Article de Nadège Vezinat
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2021, pp. 293-304.
Mots clés : Santé-Santé publique, Santé, Inégalité, Centre de santé, Service public, Solidarité
Raisonner en termes d’inégalités plutôt que de différences ou de vulnérabilités n’est pas neutre (Gelly et al., 2021). Selon plusieurs sociologues "il s’agit de considérer que c’est la société qui produit les disparités que nous observons, que l’on n’assiste pas à la dérive d’une catégorie précaire ou vulnérable, mais à des évolutions dont tous les groupes sociaux sont, qu’ils le reconnaissent ou non, solidaires" (Fassin et al., 2000, 15-16). Cette idée est également celle qui ressort des travaux de R. Wilkinson (1996 et 2000) quand il montre, en tant qu’épidémiologiste, que la santé dépend de facteurs sociaux structurels et que travailler à réduire ces inégalités, qui ne relèvent pas au départ de la santé mais plutôt du logement, de la sécurité, de la pauvreté, etc., participeraient à améliorer la santé de la population dans son ensemble.
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Article de Lucie Michel, François Xavier Schweyer
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 2, avril-juin 2021, pp. 13-35.
Mots clés : Santé-Santé publique, Épidémie, Milieu rural, Sécurité, Crise, Organisation, Solidarité, Peur, Enquête, Stress, Soin
Cet article vise à comprendre comment la gestion de la crise a été organisée et vécue sur un territoire rural du Grand-Est situé en zone rouge. À partir d’une enquête conduite dès le début de l’épidémie (mars 2020) et jusqu’en juillet 2020, l’analyse porte sur la réception des mesures de sécurité sanitaire, sur la mobilisation locale entre entraide, peurs et tensions et, enfin, sur l’action de professionnels de santé regroupés au sein d’une structure d’exercice coordonné. L’enquête montre que la légitimité des mesures de sécurité sanitaire n’a pas été discutée mais que les modalités de leur application ont été critiquées au plan organisationnel et moral. La crise a en effet montré combien les démarches de soins primaires dans cet environnement rural étaient ancrées dans un entrecroisement de liens sociaux mis à l’épreuve par une réponse sécuritaire perçue comme stressante et parfois désajustée. Le pôle de santé existant sur le territoire a été un espace de soutien et d’échange pour les professionnels de santé, mais aussi un vecteur ayant facilité la réception des messages des autorités. Les formes de solidarité déployées ont mis au jour une sorte de désectorisation de la santé.
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