Article de Aziz Jellab
Paru dans la revue Education et sociétés, n° 38, décembre 2016, pp. 123-138.
Mots clés : Ecole-Enseignement, Enseignement, Lycée, Professionnalisation, Élève, Évolution, Compétence professionnelle, Institution, Identité
Institution de tous les paradoxes, le lycée professionnel (LP) est censé préparer les élèves à l’insertion professionnelle, notamment dans des emplois d’ouvriers et d’employés. En 1985, le LP a vu changer ses missions avec la création du baccalauréat professionnel, puis, après sa généralisation en 3 ans après la classe de 3e de collège, la progression de la part des élèves souhaitant poursuivre leurs études dans le supérieur. Si ces évolutions contribuent à valoriser un ordre d’enseignement historiquement dominé dans la hiérarchie scolaire, elles s’accompagnent de nouvelles tensions : l’hégémonie symbolique du baccalauréat professionnel marginalise le CAP, l’expose à une déprofessionnalisation et à une disqualification des compétences professionnelles des élèves qui le préparent. Celle-ci se renforce de la concurrence de l’apprentissage en alternance qui déstabilise l’identité du LP tout en favorisant la construction de nouvelles compétences chez les enseignants dès lors qu’ils interviennent auprès de publics préparant un diplôme selon des modalités différentes. Enfin, la contribution du LP à l’élévation des niveaux de qualification cohabite avec le maintien d’un taux d’absentéisme et de ruptures scolaires élevé.
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