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Des enfances sont au foyer de ce livre : toutes faites d'expériences inaugurales et de rapports humains fondateurs, vécus et intégrés par chacun, entre dépendance nécessaire et autonomie croissante au fil des jours et des ans. Ce "petit monde dans le grand" (Walter Benjamin) a retenu l'attention des écrivains, des poètes, des artistes. Mais les cultures et les sociabilités juvéniles sont encore, étrangement, des terres largement inconnues. Les huit anthropologues réunis ici explorent ces friches de la connaissance, à partir de recherches effectuées en Europe, en Afrique, en Amérique du Nord et en Asie. Quelles cultures des enfants produisent-ils, tandis qu'ils s'humanisent au sein des leurs et entre eux, avant d'intégrer l'âge adulte ? Leurs activités peuvent-elles féconder en retour leurs milieux d'appartenance : familles, quartiers, ethnies, cités, nations ? Fondé sur des ethnographies directes ou des récits de première main, "Enfances" révèle que des groupes humains très divers, articulent efficacement au bien commun le caractère transitoire de l'âge d'enfance, son anomie relative, la gratuité, l'intensité et l'inventivité des actions juvéniles, comparées aux régulations plus rigides, aux vastes enjeux, aux marches mieux assurées et aux routines indispensables qui pérennisent l'existence collective en entier.
En ce début de XXIe siècle, la rumeur enfle en Occident : les hommes ne seraient plus des hommes, des "vrais". De ce malaise dans la part masculine de la civilisation, la virilité reste un indicateur crucial. Car c'est bien sur cet idéal de force physique et de puissance sexuelle, de maîtrise et de courage que s'est historiquement construit dans la culture ce qui passe pour la "nature de l'homme". Et qui demeure le socle la domination masculine. Il y a donc un paradoxe de la virilité contemporaine : comment comprendre que cette représentation hégémonique de la puissance masculine ait fini par apparaître aussi incertaine ? Les hommes d'aujourd'hui entendent-ils porter longtemps encore cette charge millénaire, ou vont-ils souhaiter sentir s'en alléger le poids ? Quitte à renoncer à ses avantages...
Livre de Alain Corbin, Jean Jacques Courtine, Georges Vigarello, édité par Seuil, publié en 2011.
Mots clés : HISTOIRE, VIRILITE, Modèle, Société, Homme, Sexualité, Corps, Éducation, Représentation sociale, Homosexualité, Peinture, Mythe, Classe sociale, Ouvrier, Guerre, Jeu, CONDITION MASCULINE, Identité, Enfant, Armée, Sport de combat
La période concernée par ce deuxième volume correspond à l'emprise maximale de la vertu de virilité. Le système de représentations, de valeurs et de normes qui la constitue s'impose alors avec une telle force qu'il ne saurait être véritablement contesté. Au XIXe siècle, la virilité, qui a partie liée avec la mort - mort héroïque sur le champ de bataille ou le pré carré du duel, mort provoquée par la fatigue du travailleur, mort d'épuisement de l'homme par la femme - ne constitue pas une simple vertu individuelle. Elle ordonne, irrigue la société dont elle sous-tend les valeurs. Elle induit des effets de domination. Elle structure la représentation du monde.
La virilité serait vertu. Elle viserait le "parfait", fondant sur un idéal de domination masculine une des caractéristiques des sociétés occidentales. Une puissance a été inventée, de la force physique au courage moral, imposant ses codes, ses rituels, sa formation. Elle n'est pas figée pourtant dans une histoire immobile. Les qualités se recomposent avec le temps. La société marchande ne saurait avoir le même idéal viril que la société militaire. Le courtisan ne saurait avoir le même idéal viril que le chevalier. La cour et la ville inventent des modèles décalés. Ce sont ces différences et ces changements que retrace ce premier volume, de l'Antiquité jusqu'aux Lumières, introduisant de l'histoire dans ce qui semble ne pas en avoir.