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L'inquiétante discontinuité. Effets de la déficience visuelle maternelle dans les premières interactions mère-bébé

Article de Christelle GOSME, Christelle VIODE BENONY, Marluce LEITGEL GILLE, et al.

Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LVII, n° 2, pp. 681-715.

Mots clés : Handicap visuel, Mère, Relation enfant-mère, Interaction, Attachement

" Entre septembre 2004 et juin 2011, nous avons, dans le cadre du Projet PILE (Programme International pour le Langage de l'Enfant) mené à l'Hôpital Necker Enfants Malades et en lien avec le SAPPH de l'Institut de Puériculture de Paris, réalisé une étude portant sur les liens mère-enfant dans un contexte de handicap visuel maternel. Un suivi longitudinal et prospectif de 12 dyades de mères avec une déficience visuelle et leur bébé a été réalisé de l'âge de 3 mois de l'enfant à l'âge de 4 ans. Parmi les outils utilisés pour mener cette étude, une analyse des interactions précoces a été réalisée à 3, 6, 9 et 15 mois avec la CIB (Ruth Feldman, 1997) pour évaluer, entre autres, la sensibilité maternelle ainsi que la qualité des interactions mère-bébé. Les résultats montrent que les mères présentent une sensibilité maternelle de moins bonne qualité que celle des mères d'un groupe témoin notamment parce que certains signaux du bébé leur échappent ou parce qu'elles se montrent moins rapides pour y répondre lorsqu'elles les perçoivent. Néanmoins, on peut souligner en faveur des mères avec une déficience visuelle un plus grand recours au toucher affectueux et du côté des enfants de mères avec une déficience visuelle, davantage d'initiatives dans l'échange. Dans ce contexte de handicap visuel maternel, les bébés se trouvent confrontés à des styles interactifs différents marqués principalement par une différence de rythme : celui de leur mère avec une déficience visuelle et celui du tiers voyant, ce qui n'est pas sans poser question pour l'accès à l'intersubjectivité de l'enfant. Les résultats de notre étude montrent également la nécessité d'accompagner et de soutenir ces mères dans leur maternalité." [présentation de l'auteur]

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Le blues post-natal : un marqueur du lien intersubjectif

Article de Sarah BYDLOWSKI, Laurence VAIVRE DOURET, Christophe LALANNE, et al.

Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LVII, n° 1, pp. 5-62.

Mots clés : Naissance, Dépression post-partum, Relation enfant-mère, Attachement, Psychologie du développement

Malgré l'intérêt suscité par le blues du post-partum dans la littérature scientifique, celui-ci reste un phénomène encore mal délimité sur le plan clinique et nosographique. Notre objectif était d'en préciser les contours cliniques en comparant des femmes traversant ce phénomène à des femmes sans blues, et de préciser les différences éventuelles de styles interactifs mère-bébé et leurs conséquences sur le développement premier de l'enfant. Le suivi longitudinal de la naissance aux deux mois de vie de l'enfant a concerné 22 dyades mère-bébé. Nos résultats font ressortir deux groupes distincts de femmes présentant un blues : des mères au blues « habituel » correspondant aux descriptions classiques, et des mères au blues « triste », mais non cliniquement déprimées. Le blues post-natal pourrait témoigner du travail psychique participant à l'élaboration intérieure de « l'événement naissance », dans la mesure où son absence, de même que son caractère exclusivement triste, signe une fragilité du pare-excitation et des capacités de contenance maternelle. Surtout, nous montrons que certaines compétences précoces du nouveau-né, notamment l'organisation du réflexe main-bouche à l'examen de Brazelton, sont le fait exclusif des bébés dont la mère présente un blues habituel. Cette acquisition d'une capacité d'auto-réconfort par le nouveau-né constitue une compétence particulière d'organisation et de coordination tant sur le plan psychomoteur que sur le plan tonico-postural, mais, c'est son association aux qualités psychiques maternelles qui constitue un fait nouveau. Le repérage de cette compétence permet de mettre en valeur la dimension précoce de l'échange émotionnel entre mère et enfant probablement présente dès la vie in utero. Enfin, dans notre population, la présence d'un blues habituel et d'un réflexe main-bouche dès la naissance garantit des interactions mère-bébé à huit semaines ajustées et accordées. Inversement, les échanges mère-bébé à deux mois sont marqués par la dysharmonie en cas de blues triste et d'absence de compétence main-bouche au Brazelton. Le blues pourrait donc constituer un marqueur du lien intersubjectif mère-bébé et intervenir dans l'évolution neuropsychomotrice de l'enfant.

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Psychopathologie - attachement et devenir des enfants de mères présentant un trouble de personnalité borderline/état-limite : une revue de la littérature

Article de Marie Camille GENET, Bernard GOLSE, Emmanuelle DEVOUCHE, et al.

Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LVII, n° 1, pp. 259-329.

Mots clés : Psychopathologie, Mère, État limite, Trouble de la personnalité, Relation enfant-mère, Attachement, Psychologie du développement

Le présent article se propose d'établir une revue de la littérature des douze études réalisées sur les enfants de mère borderline, publiées entre 1995 et 2011. Si le trouble de personnalité de type borderline est décrit dans le DSM depuis 1980 et génère une abondante littérature, notamment quant à l'étiologie de ce trouble et à ses prises en charge (Paris, 2006, 2009), il existe peu d'études concernant les enfants de mères borderline et leur devenir. Le trouble de personnalité borderline est décrit comme « ayant de graves répercussions au sein des relations interpersonnelles ». Les relations interpersonnelles, par essence, sont celles des enfants avec leurs « caregivers », ceux qui leur dispensent des soins, qui les élèvent. Les risques de distorsions précoces voire de carences et/ou de maltraitances, souvent retrouvées dans ces situations familiales, font de l'étude des relations familiales en cas de trouble de personnalité borderline un sujet de santé publique autant que de recherche clinique. Les auteurs présentent cette revue de la littérature en regroupant les études en fonction de l'âge de l'enfant. Elle présente les études portant sur l'observation des interactions mère borderline-bébé, de façon chronologique, puis celles portant sur l'enfant plus grand, centrées sur l'évaluation de la qualité de son attachement, par le biais de ses comportements d'attachement. Ensuite, elle décrit les recherches portant sur l'enfant plus grand, d'âge scolaire (entre 4 et 9 ans). Celles-ci permettent un accès aux représentations d'attachement, grâce au développement des tests portant sur les caractéristiques de la narration chez l'enfant, en lien avec la qualité de ses modalités d'attachement. Cette étude constitue un préambule à une étude longitudinale évaluant le développement et le devenir des enfants de mères présentant un trouble de personnalité borderline.

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