Discuté en ce moment même au Parlement, le projet de loi "Climat et résilience" semble pour l'heure susciter plus de déceptions que d'espoirs. L'enjeu est pourtant de taille, comme le montrent toutes les analyses scientifiques désormais prises en considération par les instances européennes ou le tout récent Sommet mondial sur le climat. Lors des prochains examens de ce texte par le Sénat puis à nouveau par l'Assemblée nationale, saura-t-on enfin prendre les mesures indispensables ? Car en ce domaine, ce ne seront pas seulement des initiatives sectorisées comme sur les transports ou la rénovation énergétique qui suffiront ; il faut surtout engager une véritable transformation de notre économie, qui passe par une révolution culturelle des esprits et des postures.

Aspirations à de nouveaux modes de vie au vert, flux migratoires vers les zones rurales, développement de nouveaux potentiels économiques... Tout porte à croire que la ruralité connaît un nouveau regain, en particulier depuis la crise sanitaire. Il suffit d'ailleurs de voir la floraison d'ouvrages récemment publiés sur le sujet (...). Par leur dynamisme, ces territoires offrent aujourd'hui de nouveaux services indispensables. Sans compter qu'ils constituent sans nul doute l'espace le plus approprié pour réussir la transition écologique. Autant de raisons de croire que les campagnes constituent désormais, plus qu'un nouveau centre d'intérêt, une véritable chance pour l'avenir de notre pays.

Alors que notre pays tente de sortir de la crise sanitaire avec d'importantes difficultés économiques et sociales à surmonter, l'heure est désormais venue de tirer les premiers enseignements. Car les pandémies peuvent se révéler de précieux révélateurs des dysfonctionnements institutionnels et administratifs.