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Paru dans la revue Déviance et société, vol. 34, n° 1, pp. 93-114.
Mots clés : Drogue, Trafic de drogue, Relation internationale, Sociologie, Système, Économie, Échange, Modèle, Cannabis, Cocaïne, Héroïne
Cet article propose d'appliquer la perspective des systèmes-mondes au trafic transnational de drogues illicites. Ce cadre représente une alternative aux modèles classiques, parfois simplistes, qui mettent l'emphase sur l'impact de la globalisation sur le contexte du trafic de drogues. L'approche des systèmes-mondes présente le trafic de drogues comme un système d'échanges structuré entre des pays développés (cour) et moins développés (périphérie), sans qu'il soit nécessaire de discuter de la participation réelle ou non des groupes criminels organisés. Dans une telle perspective, le trafic de drogues est une activité économique à la fois semblable et très différente des marchés légitimes. Il est envisagé que la structure des échanges de drogues soit à l'inverse de la plupart des marchandises transportées légalement. En ce sens, la structure des échanges de drogues illicites pourrait correspondre aux marchés de biens de luxe ou de loisir, dans lesquels un nombre restreint de consommateurs veulent et/ou peuvent s'offrir une marchandise à prix relativement élevé. Le modèle de base est spécifié pour quatre types de drogues, le cannabis, la cocaïne, l'héroïne et les drogues synthétiques.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 34, n° 3, pp. 381-400.
Mots clés : Pornographie, Technologie de l'information et de la communication, Internet, Jeune, Déviance, Interaction, Groupe, Réseau d'information et de communication, Stratégie, Échange, Légitimation, Illégalité, Sociologie, NORMALISATION
Le développement accéléré des technologies de l'information a considérablement modifié la problématique de la pornographie juvénile en facilitant sa distribution dans le cyberespace, particulièrement dans les groupes de nouvelles Usenet. Ces groupes de nouvelles se révèlent également être des lieux privilégiés de discussion et d'échange entre les amateurs de pornographie juvénile, où une sous-culture de la déviance, au sens des analyses de Becker (1963/1985) s'élabore. Trois de ces groupes de nouvelles ont été infiltrés afin de mieux comprendre les interactions qui s'y tissent entre les participants. Autour de la pornographie juvénile, l'analyse discursive de 1600 communications textuelles montre le processus de formation d'une véritable collectivité déviante de même que le déploiement de stratégies interactionnelles favorisant son maintien. L'analyse montre également comment cette collectivité déviante formée peut offrir aux usagers un cadre de légitimation qui s'édifie progressivement au fil de leurs échanges. Apparaissent en effet dans ce cadre les frontières d'une nouvelle norme de conduite pouvant neutraliser les effets de stigmatisation externe. La déviance est ici envisagée comme un processus social complexe où des acteurs sociaux finissent, suite à leur participation à la sous-culture, par occuper une place spécifique dans la construction symbolique de leur déviance (la pornographie juvénile).
Article de Jean FOUCART, Paul André TURCOTTE, Claudio BOLZMAN, et al.
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 21, 194 p..
Mots clés : Interculturel, Travail social, Médiation, Immigration, Migration, Intervention sociale, Modèle, Projet individualisé, Entretien, Idéologie, Autonomie, Mineur isolé, Langage, Catégorie socioprofessionnelle, Pratique professionnelle, Culture, Différence, Échange, CONDITION FEMININE, Fille, Femme, Illégalité, Expérience, Animation socioculturelle, Clandestinité, Voile religieux, METISSAGE, MARIAGE FORCE, PRATIQUE DE TRAVAIL SOCIAL
Le multiculturalisme a été très largement célébré, il était devenu l'idéologie officielle des milieux antiracistes et de nombreux enseignants et travailleurs sociaux. Il s'est d'autant plus diffusé qu'il s'est appuyé sur l'idée, issue du relativisme culturel, de l'égale valeur de toutes les cultures. Il a inspiré la conclusion d'accords locaux par lesquels on fait place aux spécificités ethniques...
Article de Christophe GIBOUT, Maurice BLANC, Jean FOUCART, et al.
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 20, 165 p..
Mots clés : Échange, Concept, Sociologie, Société, Individu, Négociation, Économie, Commerce, Règle, Comportement social, Territoire, Espace, Milieu urbain, Loisir
Le concept de transaction sociale a été inventé par Jean Remy, Liliane Voyé et Emile Servais (Université de Louvain) à la fin des années 1970 dans un ouvrage intitulé Produire ou reproduire ? (1978). Il a, depuis, fait l'objet de plusieurs travaux, en particulier ceux recensés dans les trois ouvrages collectifs parus au cours des années 1990 sous la direction de Maurice Blanc (1992, 1994, 1998). (...) Ce numéro de Pensée plurielle esquisse assez bien le panorama de la production francophone actuelle qui réfléchit à partir ou autour de la transaction sociale. Il souligne que les écrits de Jean Remy et Liliane Voyé restent, quarante ans après la parution de Produire ou reproduire ? (1978), source d'inspiration et d'effervescence. Ceci confirme, si besoin était, leur fécondité intellectuelle et leur actualité pour une sociologie de la vie quotidienne (sous-titre de l'ouvrage). De ce point de vue, les articles ici présentés souscrivent bien à la logique des innovations de croissance (par opposition aux innovations de rupture) telles qu'explicitées par Jean Remy et al. (1989, p. 140-144 et 1996). Ces articles montrent aussi toute l'importance des arrangements informels et quelquefois tacites, que le postulat de la rationalité amène trop souvent à sous-estimer en sociologie. Ces travaux ne veulent surtout pas clore la transaction sociale mais, au contraire, ils entendent résonner comme des innovations qui permettent à un paradigme déjà bien établi - celui de la transaction sociale de se reproduire et de produire de l'hybridation et du métissage, de s'expliciter, de se bricoler scientifiquement et de se développer sans s'épuiser. Nous vous souhaitons une bonne lecture.
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 20, pp. 37-50.
Mots clés : Banlieue, Jeune, Relation, Jeune en difficulté, Sociologie, Conflit, Passage à l'acte, Discours, Concept, Échange, Négociation, Bande, Coopération internationale, ACTION
Ce que peut dire la sociologie pragmatiste à la transaction sociale : de l'approche morale au concept de « régimes d'action ». Le conflit est l'enjeu central de la transaction sociale. Le terme de coopération conflictuelle qui caractérise son approche comporte selon nous certaines limites, liées notamment à la diversité des situations qu'il est censé traiter ou à la notion de compromis. Le concept de régime d'action emprunté à la sociologie pragmatiste, peut nous permettre nous semble-t-il de les dépasser. C'est ce que nous tentons de montrer ici de deux manières. Premièrement, par la mise en parallèle des différentes notions utilisées par les deux courants de recherche et plus particulièrement en confrontant les logiques d'action de la sociologie transactionnelle et les régimes d'action de la sociologie pragmatiste. Deuxièmement, par l'exploration de ce dernier concept à partir d'un terrain réputé pour sa conflictualité : les rassemblements de jeunes. Une manière aussi de comprendre la nature de leur potentiel critique.
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 20, pp. 51-62.
Mots clés : Médiation pénale, Justice, Système, Droit pénal, Réparation, Innovation sociale, Représentation sociale, Échange, Négociation, Modèle
Cette contribution met en rapport la justice réparatrice et la médiation pénale avec le concept de transaction sociale. Elle situe l'émergence du paradigme réparateur au sein du système pénal et montre sous quelles conditions la justice réparatrice pourrait devenir une innovation capable, sur le long terme, de mettre en question la logique contemporaine de la rationalité pénale. De même sont analysées les imbrications fonctionnelle et représentationnelle entre les différents paradigmes de la justice ainsi que leur différenciation axiologique.
Publier ou périr. Cet adage nous plonge au cour du monde de la recherche et des tensions auxquelles se confrontent des chercheurs et des chercheuses dans leurs activités quotidiennes. Le cadre théorique et la posture méthodologique de la transaction sociale permettent d'aborder la problématique de la publication et de l'écriture, de la construction des connaissances et de la production scientifique à travers différents niveaux d'analyse. Dans quels systèmes de contraintes s'inscrit-elle ? Quels espaces d'expression et de création les chercheurs et chercheuses ouvrent-ils ?
L'article analyse l'orchestration des rites funéraires sur la base du travail des pompes funèbres. Il montre que les émotions s'intègrent dans les circonstances pratiques du processus de construction du rite funéraire tant du point de vue des familles endeuillées que des professionnels habitués. Cette co-construction peut s'analyser comme une transaction affective, notion que l'article défriche en dialogue avec la sociologie des émotions et la sociologie de la transaction sociale. L'article montre ainsi la place des émotions dans la transaction funéraire. Les émotions sont des données entrant dans la transaction et, en même temps, elles modulent le cadre social normé régissant la transaction.
Paru dans la revue Pensée plurielle, n° 20, pp. 121-133.
Mots clés : Échange, Vie quotidienne, Société, Évolution, Économie, Responsabilité, Individu, Communauté, Régulation sociale, Compétence sociale, Temps, Contrat d'insertion par l'emploi, Agriculture
Dans nos sociétés post-modernes, la compréhension de ce qui fait société passe par l'interrogation des pratiques de la vie quotidienne. Plus autonomes et responsables, les individus sont engagés dans des pratiques d'échanges et de renouvellement d'accords tacites qui les relient dans l'action. Le production du bien commun se dégage des processus transactionnels qui régulent la vie quotidienne dans une économie de pratiques. La transaction sociale comme paradigme s'enracine dans une théorie de l'action par l'engagement réciproque des acteurs pour le vivre ensemble.