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Paru dans la revue Empan, n° 130, juin 2023, pp. 130-133.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Prison, Prise en charge, Psychothérapie, Pédophilie, Psychologie, Pulsion, Sexualité, Passage à l'acte, Relation soignant-soigné, Mineur
Le travail en prison confronte le psychologue- thérapeute à une clinique du déchaînement pulsionnel. Le terme « pédophilies » ne peut être énoncé au singulier. Certains passent à l’acte suite à une dimension traumatique qui a été sexualisée, d’autres à cause d’une problématique incestueuse majeure non résolue ; pour d’autres, la jouissance destructive est tout simplement recherchée. Face à cette clinique multiple qui peut nous donner parfois le sentiment d’être impuissant, il nous faut être capable de dépasser des affects qui viendront se loger dans la prise en charge : rejet, dégoût et colère.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 63, tome 2, avril-juin 2022, pp. 283-309.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Genre, Désir, Sexualité, Contraception, Corps, Hétérosexualité, Émotion, Représentation sociale
La norme sociale consistant pour les femmes à se rendre désirables a été largement documentée. Cet article, reposant sur 71 entretiens sur la contraception et la sexualité menés en France avec des hommes et des femmes ayant entre 20 et 84 ans, montre que le travail mené principalement par les femmes sur et pour la sexualité va plus loin qu’un simple travail sur leur corps. En prenant comme point d’entrée la contraception et en s’intéressant aux variations, tant féminines que masculines, du désir sexuel (dans un cadre conjugal ou non), il montre que le maintien d’une représentation « spontanée » de l’acte sexuel nécessite un travail sur la sexualité qui peut dans certains cas être mené par les hommes, mais qui l’est principalement par les femmes. Il s’agit d’une part d’un travail matériel, qui place les femmes dans les « coulisses » de l’acte sexuel, faisant reposer sur ces dernières la possibilité de sa survenue à n’importe quel moment (travail sur leur apparence physique, prise d’une contraception médicale, préparation de moments « en amoureux », etc.). Mais il s’agit également, d’autre part, d’un travail sur leurs émotions qu’elles mènent à la fois « en surface » et « en profondeur », et qui vise en particulier à assurer la présence au bon moment d’un désir sexuel répondant à celui de leur partenaire. Cet article constitue ainsi une contribution à la description d’un ordre du genre renforcé et naturalisé par la sexualité hétérosexuelle.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 63-1, janvier-mars 2022, pp. 7-34.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Désir, Sexualité, Socialisation, Inégalité, Classe sociale, Genre, Corps, Adolescent
Les grandes enquêtes quantitatives ont constaté l’existence de différences sociales dans les manières de vivre le désir sexuel. Envisageant ces différences comme un foyer d’inégalités dans la sexualité, cet article cherche à comprendre comment se fabriquent de telles différences entre groupes sociaux, notamment en fonction du genre et de la classe sociale. S’appuyant sur une enquête par entretiens biographiques conduits auprès d’individus aux profils sociaux diversifiés, il envisage l’apprentissage du désir comme un parcours qui commence au cours de l’enfance et se poursuit tout au long de la vie, et qui met en jeu des expériences se déroulant dans plusieurs sphères sociales. Il montre alors que la socialisation au désir opère en transmettant un ensemble de dispositions corporelles – via la pratique répétée d’activités physiques – et de dispositions mentales – via l’incorporation instantanée ou conscientisée de cadres interprétatifs et de répertoires de significations. Ainsi, l’article établit, d’une part, que les hommes sont davantage socialisés au désir que les femmes. Il conclut, d’autre part, que la socialisation enfantine et juvénile que connaissent les femmes issues des classes populaires inscrit plus durablement des dispositions au désir que celle qui s’opère à l’âge adulte, chez les femmes appartenant aux classes moyennes et supérieures, et via l’appropriation de grilles d’analyses féministes ou psychologiques.
Paru dans la revue Empan, n° 112, décembre 2018, pp. 56-61.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Handicap, Sexualité, Consentement, Psychopathologie, Handicap mental, Abus sexuel, Corps
La liberté qui est réputée assortie à la sexualité humaine ne va pas de soi… pour les personnes handicapées tout particulièrement. Vulnérables en raison de leurs déficiences et/ou des psychopathologies dont elles souffrent, elles peuvent se trouver en difficulté : la sexualité s’avère pour certains davantage source d’angoisse que de jouissance. Par ailleurs, ils risquent d’être victimes d’abus, leur consentement étant sujet à caution. Ces réalités rendent nécessaire la réflexion clinique individuelle avant d’affirmer l’universalité de l’accès banalisé à la sexualité.
Paru dans la revue Santé mentale, n° 220, septembre 2017, pp. 18-21.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Handicap mental, Viol, Prison, Sexualité, Groupe de parole
En détention, quelles prises en charge proposer à des patients agresseurs sexuels présentant un important retard intellectuel avec des difficultés de compréhension et d'adaptation ? Des psychologues ont mis en place un dispositif de groupe sur mesure.
Le lycée, puisque accueillant des adolescents, accueille aussi leurs amours. L’infirmière et la communauté éducative ont un rôle de guidance, d’information et d’éducation bienveillantes pour les mener tout d’abord vers la réussite scolaire puis vers une vie d’adultes épanouis et responsables
Paru dans la revue Empan, n° 105, mars 2017, pp. 63-64.
Mots clés : Ecole-Enseignement, Sexualité, Enfant, École primaire, Respect, Information sexuelle
Parler de sexualité en classe auprès d’élèves de CM2 répond aux préoccupations d’enfants dont le questionnement est accentué par le futur passage en collège. L’auteure, enseignante, nous en dévoile à la fois la richesse et la complexité.
Paru dans la revue Empan, n° 105, mars 2017, pp. 76-82.
Mots clés : Enfance-Famille, Intérêt de l'enfant, Parole, Autorité parentale, Majorité, Sexualité, IVG, Accouchement sous X, Droits de l'enfant, Loi, Protection juridique, Intimité, Travail social
Pour la Convention internationale des droits de l’enfant (CIDE) et pour la loi, le mineur est une personne à protéger. En témoignent : l’intérêt de l’enfant, le droit à la parole, l’autorité parentale conjointe dans la rupture familiale. À l’adolescence, période où le jeune construit son identité, la loi reconnaît un droit à la maîtrise de son corps et de sa sexualité. La loi ne peut pas tout, certains outils peuvent aider : la médiation familiale, la formation des professionnels de l’enfance...
Paru dans la revue Empan, n° 105, mars 2017, pp. 108-113.
Mots clés : Handicap-Situations de handicap, Sexualité, Institution, Majorité, Homosexualité, Droit, Consentement, Inceste, Harcèlement sexuel, Mineur, Handicap, Assistance, Établissement social et médicosocial
Aucune disposition légale ne limite les relations sexuelles entre mineurs : l’âge de la majorité sexuelle – fixée à 15 ans pour les filles et les garçons – n’est pas l’âge à partir duquel un mineur peut avoir des relations sexuelles, mais celui à partir duquel il peut avoir des relations sexuelles avec un majeur. Les relations sexuelles entre mineurs – comme les relations sexuelles entre majeurs, fussent-ils handicapés, usagés, défaillants, déficients, vieillissants – ne peuvent donc en aucun cas être interdites, ou faire l’objet de réunions, d’échanges, de transmission, ou de mentions au dossier, elles ne peuvent être évoquées devant les parents, tuteurs ou autres « représentants légaux », vrais ou supposés, qui n’ont bien évidemment jamais à donner leur accord.
Paru dans la revue Empan, n° 105, mars 2017, pp. 96-102.
Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Sexualité, EHPAD, Personne âgée, Désir, Libido, Frustration, Droit, Accompagnement
La sexualité en Établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD), on en parle depuis plusieurs années, mais est-ce une fiction ou une réalité ? Comment est vécu le besoin d’aimer et d’être aimé par le résident, quel regard et quel accompagnement de la part de son entourage professionnel et familial ? Entre le prendre soin des professionnels, souvent enfermés eux-mêmes dans un protocole contraignant, le poids de la famille culpabilisée et en souffrance, qui vit avec la crainte que son parent ne lui appartienne plus, ou se situe pour « l’habitant » en EHPAD la liberté de choix d’une vie intime, amoureuse ?