Article de Adrien Lusinchi
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2022, pp. 89-107.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Travail-Emploi, Réfugié, Insertion professionnelle, Mission locale pour l'emploi, Représentation sociale, Accompagnement, Expérimentation, Jeune
Cet article propose de revenir sur la question de la « jeunesse » en tant qu’objet de représentation sociale de la part des professionnels des missions locales qui l’accompagnent vers l’emploi. Nous questionnons cette représentation à travers l’analyse d’un dispositif d’expérimentation du Plan d’investissement dans les compétences ayant pour objectif d’améliorer l’accompagnement des « réfugiés » (demandeurs d’asiles de plus de six mois et bénéficiaires de la protection internationale) vers l’emploi. Les jeunes réfugiés ont un parcours et une « expérience sociale » qui les différencient de la majorité des autres jeunes accompagnés par les missions locales, ce qui nous amène à nous demander s’ils sont considérés comme les autres jeunes par les professionnels qui les accompagnent. Cette différence conduit de fait les agents des missions locales à construire une représentation nouvelle de ces jeunes qui se distingue de celle des autres. Nous suggérons alors que cette représentation sociale des jeunes réfugiés les éloigne de la « jeunesse » en tant qu’objet de représentation sociale de la part des professionnels des missions locales. En parallèle, l’accompagnement de ces jeunes réfugiés peut être pensé comme contraire à celui prodigué aux autres jeunes par certains aspects. Nous suggérons donc également que cette différence dans l’accompagnement distingue les jeunes réfugiés des autres jeunes. Ces différences de perception et d’accompagnement révèle ainsi une catégorie de destinataires vue comme « réfugiée » avant d’être vue comme « jeune ».
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Article de Dominique Pinetti
Paru dans la revue La Revue française de service social, n° 284, mars 2022, pp. 62-67.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Prévention spécialisée, ASE, Jeune, Partenariat, Prévention de la délinquance, APEA
La prévention spécialisée est une mission peu connue de la protection de l’enfance en prise directe avec les évolutions sociales et politiques. Son objet, « prévenir la marginalisation et faciliter l’insertion et la promotion sociale des jeunes et des familles lorsque se manifestent des risques d’inadaptation sociale », a traversé les époques, mais sa mise en pratique a nécessité des adaptations constantes pour répondre aux besoins des publics et à l’évolution des politiques publiques. Toutefois, la structuration des partenariats et la recherche de réponses coordonnées permettent au niveau local de concourir à une réponse globale de prévention en protection de l’enfance.
Article de Sylvain Guédo
Paru dans la revue Les Cahiers de l'Actif, n° 520-521, 522-523, septembre-décembre 2019, pp. 297-326.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Jeune en difficulté, Rupture, Recherche en sciences sociales, Entretien, Jeune, Parcours institutionnel, Relation familiale, Décrochage scolaire, Lien social, ASE, Errance, Fugue, Précarité, Addiction, Marginalité, Prévention spécialisée, Accompagnement, Protection de l'enfance, Travailleur social, Formation
La Sauvegarde de l'enfant à l'adulte 35 (SEA35), quel que soit son lieu d'exercice, est confrontée au phénomène de la rupture, dans le parcours des jeunes accompagnés au sein des différents dispositifs de prise en charge de l'aide sociale à l'enfance. Ces jeunes, qu'ils soient en fugue de leurs familles d'accueil, de leurs familles naturelles, ou qu'ils soient de jeunes adultes en errance dans l'espace public sont des jeunes bien repérés par la Prévention spécialisée. Cette dernière a pour première mission d'observer, d'analyser les besoins et les demandes des jeunes, en tenant compte de leurs espaces de vie pour élaborer une intervention éducative et les soutenir dans leur émancipation de leur pleine citoyenneté...
Article de Moriké Dembélé, Ibrahima Traoré
Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 18, printemps 2017.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Enfant des rues, Jeune, Récit de vie, Enquête, Méthodologie, Dakar, Bamako
Cet article vise à rendre compte de manière réflexive d’une expérience de recherche effectuée dans le cadre d’une thèse de doctorat en sciences de l’éducation portant sur le devenir social des enfants de la rue, placés ou non dans une institution sociale de sauvegarde dans deux agglomérations ouest-africaines : Dakar et Bamako. Les jeunes enquêtés, dans le cadre de la réalisation d’un Master (Dembélé, 2005), retrouvés par personne interposée, sont devenus des enquêteurs à la phase de la thèse. En effet, les jeunes enquêteurs sont invités à décliner le récit de leur propre vie avant de le demander aux enfants et jeunes auprès desquels ils enquêtent. Puis, il leur est demandé de transcrire les récits de vie et de procéder à leur mise en ordre chronologique en vue de les présenter à nouveau aux enfants et jeunes sujets-objet des récits de vie et de les amender éventuellement à l’issue du processus de retour sur soi. Par ces choix méthodologiques, les récits de vie de deux cents anciens enfants de la rue, devenus jeunes-adultes, ont été recueillis par vingt-cinq jeunes. Cette expérience de recherche donne lieu à une analyse à la fois théorique, méthodologique et épistémologique. Ce modèle de recherche interroge sur : quelle signification donnée à la parole de l’enfant et du jeune, recueillie et analysée par d’autres enfants et jeunes aux parcours de vie similaires ? Quels sont les avantages et les limites associés à une telle démarche d’enquête par immersion interposée impliquant les enfants et les jeunes ? Quelles précautions envisager pour surmonter les obstacles à la collecte des données empiriques par les jeunes eux-mêmes concernés par une étude quelconque ?
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