Documentation sociale

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Métiers de l'humain : la résistance s'organise

Article de Gilles Marcellot, Joseph Rouzel

Paru dans la revue Vie sociale et traitements VST, n° 161, 1er trimestre 2024, pp. 13-70.

Mots clés : Travail social : Métiers, Travail social, Travailleur social, Profession, Valeur, Conditions de travail, Crise, Recrutement, Reconnaissance, Éthique, Formation, Éducation spécialisée, Soin, Psychanalyse, Implication personnelle, Analyse de la pratique

De moins en moins d’inscrits à Parcoursup dans les professions sociales ; des effectifs en formation en nette diminution : certaines promos sont à moitié pleines ; des établissements qui peinent à trouver des travailleurs sociaux qualifiés… Une avalanche de témoignages sur les réseaux sociaux de professionnels qui démissionnent, qui n’en peuvent plus des méthodes managériales féroces, qui disent ne plus (re)trouver les sens de leur engagement premier, noyés sous les procédures, évaluations et autres tracasseries incessantes… Que se passe- t-il dans les professions sociales où longtemps le sens de l’engagement et de la solidarité a pu compenser la faible reconnaissance salariale ?
Enfin notons que ça n’est pas tous le travailleurs du social qui sont gagnés par la morosité ambiante. Il y a peut-être une crise générale du rapport au travail. Un peu partout des résistances s’organisent à bas bruit, des inventions naissent, des espoirs demeurent vivants.

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Ecritures ordinaires

Article de Joseph Rouzel

Paru dans la revue Le Sociographe, n° 77, mars 2022, pp. 85-95.

Mots clés : Travail social : Métiers, Éducation spécialisée, Travail social, Sens, Écrit, Pratique professionnelle, Langage, Culture professionnelle, Valeur

Qu’en est-il de ce savoir y-faire du travailleur social ? Comment le transforme-t-il en un faire savoir ? Cela ne relève-t-il pas d’un Word in progress, pour le dire à la façon de James Joyce, qui exige de remettre sans cesse sur le métier la question que François Tosquelles nous a laissée en héritage « Et toi qu’est-ce que tu fous là ? ». Pour soutenir la question, pour donner à voir et à lire non seulement la pratique sociale, mais encore ce que chaque travailleur y engage de son propre désir, pas d’autre issue que d’en passer par des productions de formes.

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Ecrire dans le social

Article de Joseph Rouzel, Véronique Bodin, Cristos Stamatopoulos

Paru dans la revue L'Observatoire, tome 100, pp. 5-89.

Mots clés : Travail social : Métiers, Travail social, Écrit professionnel, Éducation spécialisée, Évaluation, Subjectivité, Atelier d'écriture

La thématique de ce centième numéro s’est imposée comme une évidence : l’écrit dans le social. Un titre qui réunit deux terrains d’action qui, chaque trimestre, mobilisent nos énergies, suscitent notre curiosité, confirment nos convictions à être, à exister comme revue, espace démocratique d’information et d’expression à usage des acteurs du Social à entendre au sens large.

L’Observatoire, qui, année après année, numéro après numéro, thématique après thématique, scrute le Social à travers les écrits des acteurs de terrain, souhaitait ici les convier à "réfl’écrire" à leurs écrits du quotidien.
- Quels sont ces écrits professionnels ?
- Pourquoi les travailleurs sociaux écrivent-ils ?
- Est-ce une obligation, une corvée administrative, un outil au cœur de leur pratique ?
- Quels sont les enjeux de l’écrit ?
- Avérés, sous-jacents, sous-estimés, sont-ils tous bien cernés ?
- Et, enfin, cet exercice de la mise en mots ne mérite-t-il pas davantage d’attention, de prise en main, de prise en conscience ?

De ce dossier, il ressort que les écrits professionnels représentent une dimension incontournable du travail social. Ce sont des enquêtes, des rapports, des compte-rendus d’entretien, des anamnèses, des notes de suivi, des cahiers de communication, des journaux de bord informatisés, des projets individualisés, des PV de réunion, des projets d’institution, des écrits collectifs, des argumentaires dans des dossiers de demande de subsides, des rapports d’activités quand il faut les justifier, et encore des courriers, des courriels, en interne, vers l’externe, à destination des bénéficiaires, ou encore de leur famille, ...

Toutefois, à y regarder de plus près, ces écrits, qui semblent tant aller de soi, posent parfois question. Pointons sans être exhaustifs : une certaine difficulté à écrire quand le pour qui et le pour quoi ne sont pas suffisamment clairs, quand le temps manque car écrire nécessite un temps long, une mise en pensée avant une mise en mots, et que ce temps n’est pas toujours prévu, reconnu ; un certain malaise parce qu’écrire, c’est s’exposer, exposer ses compétences, ses failles, mais aussi s’engager, prendre des responsabilités ; la peur de trop écrire et de ne pas être lu jusqu’au bout ; la peur de ne pas assez dire, de ne pas suffisamment bien traduire l’urgence, la gravité, la complexité de la situation ; la nécessité de peser ses mots ; la frustration à devoir rendre des comptes plutôt que rendre compte, à devoir cocher des cases plutôt qu’écrire ; la question de la place de la subjectivité, des émotions, des ressentis ; enfin, celle de la place de l’usager, de son rapport à l’écrit, de l’accès et de la place qui lui sont donnés, ...

On le voit, la thématique peut être largement explorée, interrogée. Et ce dossier ne suffira pas à épuiser le sujet, d’où l’idée de prolonger la réflexion lors d’une matinée début 2020. On vous tient au courant !

De la clinique avant toute chose... Des pratiques sociales et de soin éclairées par la psychanalyse

Livre de Joseph Rouzel, Robert Brès, Marc Maximin, Joseph Rouzel, et al., édité par L'Harmattan, publié en 2016.

Mots clés : Travail social, Travail éducatif, Psychanalyse, Formation, Intervention sociale, Analyse critique, Évolution, Économie, Libéralisme, Éducation spécialisée, Éducateur spécialisé, Rencontre, Relation éducative, Créativité, Littérature, Marchandisation, Psychasoc

Dans la langue de la post-modernité c’est l’économique qui prime, dans sa forme la plus barbare. Réduire au calcul l’humain, qui se définit avant tout d’être parlant, obéit à l’impératif capitaliste, qui vise rien de moins que l’abolition du désir, au profit d’un branchement permanent sur les objets de consommation. « Jouis, consomme », tel est le mot d’ordre. Ainsi en va-t-il des modèles de formation et d’intervention sociale, où le désir est rabattu sur le besoin chiffré. À chaque besoin, un objet. À chaque question, une explication. Le Marché s’empare du manque en le détournant vers l’aliénation au produit. À partir de là, la formation comme l’intervention sociale ne sont plus que des marchandises comme les autres, un marché des explications et solutions totales et totalitaires dans tous les domaines. Le sujet, devenu essentiellement individu, y est délesté de sa part manquante, et renvoyé à une tentative folle d’échapper à sa propre division subjective. L’articulation du sujet au collectif perd de son tranchant. Autant dire que les ressorts même de la pédagogie et de la transmission, s’en trouvent dynamités. La formation et l’action sociale reposaient sur les ressorts du transfert, c’est-à-dire d’un savoir supposé au formateur ou à l’intervenant, point d’appui mais aussi de dépassement pour permettre au sujet de construire son propre savoir et savoir-faire. Désormais c’est l’indice de satisfaction qui fait force de loi. Alors se pose la question de résister à ce laminage qui prend les formes d’un management industriel des corps et des esprits et produit une société de contrôle généralisé, comme l’annonçait Michel Foucault. La clinique, que ce soit en formation ou sur le terrain, constitue bien un môle de résistance active. L’institut de formation PSYCHASOC s’y emploie depuis plus de 15 ans…

Travail éducatif et psychanalyse

Livre de Joseph Rouzel, édité par Dunod, publié en 2014.

Mots clés : Travail éducatif, Psychanalyse, Éducation spécialisée, Approche clinique, Institution, Entretien d'aide, Éducateur spécialisé, Réfèrent, Rôle, Travail social, Travailleur social, Formation, Transfert, Formation professionnelle continue, Évaluation, Pouvoir, Autorité, Décision, Coordination, Carence affective, Carence familiale, Maltraitance, Lien social, Relation adulte-enfant

Les éducateurs oeuvrent comme agents de transmission des principes mêmes de la civilisation. Ils interviennent dans les ratages de cette transmission, auprès d'enfants, d'adolescents, d'adultes, voire de personnes âgées, que la maladie, l'injustice, les malheurs de la vie ont relégués dans les institutions où ils exercent. Ils interviennent, dans un savoir-faire du quotidien et de la relation, en cet endroit précis où il s'agit d'appareiller la brutalité de la pulsion aux nécessités du vivre ensemble.
Travail d'insertion au sens noble. La pulsion est définie par Freud comme "le représentant psychique des excitations, issues de l'intérieur du corps et parvenant au psychisme, comme une mesure de l'exigence de travail qui est imposée au psychique en conséquence de sa liaison au corporel". En effet l'homme ne s'auto-éduque pas. Pour grandir et prendre sa place parmi les autres il y faut l'intervention d'un tiers.
Les éducateurs font partie de ces "autres", au même titre que les éducateurs naturels que sont les parents, ou culturels que sont les enseignants. Ils sont chargés de transmettre l'essence même de l'humain, ce qui échappe aux lois du marché : la dignité humaine.