Documentation sociale

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Ce qu'ils font est juste : ils mettent la solidarité et l'hospitalité à l'honneur

Livre de Béatrice Vallaeys, édité par Don Quichotte, publié en 2017.

Mots clés : Immigration-Interculturalité, Étranger, Accueil, Solidarité, Littérature, Dessin

L’étranger est par essence louche, suspect, imprévisible, retors, de taille à commettre des avanies, même s’il survit dans le plus profond dénuement, s’il souffre de la faim, du froid, qu’il n’a pas de toit pour se protéger. L’étranger, homme, femme ou enfant, représente toujours un danger, qu’il faut combattre à tout prix.
La loi dispose que « toute personne qui aura, par aide directe ou indirecte, facilité ou tenté de faciliter l’entrée, la circulation ou le séjour irrégulier d’un étranger en France » encourt jusqu’à 5 ans d’emprisonnement et 30 000 euros d’amende.
Cette sanction pénale est réservée aux « aidants » désintéressés, animés par le seul élan d’humanité et de dignité vis-à-vis d’eux-mêmes et de ceux voués à tout juste subsister. Ils ont choisi, en connaissance de cause, de commettre ce qu’on appelle le « délit de solidarité » ou « d’hospitalité ». Des expressions devenues familières, dans leur obscénité, depuis qu’on a vu traduits devant les tribunaux des « désobéissants », paysans, professeurs, élus municipaux, citoyens bienfaisants coupables d’avoir, sans contrepartie d’aucune sorte, secouru, protégé, rendu service à des hommes, femmes et enfants qui n’avaient pas l’autorisation de fouler la terre française.
Les élections présidentielle et législatives en France ont fourni l’occasion d’une chasse aux désobéissants, comme si la majorité des candidats s’étaient accordés pour rassurer l’opinion en la sommant de collaborer : la France ne laissera pas entrer chez elle des hordes de réfugiés, de migrants si menaçants. Chaque jour a apporté son nouveau délinquant, lequel n’a pas désarmé, il est entré en résistance. Il offre le gîte, le couvert, la circulation à des exilés miséreux, il est capturé par des policiers, punit par des magistrats… et il recommence, parce que l’hospitalité et la solidarité ne sont pas une faveur mais un droit, un devoir et qu’il aime accomplir ce devoir-là.
Des écrivains ont accepté avec enthousiasme d’écrire, à leur guise, dans une nouvelle, fiction ou rêverie, leur respect pour ces gens de bien, et leur inquiétude de voir agiter les spectres de graves menaces incarnés par des êtres humains réduits à peu de choses. Pas seulement : c’est aussi vers l’Autre que va leur curiosité, l’Autre qui gagne toujours à être connu et non chassé.
Enki Bilal dessine, des écrivains de talent s’expriment. Antoine Audouard, Kidi Bebey, Clément Caliari, Antonnella Cilento, Philippe Claudel, Fatou Diome, Jacques Jouet, Fabienne Kanor, Nathalie Kuperman, Jean-Marie Laclavetine, Christine Lapostolle, Gérard Lefort, Pascal Manoukian, Carole Martinez, Marta Morazzoni, Lucy Mushita, Nimrod, Serge Quadruppani, Serge Rezvani, Alain Schifres, Leïla Sebbar, François Taillandier, Ricardo Uztarroz, Anne Vallaeys, Angélique Villeneuve, Sigolène Vinson.

Bienvenue à Calais : les raisons de la colère

Livre de Marie Françoise Colombani, Damien Roudeau, édité par Actes sud, publié en 2016.

Mots clés : Réfugié, Étranger, Clandestinité, Bénévolat, Témoignage, Vie quotidienne, Calais, Royaume Uni de Grande Bretagne et d'Irlande du Nord

Textes et croquis, sur le vif, pour écrire et décrire la situation des migrants à Calais. Ce livre est le fruit d'une immersion des coauteurs dans ce «no man's land» pour donner à un problème politique et social, des noms, des visages, des souffrances, des rêves.Biographies :Journaliste, Marie-Françoise Colombani a travaillé pendant plus de 25 ans au magazine ELLE, comme rédactrice en chef et éditorialiste. Elle est l'auteur de plusieurs scénarios et livres dont Pour l'amour de Massoud (XO éditions, 2005) avec Sediqua Massoud et Chekeba Hachemi, Maintenant avec Ségolène Royal (Hachette, 2007), et Millenium, Stieg et moi avec Eva Gabrielsson (Actes Sud 2011). Damien Roudeau est auteur de reportages graphiques, ou en bande dessinée, pour la presse, l'édition, les associations, ONG ou quartiers en rénovations.

Mémoire des luttes de l'immigration en France

Livre, édité par GISTI, publié en 2014.

Mots clés : Immigration, Clandestinité, Étranger, Mémoire collective, Action collective, Discrimination, Ethnie, Travailleur immigré, Grève, Logement, Syndicalisme

Cet ouvrage rassemble des articles publiés dans la revue Plein droit dans la perspective de constituer une mémoire des luttes de l’immigration. En dépit de l’hostilité des autorités voire du reste de la population, les étrangères et les étrangers ont été des acteurs majeurs de la défense de leurs conditions d’existence et de l’amélioration de leur statut.
De la dénonciation des crimes racistes ou des violences policières à celle des conditions de logement, des revendications liées à l’emploi au refus de l’arbitraire des expulsions et à l’exigence d’un droit au séjour durable, cette longue histoire des luttes passées devrait aider à alimenter celles du présent.

Des hommes vivent ici

Livre de Marion Osmont, édité par Images plurielles, publié en 2012.

Mots clés : Exil, Étranger, SDF, Vie quotidienne, Témoignage, Calais

Haroon a quitté la Libye sur un petit bateau avec à bord vingt-six autres personnes, dont un bébé de huit mois, Yaya : "l'enfant ne pleurait pas : quatre jours de traversée, il n'a pas pleuré, jamais. Deux hommes âgés pleuraient sans cesse, nous allons mourir, ils disaient, et ils pleuraient, mais lui ne pleurait pas. Nous sommes arrivés en Sicile, on nous a dit : quelle honte d'avoir pris de tels risques avec un enfant ! En Italie, les gens te regardent comme si tu n'étais pas un homme, tu vois le mépris sur leurs visages. Je ne pouvais pas rester. Je suis arrivé à Calais en octobre 2009. J'ai vu comment vivaient les étrangers, ils vivaient dans la rue. J'ai décidé de partir, d'aller en Angleterre. Pendant deux mois et dix jours, toutes les nuits, j'ai essayé : je voulais passer. Ceux qui n'essaient pas tous les soirs s'habituent à vivre là et n'essaient plus. Je suis passé en Angleterre le 14 décembre 2009. Le 10 mai 2010, j'ai été expulsé en France. A l'aéroport Charles de Gaulle, ils m'ont dit : tu es libre. Je suis libre ? Je n'ai nulle part où aller ! Je suis retourné à Calais". Dix ans après la fermeture du camp de Sangatte, des centaines d'hommes et de femmes vivent à Calais et sur le littoral dans des hangars à l'abandon, dans des campements dans les zones industrielles, dans des cabanons sur les plages, sous des abris de toile de bâche dans les champs. Après deux ans de terrain dans les squats et les jungles, Marion Osmont raconte le parcours et le quotidien de ces exilés, et invite à une réflexion sur le droit d'asile en Europe.