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La parentalité impensée et empêchée des jeunes mineur·es et majeur·es incarcéré·es : « une punition dans la punition »

Article de Yaëlle Amsellem Mainguy, Isabelle Lacroix

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2023, pp. 169-187.

Mots clés : Enfance-Famille, Enquête, Mineur, Norme sociale, Parentalité, Genre, Maintien du lien, Relation enfant-mère, Relation enfant-père, Délinquance juvénile, Prison, Récit de vie

Cet article questionne ce que l’entrée dans la parentalité précoce au regard des normes sociales révèle des frontières de la parentalité acceptable et de la norme procréative. À partir d’une enquête sociologique menée dans plusieurs prisons de France hexagonale auprès de jeunes incarcéré·es âgé·es de 14 à 24 ans, on verra comment, pour celles et ceux qui ont des enfants, leur parentalité est largement impensée par les institutions présentes en détention. Tandis que leur parcours de vie est marqué par une autonomie et une indépendance économique précoces, on montrera comment la prison tente de replacer les parents de ces jeunes femmes et jeunes hommes dans leur quotidien et les réassigne à leur statut d’« enfant de », en dépit de leur parentalité largement empêchée.

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De l’asile de nuit à l’urgence sociale. Professionnalisation et rationalisation en tension du caritatif dans l’action publique : La Mie de Pain (décennies 1980-2010)

Article de Mauricio Aranda

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 1, janvier-mars 2023, pp. 183-204.

Mots clés : Lien social-Précarité, Association caritative, Hébergement temporaire, Accueil d'urgence, Urgence sociale, SDF, Nuit, Compétence, Bénévolat, Professionnalisation, Enquête

La politique d’urgence sociale visant les personnes sans abri prend appui sur des initiatives caritatives qui, en partie, lui préexistent. Ainsi, jusqu’aux années 1980, les gestionnaires associatifs d’asiles de nuit organisent leur secours ponctuel de manière autonome, voire en se distinguant des pouvoirs publics. Comment ces associations caritatives ont-elles pu alors intégrer le volet de « solidarité nationale » de l’État social ? Pour y répondre, cet article propose de s’intéresser au cas de La Mie de Pain, œuvre confessionnelle, séculaire et centrale dans ce type d’assistance. En s’appuyant sur une enquête d’archives et de terrain, cette contribution montre comment son incorporation à la politique d’urgence sociale est rendue possible – non sans tensions – par une professionnalisation de ses membres, ainsi que par une rationalisation de ses pratiques. Ces processus sont amenés par des relations d’interdépendance qui vont crescendo avec les pouvoirs publics. Ils se traduisent dans l’association par des mécanismes de renouvellement, mais aussi de conservation, de son personnel et de ses manières d’héberger. Plus largement, l’article donne à réfléchir sur ce que la participation aux affaires sociales fait aux œuvres caritatives dans un contexte de métamorphoses du monde associatif.

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L’hébergement d’urgence à l’épreuve de la pandémie. Enquête sur les reconfigurations d’un dispositif de mise à l’abri hivernal

Article de Marine Maurin, Gabriel Uribelarrea, Cédric Verbeck

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 1, janvier-mars 2023, pp. 205-223.

Mots clés : Lien social-Précarité, Épidémie, Accueil d'urgence, Urgence sociale, Santé, Enquête, Hébergement temporaire, Lycée, SDF, Covid-19

Cet article analyse les transformations de l’hébergement d’urgence dans le cadre de la pandémie du Covid-19 et les épreuves qu’elles ont engendrées pour les professionnels et les personnes qui y sont hébergées. À partir d’une enquête de terrain conduite dès le premier confinement en mars 2020 et prolongée jusqu’en mars 2022, nous documentons comment un dispositif de « mise à l’abri hivernal » a fait l’objet de reconfigurations afin de mettre en application les mesures de « confinement » et de « distanciation sociale ». Alors que la promiscuité de ce type d’hébergement est déjà connue, nous montrons que celle-ci est désormais cadrée comme un problème sanitaire. Ce nouveau cadrage engendre des pratiques d’espacements et de déplacements de personnes vers d’autres habitats précaires, dont l’internat d’un lycée. En décrivant ces espacements et déplacements des personnes hébergées, l’enquête montre comment la crise sanitaire a finalement contribué à renforcer l’intensité de deux épreuves typiques de l’urgence sociale : celle du déplacement contraint des individus considérés sans attaches et celle du caractère temporaire et précaire des habitats proposés.

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Les plateformes d’accompagnement social en hôtel social : une organisation du travail déstabilisante pour les professionnelles de l’accompagnement

Article de Mathilde Sempé

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2022, pp. 37-59.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Accompagnement social, Hôtel social, Organisation du travail, Travailleur social, Entretien, Reconnaissance, Accueil d'urgence, Enquête, Plateforme, Rythme, Intervention à domicile, Intimité, Aménagement du temps, Isolement

À partir d’une recherche doctorale, cet article aborde les liens entre les évolutions organisationnelles dans le secteur social et le malaise ressenti par les professionnelles de l’accompagnement social. À partir d’une enquête ethnographique sur une plateforme d’accompagnement social à l’hôtel francilienne, il démontre d’abord comment le déplacement régulier des équipes, couplé aux demandes de restitution d’activité donne lieu à la multiplication des sources d’intensité du travail (demandes extérieures, pressions hiérarchiques, désorganisation temporelle de l’activité, tensions avec le public). Dans un deuxième temps, l’analyse se porte sur les conséquences de ces évolutions organisationnelles sur le vécu du travail. On montre comment le contexte hôtelier affaiblit le sens des accompagnements sociaux et conduit les travailleuses sociales à réaliser des tâches qui leur sont déléguées par divers partenaires du dispositif d’hébergement, créant un sentiment de dévalorisation de leur position. Enfin, dans le contexte de crise sanitaire, les modalités d’intervention font émerger la question de la fragilisation du collectif de travail et de son caractère potentiellement durable.

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Derrière le masque du consensus… Analyse des divergences syndicales autour des enjeux de santé mentale au travail

Article de Fabien Brugière, Sabine Fortino, Lucie Goussard, et al.

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2022, pp. 167-191.

Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Syndicat, Santé mentale, Organisation du travail, CHSCT, Management, Souffrance psychique, Enquête, Réduction des risques

Cet article questionne le positionnement revendicatif des organisations syndicales de salariés sur les enjeux de santé mentale au travail en mobilisant les principaux résultats d’une enquête sociologique menée, au niveau confédéral, auprès des responsables de la santé au travail et de la formation d’une dizaine de syndicats, ainsi que sur une étude documentaire (documents de congrès, presse syndicale, sites internet). Il montre qu’aussi structurantes que puissent être les lignes de fracture « traditionnelles » instituées sur les enjeux économiques comme l’emploi ou les salaires, ces oppositions s’avèrent peu opérantes pour comprendre les divergences et convergences en matière de santé mentale, aussi bien dans la manière de désigner les facteurs explicatifs de ces risques de santé – notamment le rôle joué par l’organisation du travail et le management – que de nommer les risques eux-mêmes. Ces clivages ressurgissent toutefois nettement concernant la définition des modalités d’action et, surtout, des finalités poursuivies à travers elles. Les positions syndicales s’ordonnent alors selon un continuum allant du projet de convergence avec les employeurs à la nécessité de construire des rapports de force pour obtenir des avancées sur le sujet.

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L’appréhension des troubles psychiques chez un intermédiaire du marché du travail. Diagnostic profane et bifurcation dans l’accompagnement des chômeurs

Article de Sophie Dessein

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 4, octobre-décembre 2022, pp. 127-145.

Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Santé mentale, Chômage, Travailleur handicapé, Handicap psychique, Enquête, Accompagnement, Insertion professionnelle, Cap emploi

Alors que les problèmes de santé mentale en lien avec le travail font l’objet d’une attention accrue depuis quelques années, comment sont-ils abordés par les structures d’accompagnement des chômeuses et chômeurs ? Cet article renseigne le traitement réservé à la question des troubles psychiques au sein du service public dédié aux demandeurs d’emploi en situation de handicap. L’étude s’appuie sur une enquête ethnographique menée dans trois structures et explore l’impact de la variable organisationnelle sur l’appréhension des troubles psychiques au sein de ces structures. Elle montre notamment comment les conseillères et conseillers, guidés par des objectifs de résultats et par leurs expériences professionnelles difficiles auprès des personnes déclarant un handicap psychique, tentent de repérer la présence de troubles psychiques chez les usagers déclarant d’autres types de handicap. Ce diagnostic profane de troubles psychiques peut orienter les usagers concernés vers des prestataires spécialisés en santé mentale, avec des conséquences variées à la clé.

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Politique territoriale de la vieillesse : y a-t-il encore une place pour les élus communaux face à la bureaucratisation ?

Article de Hélène Croguennec Le Saout, Gaël Coron

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2022, pp. 41-65.

Mots clés : Grand âge-Vieillissement, Personne âgée, Politique sociale, Élu local, Bureaucratie, Gestion administrative, Commune, Législation, Enquête, Prise en charge, Vieillissement

L’article s’appuie sur une enquête qualitative, conduite dans les quatre départements bretons, consacrée au rôle des élus communaux dans les politiques à destination de la vieillesse. Il met en avant une évolution de la manière dont ces acteurs conçoivent leur rôle. L’une des manifestations les plus courantes de la politique de la vieillesse à l’échelle communale tient à la présence sur le territoire d’un établissement d’hébergement pour personnes âgées dépendantes (EHPAD) dont les maires assument le plus souvent la présidence du conseil d’administration. Cependant, les élus communaux ont vu leurs marges de manœuvre dans la gestion de ces établissements réduites sous l’effet des instruments de régulation introduits par la loi du 2 janvier 2002, puis par la loi d’adaptation de la société au vieillissement de 2015 qui illustrent la bureaucratisation de la politique de la vieillesse. Au-delà des stratégies usuelles de contournement des instruments d’action publique, l’enquête met en évidence une tentative de reformulation des enjeux de la politique de la vieillesse par les élus. En substituant le senior ou l’aîné à la personne âgée dépendante, ils portent une approche transversale du vieillissement. Dès lors, il ne s’agit plus seulement de maintenir sur le territoire des établissements d’hébergement pour personnes âgées dépendantes soumis aux règles nationales mais de développer une politique intégrée du vieillissement à l’échelle communale. Loin de marquer une rupture avec le niveau national, ces tentatives de reformulation peuvent s’appuyer sur la notion de virage domiciliaire qui a droit de cité au niveau central.

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Le renoncement aux soins : un phénomène aux ressorts économiques mais aussi sociaux

Article de Blandine Legendre

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2021, pp. 179-204.

Mots clés : Santé-Santé publique, Santé, Non-recours, Soin, Inégalité, Lien social, Enquête, Conditions de vie, Revenu, Sociabilité, Pauvreté, Isolement, Exclusion sociale

Le renoncement aux soins participe des inégalités sociales de santé. Il a été beaucoup étudié sous l’angle du coût des soins. Or des études qualitatives pointent aussi l’impact des liens sociaux sur les comportements de santé. L’objet de cet article est de mesurer les différents déterminants du renoncement à partir de l’enquête statistique sur les ressources et les conditions de vie des ménages (SRCV) de 2013, comportant un module spécifique sur les contacts sociaux. Nous modélisons d’abord la probabilité de renoncer à des soins quel qu’en soit le motif, en fonction de différents types de ressources, économiques et sociales, puis nous estimons ce même modèle sur trois types de renoncement : pour raisons financières, logistiques ou pour d’autres raisons. Toutes choses égales par ailleurs, être pauvre en conditions de vie multiplie par six le risque de renoncer à des soins pour raisons financières, mais joue également positivement sur les deux autres types de renoncement. Plus la personne cumule des difficultés de sociabilité, plus elle est susceptible de renoncer à des soins, quel que soit le motif de renoncement, révélant l’importance des ressources sociales au-delà des ressources économiques.

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La sécurité sanitaire au village. La crise du Covid-19 vue d’en bas

Article de Lucie Michel, François Xavier Schweyer

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2021, pp. 13-35.

Mots clés : Santé-Santé publique, Épidémie, Milieu rural, Sécurité, Crise, Organisation, Solidarité, Peur, Enquête, Stress, Soin

Cet article vise à comprendre comment la gestion de la crise a été organisée et vécue sur un territoire rural du Grand-Est situé en zone rouge. À partir d’une enquête conduite dès le début de l’épidémie (mars 2020) et jusqu’en juillet 2020, l’analyse porte sur la réception des mesures de sécurité sanitaire, sur la mobilisation locale entre entraide, peurs et tensions et, enfin, sur l’action de professionnels de santé regroupés au sein d’une structure d’exercice coordonné. L’enquête montre que la légitimité des mesures de sécurité sanitaire n’a pas été discutée mais que les modalités de leur application ont été critiquées au plan organisationnel et moral. La crise a en effet montré combien les démarches de soins primaires dans cet environnement rural étaient ancrées dans un entrecroisement de liens sociaux mis à l’épreuve par une réponse sécuritaire perçue comme stressante et parfois désajustée. Le pôle de santé existant sur le territoire a été un espace de soutien et d’échange pour les professionnels de santé, mais aussi un vecteur ayant facilité la réception des messages des autorités. Les formes de solidarité déployées ont mis au jour une sorte de désectorisation de la santé.

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Le présentéisme du personnel soignant et son traitement par le droit

Article de Bénédicte Berthe, Nathalie Dedessus Le Moustier, Marc Dumas

Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2021, pp. 215-236.

Mots clés : Santé-Santé publique, Enquête, Droit du travail, Prévention sanitaire, Vie privée, Équipe soignante, Conditions de travail, Absentéisme professionnel, Santé, Sécurité, Peur

Le premier objectif de l’article est de comprendre le présentéisme du personnel soignant, d’une part sous sa forme la plus connue, le présentéisme maladie (ou surprésentéisme) et, d’autre part, une forme de présentéisme « organisé », appelée autoremplacement. Une enquête qualitative par entretiens semi-directifs auprès de 45 professionnels a été réalisée dans un établissement privé de rééducation fonctionnelle et dans un établissement hospitalier public en 2017. Les entretiens entièrement retranscrits ont fait l’objet d’une analyse de contenu thématique. La deuxième finalité de l’article est d’analyser les questions que soulève le présentéisme d’un point de juridique. Sa pratique est examinée au regard du droit du travail et des règles de la fonction publique hospitalière. Les auteurs concluent que le présentéisme fait courir de nombreux risques pour la santé et la sécurité des salariés et des agents et est susceptible de porter atteinte au respect de leur vie privée.

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