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Cet article étudie, à partir de données statistiques et ethnographiques, les inégalités selon le sexe et le rang dans la fratrie face aux transmissions intergénérationnelles, en partant d'une analyse des transferts patrimoniaux d'une génération à l'autre. Les cadets et cadettes s'avèrent les destinataires privilégiés de transferts financiers précoces, tandis que les fils aînés sont investis de projets d'ascension sociale qui augmentent leur espérance de revenu et les prédestinent à recevoir, certes tardivement, les biens de famille. Les enfants uniques, garçons ou filles, cumulent ces différentes ressources. Ces inégalités en matière de transferts patrimoniaux s'articulent à des positions différenciées dans les stratégies de reproduction sociale, comme en témoignent les réussites scolaires et professionnelles inégales des garçons et filles, des aînés et cadets. L'analyse des transferts patrimoniaux de génération en génération révèle ainsi le traitement différencié des enfants d'une même fratrie, y compris lorsqu'il s'agit de transmettre avant tout du capital culturel. Au-delà des évolutions de la place du patrimoine dans la stratification sociale, ce qu'il y a à transmettre pour reproduire ou améliorer une position sociale reste un bien « rival » , que frères et sours se partagent de façon plus ou moins équitable.
Cet article traite du type de relation qui s'établit dans les fratries atypiques dans lesquelles un des membres est atteint de déficience intellectuelle. A partir des résultats d'une recherche antérieure qui a permis d'identifier les spécificités apparaissant dans le lien entre l'enfant handicapé et son frère ou sa sour, deux études de cas sont proposées. Celles-ci permettent de définir et d'illustrer les processus de parentalisation et/ou de parentification qui peuvent apparaître dans ces fratries. Un pont entre la recherche et la pratique clinique est proposé dans cet article par l'évocation de pistes d'interventions auprès des systèmes familiaux confrontés à la déficience intellectuelle d'un de ses membres.
Paru dans la revue Thérapie familiale (revue internationale en approche systémique), vol. 32, n° 4, pp. 479-492.
Mots clés : Autonomie, Thérapie familiale, Groupe d'appartenance, Maturation, Conflit, Famille, Individualisme, Dépendance, Fratrie, Changement, Adolescent
Dans un contexte sociétal où l'individualisme fait de l'autonomie la capacité à vivre indépendamment de tout, les conflits qui opposent les adolescents à leurs parents pourraient dénoncer un manque d'appartenance. L'auteur nous emmène à la rencontre d'une famille dans laquelle une adolescente s'oppose pour maintenir le lien. Elle illustre par son cheminement la nécessité d'appartenir à un groupe pour s'en différencier et devenir autonome au sens premier du terme.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 31, n° 2, pp. 167-179.
Mots clés : Handicap, Fratrie, Interaction, Relation familiale, Parents, REPRESENTATION, Perception, Handicap visuel, Groupe de parole, Handicap mental
Si les parents identifient assez clairement ce que le handicap de leur enfant a engendré comme changements dans leur parentalité ainsi que dans la dynamique familiale, il apparaît que la perception parentale sur les répercussions du handicap d'un enfant sur le reste de la fratrie présente des spécificités. Nous avons analysé les discours de parents d'enfants porteurs de handicap mental et visuel participant à un groupe de parole. Six indicateurs pertinents dans la compréhension par les parents des enjeux psychologiques pour les fratries sont identifiés et expliqués : la reconnaissance par les parents des difficultés rencontrées par le frère ou la soeur du fait de son statut particulier, les difficultés pour les parents d'être témoins des difficultés des frères ou des soeurs de la personne handicapée, les aspects positifs du handicap sur les relations fraternelles, le rôle des parents dans le type de relation fraternelle entretenue entre les enfants, le rôle fraternel comme substitut du rôle parental et les discours déviants sur la personne handicapée seulement - et plus sur le frère ou la soeur.
Du fait de l'évolution des soins en psychiatrie, l'espace familial est de plus en plus sollicité. Basé sur une enquête menée en 2003 auprès de 600 frères et soeurs de personnes souffrant de troubles psychotiques, cet article dresse un constat des retentissements importants de ces troubles sur la fratrie. Dans une perspective préventive, les auteurs proposent une approche clinique pour une meilleure prise en compte de la situation des frères et soeurs...