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Violences sexuelles chez les mineurs et conséquences psychopathologiques à l'adolescence : aspects historiques et contemporains

Article de Marine Gilsanz, Clémentine Rappaport

Paru dans la revue Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, vol. 72, n° 1, janvier 2024, pp. 1-8.

Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Abus sexuel, Traumatisme, Crime sexuel, Adolescent, Approche historique, Inceste, Psychopathologie, Anxiété, Suicide, CIIVISE (Commission indépendante sur l'inceste et les violences sexuelles faites aux enfants)

Depuis quelques années, les crimes et délits sexuels, en particulier chez les mineurs, ont fait l’objet d’une médiatisation importante en France ainsi que d’une modification de la loi en avril 2021, porteuse de plusieurs transformations législatives allant dans le sens d’une meilleure reconnaissance et protection judiciaire des enfants et adolescents victimes de telles violences. Cette préoccupation sociétale et politique s’est également manifestée par la création en 2020 par le gouvernement de la Commission indépendante sur l’inceste et les violences sexuelles faites aux enfants. Cette commission a rendu en 2022 un certain nombre de préconisations s’adressant aux professionnels en contact avec des mineurs, notamment dans le champ de la pédiatrie et de la pédopsychiatrie. Nous proposons dans cet article, à la lumière du contexte actuel, de revoir comment depuis le XIXe siècle le milieu scientifique et médical s’est intéressé à cette question, traversant plusieurs périodes de polémiques et de controverses, avant d’en arriver à l’intérêt qui existe aujourd’hui pour ce sujet.

Conséquences à l’adolescence des violences sexuelles dans l’enfance : penser le repérage au cours de l’hospitalisation pédopsychiatrique des adolescents

Article de B. d' Harcourt, C. Mebazaa, M. Gilsang, et al.

Paru dans la revue Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, vol. 72, n° 1, janvier 2024, pp. 9-13.

Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Abus sexuel, Traumatisme, Crime sexuel, Adolescent, Approche historique, Inceste, Psychopathologie, Anxiété, Suicide, Hospitalisation, Prise en charge, Prévention, SEINE SAINT DENIS

Peu d’études ont recherché de manière systématique des antécédents de violences sexuelles chez des adolescents présentant des troubles psychiatriques sévères et hospitalisés en pédopsychiatrie. Nous présentons ici les résultats d’une étude rétrospective menée sur les dossiers de l’ensemble des adolescents hospitalisés dans un service de pédopsychiatrie du département de la Seine-Saint-Denis entre 2017 et 2021.

Le scénario d’une traversée houleuse : le placement familial d’adolescents auteurs de violences sexuelles

Article de Sonia Corré, Pascal Roman, Vincent Estellon

Paru dans la revue Dialogue, n° 235, mars 2022, pp. 137-152.

Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Placement, Abus sexuel, Adolescent, Accompagnement, Famille d'accueil, Adaptation, Recherche-action, Échec, Rupture, Placement familial, Kaës (René)

Au sein du service de placement où exerce en tant que psychologue le premier auteur de cet article a été développée une recherche longitudinale qui vise à explorer le fonctionnement psychique des adolescents auteurs de violences sexuelles et les modalités de leur accompagnement éducatif et thérapeutique. L’article propose de se centrer sur leur placement en famille d’accueil, la dynamique relationnelle témoignant des particularités des liens tissés avec les premiers objets. La présentation de la situation de Nicolas mettra en exergue les difficultés, malentendus et usures qui semblent illustrer un scénario qui se répète et qui conduit à la rupture. Les auteurs ouvrent une réflexion, dans une perspective psychodynamique, pour tenter de comprendre les mouvements psychiques à l’œuvre du côté de l’adolescent, notamment sur un plan intersubjectif, dans la perspective développée par René Kaës, et invitent à s’intéresser aux adaptations nécessaires au sein des dispositifs éducativo-thérapeutiques d’accompagnement.

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Prise en charge pédopsychiatrique proposée aux adolescents auteurs de violences sexuelles en France

Article de L. Audouin, J. Da Costa, M. Frère, et al.

Paru dans la revue Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, vol. 69, n° 8, décembre 2021, pp. 435-440.

Mots clés : Psychiatrie infantile, Adolescent, Abus sexuel, Crime sexuel, Prise en charge

Les données et recommandations actuelles relatives à la prise en charge des auteurs de violences sexuelles concernent essentiellement les adultes de sexe masculin. Il existe à ce jour peu de structures spécialisées et de professionnels formés à la prise en charge des adolescents auteurs de violences sexuelles (AAVS). Or, une meilleure connaissance des dispositifs de soin proposés aux AAVS permettrait une meilleure prise en charge par les professionnels de santé. Cet article a pour but de présenter les principaux modèles de prise en charge pédopsychiatriques des AAVS proposés en France.

Processus de changement chez des adolescents auteurs d’agirs violents sexuels : apport des épreuves projectives

Article de Pascal Roman

Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LXIV, n° 1, janvier-juin 2021, pp. 189-209.

Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Adolescent, Crime sexuel, Abus sexuel, Changement, Test, Test de personnalité, Analyse comparative, Méthode, Projection, Psychothérapie, Rorschach (Test de)

Cet article présente les résultats d’une étude exploratoire portant sur les processus de changement des adolescents auteurs de violences sexuelles qui bénéficient d’une prise en charge psychothérapeutique. La méthodologie repose sur une démarche de type longitudinale, avec un recueil de données issues des prises en charge groupales et de la passation d’épreuves projectives à deux temps du traitement. Les données projectives de neuf adolescents font l’objet de cet article (Rorschach et TAT proposés à huit mois d’intervalle en moyenne). L’analyse qualitative de ces données est conduite à partir de cinq axes, établis à partir de la littérature, dans la perspective de l’École de Paris. Les résultats montrent l’existence de potentiels de changements avérés, même si contrastés selon les différents axes d’analyse. L’intrication entre les processus de changement mobilisés dans le traitement psychothérapeutique et le processus d’adolescence mérite d’être souligné, ainsi que la fragilité narcissique marquée dont témoignent ces adolescents.

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Climat incestuel : proposition d’objectivation des critères de définition à partir de jeunes orientés en institut thérapeutique, éducatif et pédagogique (ITEP)

Article de B Moltrecht, S. Aymeric, E. Sautière, et al.

Paru dans la revue Neuropsychiatrie de l'enfance et de l'adolescence, vol. 67, n° 2, mars 2019, pp. 81-88.

Mots clés : Inceste, Adolescent, Mineur, ITEP, Trouble du comportement, Abus sexuel

Les instituts thérapeutiques, éducatifs et pédagogiques (ITEP) accueillent des jeunes présentant des troubles du comportement. Nous nous sommes intéressés aux antécédents de maltraitance sexuelle chez ces jeunes, dont le climat incestuel. Notre objectif était de mieux définir le climat incestuel et les caractéristiques associées.

Féminin et délinquance

Article de Jean Yves Chagnon, Jacques Dayan, Luc Henry Choquet, et al.

Paru dans la revue Adolescence, tome 36, vol. 1, n° 101, janvier-mars 2018, pp. 9-191.

Mots clés : Justice-Délinquance, Délinquance, Femme, Adolescent, Fille, Prévention de la délinquance, Violence, Détention, Prison, Enfermement, Intégration, Exclusion sociale, Identité, Boulimie, Délit, Abus sexuel, Traumatisme, Homicide, Criminalité, Agressivité

La délinquance, on le sait, n’est pas un concept psychopathologique mais socio-judiciaire qui désigne à la fois une conduite caractérisée par la commission d’un délit ou d’un crime et l’ensemble des délits et crimes commis dans une communauté sociale (Chagnon, 2010 ; Dayan, 2012).

Du point de vue de la psycho(patho)logie clinique, il est ainsi vain aujourd’hui de postuler l’existence d’une personnalité dite délinquante, même si de nombreux psychanalystes – spécialistes de l’adolescence dans le sillage de A. Aichhorn ou A. Freud –ont écrit tout à la fois sur les fonctionnements intrapsychique et intersubjectif du délinquant et sur les modalités d’une prise en charge psychanalytique nécessairement ajustée de ces sujets. F. Marty et coll. (2002) avaient commenté certains de ces textes, qu’ils avaient publiés dans la première partie du XXe siècle. Certains sont néanmoins restés inédits. Ils en avaient souligné la « modernité » et le pouvoir génératif pour l’école française de psychanalyse de l’adolescent à venir.

Aujourd’hui, le curseur s’est donc déplacé sur l’acte violent, éventuellement délinquant, sa place et sa fonction dans l’économie psychique du sujet adolescent, en cours de subjectivation. L’acte de délinquance isolé peut être commis par n’importe quel individu si certaines circonstances narcissiquement douloureuses, auxquelles sont très sensibles les adolescents, se produisent, qui plus est dans un groupe à risque sur le plan psychosocial. Il peut alors prendre une valeur symbolisante, identifiante et subjectivante inattendue, ce qui a amené un renouvellement contemporain des théories sur le langage de l’acte. À l’extrême du spectre psychopathologique, les conduites psychopathiques (15-20% des faits de délinquance) continuent de "défier" les approches éducatives et soignantes. Ces conduites de délinquance s’articulent davantage, à l’heure des nouvelles TIC, aux mutations des métacadres sociaux et institutionnels, pour le meilleur comme pour le pire ; elles interrogent donc les valeurs « civilisationnelles », comme l’actualité de ces dernières années nous l’a montré.

Ce dossier traite de la délinquance et du féminin, et pas seulement au féminin, sans omettre cet aspect. Du point de vue épidémiologique, les statistiques retenues par l’Observatoire national de la délinquance rapportent que 18-20% des délinquances peuvent être attribuées à des mineurs ; parmi celles-ci, 14% sont attribuées à des filles et seulement 4 % d’entre elles seraient incarcérées. Leur implication croissante dans des actes d’agressions violentes est évoquée et débattue : a-t-on affaire à une réelle augmentation des comportements violents des adolescentes (en termes juridiques : les violences physiques non crapuleuses) ou aux effets d’une politique plus répressive sur ce type de délinquance ? Quoi qu’il en soit, le discours des adolescentes prend des intonations phalliques qui frappent l’imaginaire : il s’agit de « ne pas se laisser faire » ou encore "baiser, avoir des couilles", ce qui sur le plan des comportements peut s’accompagner de l’endossement des emblèmes "virils", voire dériver vers de franches agressions destructrices, valorisant l’exploit phallique en réunion, humiliant, maltraitant le/la faible, comme le démontre la participation de certaines filles aux viols en réunion.

Au-delà de ces aspects peut être encore marginaux, ces conduites adolescentes interrogent le rapport aujourd’hui entretenu par les deux sexes avec le féminin dans ses différentes déclinaisons : féminin maternel, féminin érotique, féminité, plus proche des emblèmes de genre. La grande nouveauté adolescente, Ph. Gutton (1991) nous l’a montré avec force, est la découverte de la complémentarité des sexes et du féminin génital. L’éclosion, sur fond de fragilités narcissiques héritées de l’enfance, des actes de délinquance à l’adolescence, avec la période fragile des 14-16 ans, interroge donc, quel que soit le sexe, ce rapport au féminin.

C. Balier (1988), à partir de son expérience de la grande délinquance ou criminalité suivie en prison, a montré que la question du refus de la passivité et du féminin (même si l’on ne peut rabattre l’une sur l’autre) était centrale chez ces sujets, et s’enracinait dans les ratés de l’adolescence. À un premier niveau, qui sous-tend le narcissisme phallique, il s’agit du roc du féminin, le refus par un homme d’occuper une position féminine passive vis-à-vis d’un autre homme, trop blessant pour l’Idéal du Moi viril ; mais en deçà des vicissitudes du complexe d’Œdipe négatif et de la « gestion » des pulsions homosexuelles à l’égard d’une figure paternelle, c’est bien la difficulté à occuper des positions passives ou mieux réceptives primaires qui semble en jeu : du fait de la massivité des traumatismes primaires, les formes passives (être aimé, choyé, bercé, etc.) sont lourdes d’une menace passivante mortifère (être écrasé, empiété, maltraité), contre lesquelles se mettent en place les défenses narcissiques phalliques, limitant les possibilités d’introjection pulsionnelle et le développement de relations objectales marquées du sceau de la sollicitude. Ces particularités sont remises au travail par le processus adolescent qui confronte à l’appropriation et l’intégration subjective. L’environnement contemporain surexcitant est alors mis en cause dans ces mutations des modes de fonctionnement, des pathologies et des relations humaines, de même que les valeurs groupales, sociétales et culturelles qui sous-tendent les institutions, comme la justice des mineurs (Chagnon, Houssier, 2014).

Ce dossier, composé de contributions pluridisciplinaires, se propose de traiter ces questions sous l’angle théorique, clinique, thérapeutique, à la fois du point de vue de l’épidémiologie, de la sociologie et de la clinique psychanalytique non seulement individuelle, mais également groupale et institutionnelle.

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Thérapie psychomotrice à l'adolescence

Article de Mélisande Le Corre

Paru dans la revue Santé mentale, n° 206, mars 2016, pp. 18-24.

Mots clés : Jeunesse-Adolescence, Psychomotricité, Thérapie, Adolescent, Corps, Abus sexuel, Abandonnisme, Médiation, Psychose

Sabri, 17 ans, incarcéré pour un viol commis à l'âge de 14 ans, a connu un parcours parsemé de violences , de rejets et de carences. Face à son immaturité affective et intellectuelle, à son impossibilité de verbaliser et d'élaborer, l'approche corporelle est privilégiée. Récit d'un travail en psychomotricité.

L’enfant victime d’abus sexuel - l’adolescent auteur : un même besoin de réintégrer l’humanité

Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 36, n° 1, janvier-mars 2015, pp. 123-131.

Mots clés : Enfance en danger-Protection de l’enfance, Jeunesse-Adolescence, Abus sexuel, Enfant, Victime, Adolescent, Identité, Répétition, Belgique

Parmi les différents enjeux avec lesquels doivent se débattre les mineurs victimes d’abus sexuels intrafamiliaux, se pose la question de leur identité : « Qu’est-ce que ces abus font de moi ? » et la question de leur appartenance : « Quel père va-t-il devenir pour moi après ce qu’il m’a fait ? Quel fils, quelle fille ces abus font de moi, dans la relation avec les différents membres de ma famille ? ».
Les mineurs auteurs de conduites sexuelles inadéquates au sein de leur famille doivent eux aussi se débattre avec ces questions qui mettent en jeu leur identité. Mineurs victimes et mineurs auteurs se retrouvent face au même risque de dés-appartenance sociale, de dés-humanisation. Cet article est le reflet d’une pratique d’équipe dans le secteur de l’Aide à la Jeunesse en Belgique.

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