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Paru dans la revue Empan, n° 134, juin 2024, pp. 18-26.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Protection de l'enfance, École, Justice, Psychiatrie infantile, Enfant, Adolescent, Institution, Approche historique, Partenariat
La pédopsychiatrie est née dans un contexte de délimitation des champs disciplinaires avec les autres institutions de l’enfance, l’école, l’éducation spécialisée, la protection de l’enfance et la justice des mineurs, en interface, en tant que partenaires de prises en charge partagées pour les situations complexes. Aujourd’hui, rendre compatibles des positions concrètes dans les projets avec le maintien d’une pensée vivante autour du sujet et de ce qui se joue entre les institutions est possible avec une nouvelle clinique interinstitutionnelle.
Paru dans la revue La Nouvelle revue - Education et société inclusive, vol. 2023/2, n° 96, juillet-septembre 2023, pp. 27-38.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Surdité, Culture, Enfant, Identité, Prise en charge, Parents, Institution, Approche historique, Milieu ordinaire, Norme, Évolution, Langage, Communication
Dans cet article, nous proposons d’explorer, à travers leurs témoignages, des expériences de parents entendants d’enfants sourds face aux multiples normes et discours de la norme auxquels ils ont pu être confrontés. Normes médicales d’un côté, conjuguant certaines valeurs autour de la langue, la communication et la culture, et normes sourdes d’un autre côté, qui exposent et imposent parfois aussi des visions de ce que doit être la communication, l’éducation, la langue et la culture. Pour des parents d’un enfant sourd, à la fois extérieurs aux normes médicales et aux normes sourdes, il apparaît parfois difficile de ne pas se sentir dépossédés de certains choix ou obligés de choisir une option (de communication, de soin, de culture, d’éducation, de langues) contre une autre. Parfois pris en étau entre des normes médicales (détenant un certain pouvoir d’attribution de valeurs) et des normes liées à la culture sourde (issue de l’oppression et de la résistance à une prescription historique de normalisation), certains parents mettent en avant des difficultés à être au centre de luttes de pouvoir qui les dépassent parfois et pourtant les concernent au plus haut point dans leur rôle de parents.
Article de Olivier Douville, Patrick Conrath, Elsa Godart, Valérie Tartaset al.
Paru dans la revue Le Journal des psychologues, n° 404, mai/juin 2023, pp. 22-61.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Langage, Voix, Pensée, Approche historique, Conscience de soi, Cognition, Développement cognitif, Enfant, Psychose, Hallucination, Saint Augustin, Bovelles (Charles de), Vygotsky (Lev Semionovitch), Piaget (Jean)
Rien de plus banal, au fond, que la parole intérieure, cette voix qui accompagne nos pensées, nos élaborations, nos apprentissages, nos systèmes de connaissance, notre mémoire, nos jugements. Ce phénomène courant, mais sujet à de grands tumultes introspectifs, reste mystérieux à bien des égards et difficile à définir, d’où les multiples acceptions et terminologies utilisées pour tenter de le cerner.
Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 28, automne 2022.
Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Enfant, Concept, Enfance en danger, Approche historique, Guerre, Inadaptation sociale, Traumatisme, 1944-1951
Cet article propose de questionner par une approche diachronique la catégorie de « l’enfance victime de la guerre », réactivée dans l’après-Seconde Guerre mondiale. Il s’agit de voir comment elle se construit et se décline à la fois sur les plans épistémologique, étiologique, scientifique mais aussi du côté des pratiques professionnelles à l’heure où se constitue, en France notamment, une catégorie issue des nosographies psychiatriques : l’enfance dite « inadaptée ». Sur ce terrain, les Semaines internationales d’étude pour l’enfance victime de la guerre (SEPEG), fondées en 1944 en Suisse, offrent un observatoire intéressant du rôle des experts de l’enfance en sortie de guerre, jusqu’à leur dissolution en 1951.
Il s’agit d’éclairer la construction par les acteurs des savoirs « experts » sur l’enfance, mais aussi leur réception, leur appropriation et traduction, en somme leur dissémination, par les professionnels du travail social, de la médecine ou encore de l’éducation. Cette mise en catégorie constitue alors une étape dans la montée d’une expertise et la fabrication, au fil de rencontres internationales, d’un consensus. Cela ne se fait ni sans heurt ni sans débat, par exemple à l’occasion de la définition du traumatisme de guerre des enfants et de la reconnaissance du corpus analytique. Enfin, cet article aborde la production de savoirs et pratiques professionnelles autour de la figure de l’enfant de la guerre, vue à travers le prisme d’hybridations multiples.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 43, n° 2, juin 2022, pp. 107-122.
Mots clés : Enfance-Famille, Thérapie familiale, Enfant, Approche historique, Relation enfant-parents, Psychiatrie infantile, Psychanalyse, Famille, Autorité parentale, Écoute, Langue étrangère, Jeune enfant
Dans cet article, Maurizio Andolfi voudrait souligner combien dans de nombreux endroits du monde l’enfant a été négligé dans le champ de la thérapie systémique. Ironiquement, Nathan Ackerman, le fondateur de la thérapie familiale, a ouvert le mouvement de la thérapie familiale à l’enfant, et ses idées et son travail clinique avec les enfants et leurs familles dans la séance étaient remarquables. Malheureusement, à la fois les théoriciens des systèmes du Mental Research Institute de Palo Alto et les pionniers d’orientation psychodynamique comme Bowen, Framo, Boszormenyi-Nagy, etc. s’intéressaient davantage à la description des "adultes" : le premier groupe a mis en lumière les modes de communication des adultes, tandis que le second groupe se concentrait sur leur différenciation du soi par rapport à la famille d’origine. Mais où était l’enfant dans leur théorisation ? Les enfants ont surtout été observés et traités du fait de leurs problèmes, et beaucoup moins pris en compte pour leurs ressources incroyables au sein de la famille. Dans cet article, Andolfi décrit comment se débarrasser d’une approche de protection/contrôle à l’égard des enfants, en leur redonnant une voix et une compétence relationnelle dans le scénario thérapeutique. Au lieu de mettre une étiquette sur l’enfant, l’auteur montre comment le respecter dans sa compétence et prendre soin de ses parents, l’engageant activement dans la thérapie comme un guide sûr dans l’exploration du monde familial.
Article de Benoît Verdon, Pascal Roman, Jean Marie Barthelemy, et al.
Paru dans la revue Le Journal des psychologues, n° 394, février 2022, pp. 12-60.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Test, Psychologie clinique, Projection, Approche historique, Bilan, Éthique, Enfant, Adolescent, Adulte, Psychopathologie, Rorschach (Test de)
Ce dossier rend hommage au travail de Rorschach et défend le grand intérêt des méthodes projectives pour contribuer à la compréhension des modalités complexes du fonctionnement psychique.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, tome LXI, n° 2, juin-décembre 2018, pp. 281-299.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Enfant, Exil, Séparation, Famille naturelle, DDASS, Approche historique, Traumatisme, Souffrance, Ile de la Réunion
Cette étude montre les traces des traumatismes chez des adultes nés sur l’Île de la Réunion entre 1957 et 1970, âgés aujourd’hui entre 45 et 60 ans, qui ont vécu un exil institué par la politique de Michel Debré entre 1963 et 1984 : la transplantation de 2 015 enfants de l’Île de la Réunion vers la Métropole. Cet exil s’est appuyé sur les institutions dont celle de la protection de l’enfance de l’époque : la DDASS (Direction départementale des affaires sociales et sanitaires). À partir d’entretiens de recherche, cet article montre que ces enfants réunionnais ont vécu un abus de filiation, via des « traumatismes cumulatifs », abus toujours actif aujourd’hui dans la mesure où l’État français n’a pas encore reconnu la souffrance de ces enfants, souffrance induite par une opération politique. Ces Réunionnais présentent un certain nombre de troubles psychiques liés à la désaffiliation brutale et à leur vécu abandonnique, souvent aggravés par des faits de maltraitance. Leur identité encore suspendue est difficile voire impossible à assumer, et ces difficultés se répercutent sur leur descendance.