interroge les conditions de production du sens de leur activité.
Notre propos s’appuiera sur les principaux résultats d’une étude sociologique quantitative et qualitative menée entre 2012 et 2014 sur la région Midi-Pyrénées.

Par ce témoignage, l’auteur a tenté de problématiser son engagement dans le métier d’éducateur spécialisé. Il s’agit de mettre en avant les conflits et les paradoxes à l’œuvre dans le choix et l’exercice de cette profession, sachant que, loin de chercher à résoudre ces tensions, il conviendrait de s’appuyer dessus pour proposer un accueil authentique, fondé toutefois sur des techniques repérées, aux personnes en situation de fragilité.

Les Francas, mouvement d’éducation populaire, organisent des CLAE avec la mairie de Toulouse. Le CLAE Les Francas-Sauzelong travaille depuis quelques années avec les éducateurs spécialisés du centre Lestrade. Les éducateurs s’occupent d’enfants dysphasiques et d’enfants déficients auditifs. De l’arrivée des éducateurs spécialisés sur le CLAE à aujourd’hui, l’évolution du travail entre les animateurs et l’équipe de Lestrade a amené chaque adulte à adapter ses missions en fonction des enfants et de l’approche éducative des partenaires.

La place de l’éducateur(trice) spécialisé(e) dans le cadre d’un atelier d’art-thérapie peut être assimilée à celle d’un passeur. Il est celui qui garantit le lien entre l’atelier et le projet de l’enfant dans l’institution. Le cadre de l’atelier lui permet de soutenir l’expression singulière de chaque participant au plus près de ses problématiques.
Il est témoin du fait que la médiation artistique s’offre à chacun comme une aventure humaine dont l’enjeu sera le soulagement d’une souffrance de l’enfant, la régression d’une difficulté et peut-être la transformation de son rapport au monde.

Témoignage d’une psychomotricienne, travaillant depuis neuf ans au sein de différentes structures médicosociales, cet article a pour but d’amener une conception, personnelle et donc subjective, du lien entre le métier d’éducateur et celui de psychomotricien, dans leurs complémentarités comme dans leurs limites, à partir d’un éclairage théorico-clinique.

Jeune diplômé et à l’aune de son tout nouveau parcours professionnel, l’auteur questionne ses trois ans de formation d’éducateur spécialisé et interroge l’avenir de son métier, notamment dans le champ de la protection de l’enfance. La prise de distance que permet l’écrit autorise une réflexion sur la dimension politique que recouvre la relation accompagnant-accompagné.

Le choix du métier d’éducateur spécialisé et la manière de l’exercer ont toujours à voir avec les rencontres fortuites qui jalonnent le processus de professionnalisation. En témoigner permet de tracer ce chemin aléatoire fait de rejet, d’identification, de transmission et de métabolisation de savoirs. Certaines rencontres résonnent en nous de telle sorte qu’elles interrogent nos repères et nous invitent à les articuler à nouveau. L’altérité nous met paradoxalement en lien avec nous-même, de façon intime.