Article de Fanny Salane, Olivier Brito
Paru dans la revue Sociétés et jeunesses en difficulté, n° 25, printemps 2021.
Mots clés : Territoire-Logement, Quartier, Jeune, Classe d'âge, Interaction, Relation, Groupe d'appartenance, Respect, Garçon, Fille
Cet article s’intéresse aux rapports inter-âges au sein des quartiers populaires, et plus particulièrement à la catégorisation et à l’organisation des rapports entre jeunes en "grand·e·s"/"petit·e·s". Notre analyse s’appuie sur l’exploitation de données recueillies dans un quartier populaire, Les Tarterêts, dans le cadre d’une recherche participative menée par le collectif Pop-Part, mobilisant un recueil de données ethnographiques et d’entretiens. Après avoir défini les caractéristiques d’un·e "grand·e", notre article propose une cartographie des différentes catégories observées et décrites par les jeunes. Il met ainsi en lumière que le système "grand·e·s"/"petit·e·s" repose sur des liens privilégiés impliquant une disponibilité et une réciprocité qui permettent la mise en place d’une "administration du respect". Il fait le constat que ces relations sont fondées sur plusieurs règles tacites : les liens privilégiés n’existent pas entre des catégories groupales et des catégories de sexe opposé ; une fille ou un groupe de filles ne peut pas nouer des liens privilégiés avec un groupe de garçons ; les filles ne peuvent pas constituer une ressource élective collective.
Article de Michaël Bailleul, Maryse Bresson
Paru dans la revue Agora, n° 80, 2018, pp. 7-23.
Mots clés : Territoire-Logement, Quartier, Banlieue, Territoire, Garçon, Marginalité, Lille
Cet article vise à mettre en évidence comment, dans le quartier de Lille-Sud, les différentes manières d’incarner la masculinité croisent les formes diverses d’occupation et d’usage de l’espace par les jeunes garçons. À partir d’une enquête par entretiens et par observation de longue durée, il montre comment ce quartier s’organise autour d’une conception de masculinité « hégémonique », qui place en haut de sa hiérarchie un modèle basé sur la force et l’occupation visible du territoire par certains garçons. Ce modèle se traduit paradoxalement, pour ces jeunes qui l’incarnent, par leur marginalisation à l’extérieur, et il contribue au stigmate du quartier.