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Paru dans la revue Les Cahiers de l'Actif, n° 564-567, mai-août 2023, pp. 85-96.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Stigmatisation, Identité, Représentation sociale, Participation, Usager, Émancipation, Autonomie, Empowerment, Adulte, Accompagnement, Projet, Accompagnant éducatif et social
À quoi faisons-nous référence lorsque nous parlons de « comportements problèmes » et plus globalement de « handicap », de « déficients intellectuels », parfois encore de « troubles du comportement » ? Il est rare que ces façons de nommer les personnes accompagnées dans les ESMS soient remises en question ou fassent l’objet d’une réflexion in situ. Seules les personnes concernées manifestent de fortes réticences à être nommées en lien avec un aspect, une particularité de naissance.
Un certain nombre de clichés que nous véhiculons au travers des mots que nous employons procèdent encore fréquemment de réductions identitaires des personnes et peuvent favoriser des pratiques d’accompagnement stéréotypées. Ces stigmates peuvent révéler des pratiques qui font référence à des pédagogies orthodisciplinaires, centrées sur l’aspect lésionnel du handicap et font peu de place à l’intelligence des sujets concernés et à leur pouvoir d’agir.
Les groupes d'entraide mutuelle (GEM) sont des associations loi 1901 et des lieux autogérés ouverts 35 heures par semaine, constitués par des personnes souffrant de handicap psychique. Il en existe 650 (fin 2021) en France qui regroupent quelque 35 000 adhérents. Ils sont répartis de façon à peu près équilibrée sur l'ensemble du territoire à raison d'un GEM tous les 10 à 50 kilomètres et de 1 à 10 GEM par département selon leur densité.
Introduits par la loi du 11 février 2005 pour l'égalité des droits et des chances, la participation et la citoyenneté des personnes handicapées psychiques et obéissant à un cahier des charges précis, ils sont des outils d'insertion dans la cité, de lutte contre l'isolement et de prévention de l'exclusion sociale pour les personnes en grande vulnérabilité psychique. Stefan Jaffrin a parcouru plus d'une cinquantaine de départements pour explorer les GEM au jour le jour et comprendre leur fonctionnement, leurs forces et leurs faiblesses, mais aussi leur diversité et leurs liens avec d'autres dispositifs existants (clubs thérapeutiques, accueil familial, club-houses).
Dans cet article, nous allons nous atteler à conceptualiser le dispositif du groupe multifamille que nous avons fondé il y a plus de dix ans. Nous reviendrons sur l’histoire de ce type de groupe, nous clarifierons les éléments du cadre qui le compose, nous éclaircirons les positions des différents protagonistes, et nous tenterons de cerner les éléments qui opèrent dans le dispositif et qui suscitent des changements tels que ces groupes peuvent bien être considérés comme des groupes thérapeutiques.
Qui, mieux que les personnes elles-mêmes, pour parler de leurs troubles et de leurs soins ? Comment être sûr que l’on agit bien, en tant que professionnel, sans avoir un retour de ceux que l’on accompagne ? C’est le postulat de départ d’une équipe soignante près de Lille. Depuis plusieurs années, les professionnels y sont formés par ceux que l’on appelle « les experts d’expériences ». Eux-mêmes atteints de troubles psychiques ou concernés par un problème de santé mentale, ils sont ou ont été suivis et accompagnés dans leur « rétablissement » ; mais ils viennent aussi partager avec les soignants leurs expériences, de l’autre côté du miroir.
Article de Eve Gardien, Suzanne Rosenberg, Richard Wittorski, et al.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 25-26, 2019, pp. 97-191.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Participation, Usager, Témoignage, Formation, Accompagnement, Transfert de compétences, Méthodologie, Partenariat, Mutualisation, Cancer, Travailleur social
- Les savoirs expérientiels : entre objectivité des faits, subjectivité de l’expérience et pertinence validée par les pairs. Ève Gardien
- Qu’apportent les savoirs d’expérience à la formation des professionnels ?Point de vue sur les co-formations par le « croisement des savoirs et des pratiques ». Suzanne Rosenberg
- Le métier de travailleur social, une activité d’abord co-construite et distribuée. Richard Wittorski
- Enjeux, modalités et conditions de la participation dans les formations en travail social : états des pratiques en France et en Europe. Philippe Lebailly
- Quand des malades transforment leur expérience du cancer en expertise disponible pour la collectivité L’exemple d’un parcours diplômant à l’université des patients. Catherine Tourette-Turgis, Lennize Pereira Paulo, Marie-Paule Vannier
- Faire participer les personnes concernées à la formation professionnelle des travailleurs sociaux ? La question s’impose. Pas la réponse ! Thierry Chartrin, Joe Dooley
Paru dans la revue Vie sociale, n° 25-26, 2019, pp. 83-94.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Participation, Profession médicale, Usager, Décision, Témoignage, Atelier, UBC (Université de Colombie britannique), Canada
Le 14 juin 2018 au ministère de la Santé, Angela Towle, invitée en tant qu’experte internationale lors de la conférence de consensus « Associons nos savoirs », a prononcé ce discours devant un parterre d’usagers et représentants d’usagers, professionnels de la formation initiale et continue des professionnels des secteurs sanitaire, social et médico-social, experts et personnes qualifiées, représentants des OPCA (organismes paritaires collecteurs agréés), de la CNSA (Caisse nationale de solidarité pour l’autonomie), du ministère de la Santé, du ministère de la Cohésion sociale, des fédérations professionnelles des secteurs
Article de Corinne Rougerie, Roberta Carvalho Romagnoli, Cinira Magali Fortuna
Paru dans la revue Empan, n° 109, mars 2018, pp. 123-129.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Accueil, Souffrance psychique, Travail, Analyse institutionnelle, Action sociale, Usager, Action sociale et médicosociale, France, Brésil
L’accueil dans le champ sanitaire et social, au Brésil et en France, est un analyseur de la souffrance au travail qui permet de comprendre les contradictions des institutions, à partir des références de l’analyse institutionnelle. Cette pratique est souvent réduite à ses aspects géographique, économique, socioculturel, fonctionnel. Mais le quotidien des services sous-entend pourtant une réorientation individualisée des actions, une pratique de responsabilité de l’équipe avec la promotion de l’intégration des connaissances et des pratiques. Au-delà de la souffrance produite par la difficulté d’accueillir physiquement du public, cette fonction qui place le salarié au front de la relation sociale montre une autre forme de souffrance inhérente à la place occupée par le travailleur lui-même face à un service de plus en plus standardisé.
En psychiatrie, le médicament reste une préoccupation majeure pour les patients comme pour les soignants. Plutôt que de focaliser sur l'observance et les changements de comportements, l'objectif de la psychoéducation est de transmettre un ensemble de stratégies, où chaque usager peut se positionner comme codécideur de son traitement, pour une meilleure adhésion au sens du "plein accord". Ce qui suppose une réelle évolution du modèle traditionnellement paternaliste de la relation soignant-soigné.