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Article de Hélène Dellucci, Isabelle Philippe, Michel Silvestre
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 45, n° 1, janvier 2024, pp. 13-30.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Prise en charge, Traumatisme, Corps, Approche systémique, Féminisme, Symptôme, Souffrance psychique, Famille
Notre réflexion cherche à montrer comment la systémique et la psychotraumatologie s’enrichissent mutuellement pour une meilleure prise en charge autant des individus que des systèmes dans lesquels ils évoluent. Nous relevons l’importance primordiale du corps, celle des liens et de l’attachement, la nécessité de contextualiser le trauma, en incluant tant des données sociétales, statistiques, anthropologiques de santé publique qu’une perspective féministe. Nous postulons qu’il faut en même temps penser circularité et linéarité. Nous montrons concrètement comment s’opère une prise en charge psychotraumatique dans une perspective systémique en en clarifiant le vocabulaire et les concepts. Nous nous inscrivons autant dans une optique de détection, de traitement que de prévention.
Les thérapies systémiques familiales restent peu pratiquées au Cameroun et en Afrique. Ceci s’explique souvent par le fait que les modèles transactionnels familiaux traditionnels, de nature asymétrique, restent vivaces. Ils sont véhiculés à travers les mythes et rituels qui organisent la vie des familles, malgré la diversité des espaces de socialisation et d’enculturation qui se proposent à l’idiosyncrasie des générations actuelles. Ceci est souvent à l’origine de crises ou pannes du fonctionnement familial. Les thérapeutes eux-mêmes, sont souvent porteurs de ces modèles inconscients dans leurs interventions et leurs pratiques, qui agissent comme des contraintes à la formation et l’exercice des thérapies systémiques. L’article présente et analyse la prise en charge d’une famille dont les difficultés transactionnelles, portées par la mère, sont des symptômes d’une crise du fonctionnement familial dont le conflit père/fils est le nœud. L’observation clinique suggère que la famille négocie péniblement la transition entre traditions et modernité. La réponse proposée est une approche systémique-fonctionnelle conduisant à une réorganisation autonome et guidée du fonctionnement familial, laquelle a montré son efficacité dans la disparition des symptômes névrotiques chez le malade désigné.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 43, n° 3, septembre 2022, pp. 163-183.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Temps, Thérapie familiale, Famille, Stade de développement, Jeune enfant, Identité, Attachement, Approche systémique, Histoire familiale, Adolescent, Rythme, Société, Thérapeute, Travailleur social, Environnement
Le temps, avec l’espace, structure l’environnement dans lequel se déploie notre existence. Dans sa dimension psychique, le temps relève d’une construction qui ne peut se faire que dans la rencontre avec le temps des autres. Ainsi sont examinées les caractéristiques de cette construction individuelle et ses variations tributaires de la dimension sociale du temps, et plus encore de l’expérience du temps vécu en famille ainsi que de l’histoire familiale et du cycle de vie de la famille. Les professionnels doivent pouvoir tenir compte de ces différents aspects et réfléchir à la temporalité spécifique de leurs actions, qu’elles se situent dans l’exercice de leurs techniques ou dans l’organisation gestionnaire de leur travail. Au bout du compte, il s’agit toujours de prendre le temps de réfléchir au temps quand on a le souci d’un travail adapté au repérage de dysfonctionnalités relationnelles incluant de possibles dérégulations temporelles.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 43, n° 3, septembre 2022, pp. 185-203.
Mots clés : Enfance-Famille, Enfant, Famille, Attachement, Approche systémique, Thérapie familiale, Perte, Psychologie du développement, Identité
La théorie de l’"attachement" nous amène parfois à faire l’impasse sur la notion de perte qui lui est cependant inévitablement liée. C’est à la lumière de la "boucle de l’ambiance", développée dans le modèle du "Milieu humain" (Dessoy, 1988), que cet article propose de revisiter ces notions. Comment concevoir leur articulation dans un contexte sociétal qui laisse la part belle à l’horizontalité ? Après un rapide détour historique sur la genèse de la construction de la boucle de l’ambiance, nous insisterons sur les mutations sociétales de nos communautés familiales contemporaines. Nous proposerons une forme de modélisation sur les manières de vivre l’attachement et la perte, l’appartenance et la différenciation au sein de celles-ci. Nous mettrons en évidence différentes manières de nous positionner dans l’accompagnement des familles, et nous insisterons sur les balises qui soutiennent le travail thérapeutique dans la construction de nos interventions afin d’éviter, autant que possible, de renforcer un attachement sans perte.
Dans cet article, une intersection entre thérapie systémique individuelle et approche systémique interculturelle sera illustrée par l’étude de cas d’une patiente franco-vietnamienne. Au départ, nous constatons peu de demandes d’aide psychologique émanant de la population asiatique présente en France et par conséquent le peu d’écrits ou de matériels théoriques disponibles. Cette observation nous amènera à concentrer notre intérêt sur la population d’Asie du Sud-Est et leur place particulière en France. Nous présenterons le suivi de Kim, d’origine vietnamienne, pour lequel les questions des violences intrafamiliales, du secret et de l’impact de la migration sur les relations se nouent.
Article de Alessandra Duc Marwood, Véronique Regamey
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 42, n° 3, septembre 2021, pp. 247-263.
Mots clés : Enfance-Famille, Emprise, Famille, Couple, Approche systémique, Victime, Contrôle, Violence conjugale, Enfant, Relation enfant-mère, Estime de soi
Dans notre expérience, ce qui permet, en tant que professionnel.le, d'aider les victimes à se libérer de l'emprise conjugale et familiale est la bonne connaissance des étapes et des mécanismes de l'emprise. Nous les exposons dans cet article en présentant d'une part comment ce type de relation s'installe dans un couple et d'autre part comment il a un impact sur l'estime de soi et l'autonomisation de jeunes ayant grandi auprès d'un parent auteur.e d'emprise. Nos propos sont illustrés par une vignette clinique.
Article de Laura Perichon, Charlotte Cisterne, Isabelle Duret
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 42, n° 1, janvier 2021, pp. 59-77.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Deuil, Culture, Mort, Approche systémique, Thérapie, Accompagnement, Famille, Psychologie, Jeu de société, Émotion
Afin de mieux comprendre et accompagner les familles endeuillées, la combinaison de deux courants théoriques du deuil - l'un ethnopsychologique, l'autre systémique - est exposée, invitant ainsi à penser l'existence et la transformation des relations entre vivants et morts suite à un décès. L'analyse d'une situation familiale rencontrée dans le cadre d'une recherche illustrera comment l'inclusion de la représentation et du lien avec le défunt dans l'accompagnement de familles endeuillées peut avoir une portée thérapeutique significative. Dans le cas présenté, le défunt est mobilisé comme agent du dispositif thérapeutique à l'aide d'un objet flottant (Dixyst), conduisant à une transformation conjointe du statut du défunt et du système familial.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 40, n° 3-4, décembre 2019, pp. 301-322.
Mots clés : Enfance-Famille, Thérapie familiale, Séparation, Divorce, Éducation familiale, Maintien du lien, Famille, Grands-parents, Rôle, Intergénérationnel, Conflit, Approche systémique
L’objectif de notre étude est d’enrichir la compréhension du concept de coparentalité postrupture conjugale. En essayant de comprendre « le rôle de la famille d’origine dans la qualité de la relation coparentale après la séparation conjugale des parents », nous avons analysé le vécu de quatre parents issus de deux couples parentaux hétérosexuels séparés. L’analyse phénoménologique interprétative – IPA (Smith, Flowers, et Larkin, 2009) – nous a permis de dégager plusieurs facteurs de protection familiaux de la coparentalité. En corollaire, l’influence de la famille d’origine, le rôle des grands-parents, ainsi que des règles familiales en situation de séparation conjugale ont été également mis en évidence. De ce fait, le présent article propose une compréhension intergénérationnelle de la coparentalité postséparation conjugale.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 40, n° 3-4, décembre 2019, pp. 267-286.
Mots clés : Enfance-Famille, Mutisme, Handicap mental, Jeune en difficulté, Accompagnement, Activité, Groupe, Projet individualisé, Thérapie, Entretien, Famille, Fratrie, Réseau, Approche systémique
Accompagner une jeune qui présente un mutisme sélectif demande beaucoup de temps, de patience et d’engagement de la part des intervenants et nécessite la mise en place d’un projet d’accompagnement autour de quatre axes principaux : une participation de la jeune à des activités de groupe, un accompagnement thérapeutique individuel, des entretiens de famille et/ou de fratrie et une concertation avec le réseau. Ce processus offre des perspectives intéressantes.
En tant qu’enseignante spécialisée, je suis sollicitée par les enseignants d’écoles maternelles et élémentaires, pour les enfants en difficultés scolaires ou comportementales (manque de concentration, de cadre, d’autonomie, de confiance en eux, agressivité, etc.) avec le mandat institutionnel d’impliquer les familles.
Quelle lecture opérationnelle choisir de la situation ?
Comment entraîner enfant et parents, qui ne sont pas à l’origine de la demande, dans cette fameuse « danse » susceptible de conduire au changement ?
Quel type de danse leur proposer ?
J’exposerai les grandes lignes de ma démarche avant de proposer une rapide classification du type d’outils ou « pas de danse » que j’utilise.