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Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 51, 2020, pp. 81-95.
Mots clés : Femme, Voile religieux, Invisibilité sociale, Militantisme, Empowerment
Cet article propose d’analyser les stratégies spatiales de plusieurs femmes musulmanes, se définissant comme « libres et voilées », militant dans une association d’éducation populaire politique. Dans un contexte sans cesse renouvelé de « lutte pour des places » (Lussault, 2007), elles mobilisent des ressources spatiales pour accroître une visibilité qui leur est souvent soit déniée, soit imposée par des « cadres normatifs majoritaires » (Chassain et al., 2016). Minorisées, elles permettent pourtant un « travail du commun » (Nicolas-Le Strat, 2016) en menant une lutte politique. Leur engagement avec et dans l’espace public ouvre des perspectives pour réfléchir plus globalement aux conditions de la construction du commun, sans évacuer l’approche agonistique.
Dans cet article, nous prenons comme principe que la violence peut exister au sein des membres d’une même famille et se reproduire dans des groupes étroitement liés, comme dans une communauté d’immigrés. À travers l’exemple des Nigérians qui habitent à Athènes, nous montrons que la violence intra-communautaire pousse les individus à adopter des comportements abusifs, comme la prostitution. Dans ce contexte social de la violence, on induit que celle issue des membres d’une famille est la plus difficile à vivre et à éviter.
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 50, 2019, pp. 49-58.
Mots clés : Lien social-Précarité, Femme, SDF, Corps, Violence, Travail social, Relation travailleur social-usager, Identité, Soins esthétiques
Parmi les personnes les plus violentées dans la société française contemporaine, on peut citer les femmes sans-abri. Ces conditions d’existences génèrent une exposition permanente aux risques et à la violence sous toutes ses formes : climatique, physique, symbolique, sexuelle. Dès lors, on peut élaborer, dans ces contextes, une violence holistique. Rapidement et inexorablement, la personne est atteinte et violentée dans son intégrité globale donnant lieu à des interventions professionnelles. Si la prise en charge médicale reste possible et rapide, notamment en cas d’urgence vitale, la prise en charge sociale apparaît difficile, voire impossible, particulièrement tant que ces femmes résideront dans l’espace public. Comment imaginer des interventions sociales plus adaptées évitant le découragement professionnel ? Imaginer, dès la première rencontre, un parcours d’espaces différenciés et des pratiques complémentaires permet d’envisager une prise en charge globale de ces corps de femmes violentées. Ainsi, on peut conceptualiser un parcours de « soins sociaux » pour aller vers… la reconstruction identitaire.
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 50, 2019, pp. 35-48.
Mots clés : Immigration-Interculturalité, Violence, Femme, Mère, Fille, Migration, Internet, France, Maroc
On étudie ici les violences des femmes à l’égard des femmes, en l’occurrence des mères envers leurs filles, destinées à faire respecter les traditions du pays d’origine dans un contexte migratoire (familles marocaines vivant en France), à partir des témoignages écrits par des filles postés sur un forum de discussion Bladi.net. Il s’agit de la part de ces filles d’une forme de dénonciation de violences verbales et morales, parfois physiques, qu’elles jugent très dégradantes. On examine ensuite les réponses que ces filles reçoivent de la part d’autres participantes à ce forum, qui indiquent que seule une infime minorité d’entre elles estime que ces violences n’ont pas à être, et suggère d’avoir recours aux possibilités offertes par les lois françaises pour y faire face.
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 50, 2019, pp. 21-33.
Mots clés : Justice-Délinquance, Violence, Femme, Abus sexuel, Inégalité, Genre
Dans le monde, les femmes sont les premières victimes de violences : violences physiques, sexuelles, psychologiques, verbales, économiques. Ces multiples formes de violences ont en commun d’instaurer ou de
maintenir une relation de domination, de contrôle, les privant de toute autonomie, niant leurs désirs et leurs droits élémentaires. Cet article se propose de faire un état des lieux des violences faites aux femmes dans le monde, d’en présenter les différentes formes puis d’exposer les causes de ces violences, notamment les causes structurelles et institutionnelles.
Article de Pilar Albertin Carbo, Jose Antonio Langarita Adiego
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 49, 2019, pp. 147-166.
Mots clés : Lien social-Précarité, Prostitution, Exclusion sociale, Discours, Femme, Immigré, Territoire, Inclusion, France, Espagne
Le discours sur le phénomène de la prostitution a fait son apparition sur le territoire transfrontalier situé entre la Catalogne (Espagne) et les Pyrénées-Orientales (France). La frontière est un lieu perméable dans lequel les processus d’inclusion-exclusion font partie d’un continuum. L’objectif de ce travail est de détecter ces processus qui ont été relevés dans les discours au sein de la population, en particulier ceux axés sur le développement du travail sexuel et les femmes qui l’exercent. Nous avons réalisé des observations sur le terrain (dans la rue et dans les clubs) et interviewé des professionnels en lien avec les femmes exerçant un travail sexuel. Par la suite, nous avons identifié trois dimensions discursives dans lesquelles situer les processus d’inclusion-exclusion : les différents espaces et territoires du travail sexuel, la construction d’une catégorie de femmes dédiées au travail sexuel et les caractéristiques et considérations concernant le travail sexuel pour les femmes.
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 47, 2018, pp. 33-48.
Mots clés : Femme, Statut, Citoyenneté, Féminisme, Vie politique, Intégrisme, Algérie
Ce texte rend compte des luttes menées par les féministes algériennes en vue d’obtenir des lois égalitaires. Le Code de la famille – promulgué en 1984 – attribue un statut inférieur aux femmes. À travers leurs associations, les féministes algériennes rejettent ce code en s’appuyant sur la Constitution algérienne qui stipule l’égalité entre tous les citoyens et les droits universels. Ce combat est mené contre le régime algérien et contre les islamistes qui revendiquent des lois inspirées de la chari’a. Être citoyenne, c’est revendiquer les mêmes droits pour les femmes et les hommes, dans un État de droit qui promeut la justice sociale, l’égalité devant le droit et l’indépendance de la justice.
En Espagne, en 2004 la loi organique dite « des mesures de protection intégrale contre la violence de genre » (LOIVG) est votée. Cet article, basé sur une enquête qualitative dans l’espace judiciaire créé par cette loi, explore comment sa mise en œuvre, dans ses dimensions spectaculaires et dans ses dimensions les plus banales et ordinaires, contribue à la production d’un nouveau personnage sur la scène sociale espagnole, celui de la « femme-victime ». Cette recherche s’inscrit dans un cadre plus vaste, qui s’intéresse aux mouvements récents de transformation de l’espace social des victimes en Espagne. Un espace traversé aujourd’hui par un double mouvement : il inclut toujours plus de sujets, et il s’administre et se normalise toujours plus.
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 44, 2017, pp. 73-83.
Mots clés : Territoire-Logement, SDF, Femme, Honte, Mendicité, Image du corps, Stigmatisation, Stratégie, Accès aux soins, Réinsertion sociale
Si la honte se caractérise par l’impossibilité de disparaître, elle bout en nous au point de provoquer de graves perturbations identitaires. Formée par des petits éléments dans la vie des êtres humains, la honte est un poison qui annihile les capacités d’agir, au point de tout lâcher, de ne plus rien demander, de vouloir se cacher… Cet article tente d’explorer les différentes facettes de la honte auprès d’une catégorie de pauvres : les femmes sans domicile fixe confrontées à diverses formes d’humiliation dans leur parcours de vie.
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 43, 2016, pp. 97-109.
Mots clés : Territoire-Logement, Femme, Espace, Milieu urbain, Innovation sociale, Médiateur, Participation, Partenariat, Citoyenneté, Autonomie, Travail social, Empowerment
Lorsque le gouvernement français lance, en 2013, l’expérimentation des marches exploratoires de femmes dans 12 villes, l’objectif est double : favoriser la participation citoyenne des femmes des quartiers prioritaires et leur permettre de réinvestir l’espace public. Cet article interroge l’impact de ce dispositif auprès du public auquel il s’adresse et auprès des professionnels de l’action sociale qui l’ont porté sur les territoires. Si la participation est l’objectif premier, une triple injonction opère auprès des habitantes : de participation, d’autonomie et d’émancipation. De plus, ce dispositif renforce le pouvoir d’agir des professionnels qui ont été formés à la méthodologie des marches exploratoires, accroissant leur légitimité et leur assise sur le territoire.