Documentation sociale

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Un village pour aliénés tranquilles

Livre de Juliette Rigondet, édité par Fayard, publié en 2019.

Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Accueil familial thérapeutique, Soin, Handicap psychique, Approche historique, Témoignage, Famille d'accueil, Usager, Vie quotidienne, Psychiatrie

A la fin du XIXe siècle, face à la faillite de l'asile où l'on retient, plus qu'on soigne, les " aliénés " dans des établissements surpeuplés, des psychiatres réfléchissent à une solution alternative. Pourquoi ne pas faire sortir de ces hôpitaux les " incurables tranquilles " en les installant, contre rétribution, dans des familles, à la campagne ? Le conseil général de la Seine décide, en 1891, de tenter l'expérience.
Un an plus tard, la petite ville de Dun-sur-Auron, dans le Cher, est choisie pour accueillir, " à titre d'essai " , la première " colonie familiale pour aliénés " en France. L'essai est si concluant que le nombre de familles prêtes à héberger des patients augmente de façon exponentielle. En 1913, la colonie de Dun compte plus de 1 000 malades mentaux pour environ 4 000 habitants. Appelé aujourd'hui " Accueil familial thérapeutique " , ce mode de soins existe toujours à Dun, même si les patients y sont moins nombreux qu'autrefois.
En s'appuyant sur les archives hospitalières et sur des témoignages de patients, de familles d'accueil, de villageois, Juliette Rigondet raconte l'histoire de ce lieu à part dans la psychiatrie française et reconstitue l'existence de ces hommes et de ces femmes qui ont fait partie, jusqu'à leur mort, de la vie quotidienne des Dunois. Elle nourrit ainsi la réflexion sur ce que notre société fait des " fous " et de l'Autre.

Des hommes vivent ici

Livre de Marion Osmont, édité par Images plurielles, publié en 2012.

Mots clés : Exil, Étranger, SDF, Vie quotidienne, Témoignage, Calais

Haroon a quitté la Libye sur un petit bateau avec à bord vingt-six autres personnes, dont un bébé de huit mois, Yaya : "l'enfant ne pleurait pas : quatre jours de traversée, il n'a pas pleuré, jamais. Deux hommes âgés pleuraient sans cesse, nous allons mourir, ils disaient, et ils pleuraient, mais lui ne pleurait pas. Nous sommes arrivés en Sicile, on nous a dit : quelle honte d'avoir pris de tels risques avec un enfant ! En Italie, les gens te regardent comme si tu n'étais pas un homme, tu vois le mépris sur leurs visages. Je ne pouvais pas rester. Je suis arrivé à Calais en octobre 2009. J'ai vu comment vivaient les étrangers, ils vivaient dans la rue. J'ai décidé de partir, d'aller en Angleterre. Pendant deux mois et dix jours, toutes les nuits, j'ai essayé : je voulais passer. Ceux qui n'essaient pas tous les soirs s'habituent à vivre là et n'essaient plus. Je suis passé en Angleterre le 14 décembre 2009. Le 10 mai 2010, j'ai été expulsé en France. A l'aéroport Charles de Gaulle, ils m'ont dit : tu es libre. Je suis libre ? Je n'ai nulle part où aller ! Je suis retourné à Calais". Dix ans après la fermeture du camp de Sangatte, des centaines d'hommes et de femmes vivent à Calais et sur le littoral dans des hangars à l'abandon, dans des campements dans les zones industrielles, dans des cabanons sur les plages, sous des abris de toile de bâche dans les champs. Après deux ans de terrain dans les squats et les jungles, Marion Osmont raconte le parcours et le quotidien de ces exilés, et invite à une réflexion sur le droit d'asile en Europe.