Article de Gilles Amado, Dominique Lhuilier
Paru dans la revue Psychotropes, vol. 29, n° 4, 2023, pp. 125-149.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Recherche-action, Addiction, Alcool, Drogue, Chômage, Chômeur, Travail, Emploi précaire, Parcours professionnel, Santé
Cet article porte sur un domaine peu exploré : celui des liens entre conduites addictives (avec et sans produit) et chômage, explorés ici à travers l’analyse des trajectoires croisées de travail et de santé. Pour ce faire, une recherche qualitative a été menée en partenariat avec plusieurs institutions et associations accompagnant les chercheurs d’emploi. Privilégiant dans cet article les données recueillies lors d’entretiens individuels semi-directifs (108) avec des personnes privées d’emploi, nous explorons la diversité des usages plutôt que les troubles qui leur sont liés, le poids des épreuves et des contextes du travail et du chômage. L’analyse diachronique des processus conduisant à la consommation de substances psycho-actives (SPA) au travail, puis au chômage permet de différencier les fonctions des recours aux conduites addictives, d’identifier les modes d’entrée et de dégagement de ces conduites. La reconnaissance de l’expérience des usagers et de leurs stratégies pour réguler leur consommation ouvre à la fois vers une analyse systémique du contexte de travail et des conditions d’un authentique travail de santé au travail comme au chômage.
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Article de Gladys Lutz, Laurence Arguillère, Caroline Barbaste, et al.
Paru dans la revue Psychotropes, vol. 24, n° 3-4, 2018, pp. 57-82.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Addiction, Drogue, Psychotrope, Consommation, Prévention, Prévention sanitaire, Travail
Les conduites addictives s’imposent comme une question de santé au travail. Dans ce cadre, nous posons deux constats. D’une part, les consommations de psychotropes sont conjointement des facteurs et des symptômes de risques professionnels à évaluer. D’autre part, les pratiques de prévention ignorent cette investigation et se focalisent sur une amélioration a priori des savoirs et des conduites. Nous défendons l’idée que pour respecter leur obligation de moyens renforcés en santé et sécurité, les dirigeants doivent créer les conditions de mobiliser leurs savoirs d’expériences et ceux des salariés pour comprendre et améliorer les interrelations entre leur travail et leurs usages de médicaments, d’alcool ou de drogues. Il s’agit d’ouvrir, ou de renforcer, des espaces de discussion sur le travail qui permettent d’éclairer les stratégies de santé, les fonctions professionnelles des usages de psychotropes et leurs régulations dans le travail.
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Article de Arnaud Trabuc
Paru dans la revue Psychotropes, vol. 24, n° 3-4, 2018, pp. 37-47.
Mots clés : Toxicomanie-Addictions, Opium, Traitement de substitution, Insertion professionnelle, Travail, Biographie, Stigmatisation, CSAPA
Diverses études ont cherché à comprendre le vécu des patients sous TSO mais aucune ne semble cibler le milieu professionnel. Nous avons donc réalisé une étude qualitative à visée exploratoire à partir de patients suivis à l’hôpital Marmottan, centre spécialisé en addictologie situé à Paris. L’objectif était double : explorer l’observance en milieu professionnel des traitements de substitution aux opiacés et le vécu de ces thérapeutiques dans ce contexte. Les thèmes abordés lors des entretiens se sont regroupés autour de cinq axes : les effets des traitements ressentis au travail, la peur du manque, « en parler ou ne pas en parler ? », la peur de la stigmatisation, le sentiment de décalage parmi les « normaux ».
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