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Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 54, n° 2, avril-juin 2013, pp. 369-400.
Mots clés : Logement, Classe sociale, Pauvreté, Logement insalubre, Statut social, Interaction, Sociologie, PARIS
À partir de l'exemple des occupants de logements dégradés parisiens, cet article s'intéresse à l'importance de l'habitat dans les mécanismes de classement social et aux interdépendances entre les positions sociales et résidentielles chez ces personnes précaires. L'occupation d'un logement disqualifié implique une dégradation du statut dans la société, surtout pour les personnes qui font l'expérience du « déclassement résidentiel » (i.e. ne parvenant pas à se loger convenablement malgré leur relative intégration, en raison de la conjoncture immobilière). Loin d'être passifs, les mal-logés tentent de lutter contre cette déchéance et aspirent à un reclassement tant résidentiel que social grâce au logement social. Cependant, pour les plus démunis, le relogement peut être porteur d'un certain malaise quand il s'accompagne d'un « surclassement résidentiel », c'est-à-dire lorsque le statut social n'est pas « à la hauteur » du nouveau statut résidentiel. Dans leur cas, les positions résidentielle et sociale fonctionnent comme des vases communicants : contraints d'arbitrer entre logement et consommation, il leur est impossible de s'élever dans l'une des hiérarchies sans se voir rabaisser dans l'autre. Ordres social et résidentiel sont donc étroitement imbriqués et toute modification dans l'un des ordres non suivie d'une modification similaire dans l'autre ordre a des effets psychologiques et sociaux importants.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 37, n° 2, pp. 229-247.
Mots clés : Sécurité, Sociologie, Milieu urbain, Logement, Contrôle, Évolution
Pour cet article, à partir d'une observation des moments d'interaction au cours desquels, les élèves, filles comme garçons, sont invités par un ou plusieurs agents scolaires (CPE, un ou des enseignants, chef d'établissement) à rendre compte de leurs attitudes de transgression de l'ordre scolaire, nous nous proposons d'éclairer les processus de co-construction de la déviance scolaire par l'analyse des logiques qui conduisent à l'étiquetage de certains actes et de certains élèves comme déviants.
A partir d'une enquête empirique dans une cité de logements sociaux à Buenos Aires, l'article explore le travail de légitimité interne des habitants sans titre de logement pour accéder à un statut juridique plus solide. Se concentrer sur les relations entretenues entre les habitants et l'Institut du logement, c'est découvrir la fabrique d'un ordre consenti, négocié, qui tend vers une régularisation locative. Dès lors, la mise en ouvre de règles n'est pas simplement le produit d'une action venant du sommet de l'administration, ni des stratégies unilatérales des agents subalternes. Elle est tout autant le fait des habitants qui mobilisent les règles légales et les « passe-droits » qu'elles recèlent (Lascoumes, Le Bourhis, 1996). Plus qu'un espace de déviance et d'« informalité », la cité se présente à l'observateur comme le terrain d'un montage de légalité centré sur des pratiques d'occupation qui tendent à être normalisées.
Article de Michel LORIAUX, Dominique REMY, Solange LEFEBVRE, Michel LORIAUXet al.
Paru dans la revue Retraite et société, n° 64, décembre 2012, 238 p..
Mots clés : Intergénérationnel, Vieillissement, Personne âgée, Famille d'accueil, Milieu rural, Lien social, Logement, Transmission, Travailleur âgé, Accueil familial, Politique de la ville
Les rapports sociaux d'habitation ne sauraient se réduire aux seules relations de voisinage. Selon les agencements sociaux et les types d'habitat, ils peuvent également mettre en jeu des relations de location, des relations de copropriété et des relations de service et de travail avec des gardiens d'immeuble. De plus, ces rapports d'habitation ne renvoient pas seulement aux interactions entre individus et entre groupes, mais aussi au cadre institutionnel et juridique, avec les différents acteurs et organisations intervenant dans les questions d'habitat et de logement, et l'ensemble des réglementations et des lois encadrant les pratiques. La notion de configuration résidentielle permet de rendre compte de cette double complexité. Cette notion est ici mise en lumière à travers l'étude historique et ethnographique des relations entre différentes catégories d'habitants dans un immeuble haussmannien parisien, au cours des cinquante dernières années.