Livre de Victor Collet, Foued Nasri, Margot Dazey, Antonio Delfini, et al., édité par Presses universitaires du Septentrion, publié en 2021.
Mots clés : Territoire-Logement, Quartier, Action collective, Vie politique, Pouvoir, Répression, Empowerment, Démocratie participative, Immigré, Islam, Expulsion, Rénovation urbaine, Vie associative, HLM, DSU, Mémoire collective, Emploi, Anomie, Stigmatisation, Mixité sociale, Cité de transit, Partenariat, Nanterre, Lyon, Grenoble, Barcelone, Lille, Roubaix, Bagnolet, Saint Etienne
Si les quartiers populaires ne sont pas des déserts politiques, l'action collective y demeure fragile et fragmentée et n'a pu se constituer en mouvement social d'ampleur. Pour comprendre ce phénomène, ce livre se concentre sur les pratiques des pouvoirs publics qui contribuent à entraver ces mobilisations : disqualification des militantes, cooptation des leaders, divisions des associations, dispersion des habitants, répression des luttes.
Ici, pas de grand plan pour démobiliser, mais une articulation de pratiques disparates, de stratégies individuelles et de routines organisationnelles qui rendent toujours plus coûteuse l'action collective. A partir d'enquêtes de terrains dans plusieurs quartiers populaires, ce livre donne à voir le sort réservé à ces territoires et le visage multiforme que prend la démobilisation. En miroir des ambitions affichées de donner du pouvoir d'agir aux habitantes, cet ensemble de recherches témoigne des répressions qu'ils ont à affronter et du peu de place qui leur est laissée dans la maîtrise de leur destin.
Livre de Julien Talpin, Elric Alves, édité par Rue des Etaques, publié en 2020.
Mots clés : Quartier, Militantisme, Compétence sociale, Citoyenneté, Mouvement social, Répression, Vie politique, Minorité culturelle, Participation, Démocratie participative
Les quartiers populaires ne sont pas des déserts politiques, des luttes y ont toujours existé.
Pourquoi les quartiers populaires ne se révoltent-ils pas plus souvent ? Alors qu'ils sont ravagés depuis des décennies par un urbanisme au rabais, le chômage de masse et les humiliations policières, Julien Talpin explore les raisons pour lesquelles ces quartiers peinent à asseoir leurs intérêts. Il montre que les entraves aux mobilisations collectives tiennent moins à ce qui serait l'apathie fataliste des habitants qu'aux multiples tactiques répressives déployées par les pouvoirs publics.
Les différents chapitres décortiquent les logiques disciplinaires qui, sans avoir même besoin d'être coordonnées, garantissent le maintien du statu quo. A l'arrière-plan de la répression policière et judiciaire, se déploient quotidiennement le chantage clientélaire aux subventions, la disqualification islamophobe des opposants ou les piqures anesthésiantes de la démocratie participative. En documentant la manière dont cette répression à bas bruit traverse les mobilisations contemporaines, ce livre en dégage la dimension systémique.
Il place sous les projecteurs cette trappe à révolte qui fabrique la domestication politique, encourage l'autocensure collective et suscite la résignation individuelle. En livrant les recettes de l'adversaire, il veut contribuer au long chemin des luttes autonomes pour l'égalité.