Documentation sociale

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Y a-t-il des bons et des méchants ?

Article de Michel Eltchaninoff, Cédric Enjalbert, Charles Perragin, et al.

Paru dans la revue Philosophie magazine, n° 175, décembre 2023/janvier 2024, pp. 48-69.

Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Morale, Valeur sociale, Conflit, Violence, Guerre, Vulnérabilité, Philosophie, Transgression, Israël, Palestine

Nous posons volontairement cette question naïve, employons ce vocabulaire qui semble s’appliquer aux dessins animés pour enfants, parce que l’actualité est tendue, conflictuelle. Sommés par l’émotion et la pression des événements de choisir notre camp, nous sommes tentés de nous convaincre que nous sommes du côté du bien, contre le mal. Or la philosophie invite à séparer le domaine de la morale et celui de la politique. Qu’est-ce qui fait l’interface entre les deux ? Peut-être le droit. Ou le fait d’assumer d’avoir des amis et des ennemis…
- Faut-il se passer des notions de bien et de mal pour comprendre la complexité du monde, l’horreur des guerres et, plus généralement, l’ambiguïté de nos rapports sociaux ? Ne risque-t-on pas de verser dans un relativisme délétère ?
-L’essayiste et figure de l’humanitaire Rony Brauman, la romancière palestino-canadienne Yara el-Ghadban, les philosophes israéliens David Enoch et Robert Albin témoignent de leur effort pour produire des distinctions au milieu du chaos. Mais comment rester humaniste dans un climat d’escalade de la violence ?
-Fait-on le mal volontairement ? Les humains sont-ils bons par nature ? Expliquer le mal, est-ce l’excuser ? De Platon à Sartre en passant par Rousseau, les classiques sont divisés sur ces questions.
- L’enfant qui a subi des violences ou eu de mauvais exemples est-il voué à les reproduire ? Quelle est la marge de manœuvre des humains par rapport à leur éducation ? Pour le savoir, notre journaliste Charles Perragin s’est rendu au centre éducatif renforcé de L’Étang-Vergy, en Côte-d’Or, et s’est entretenu avec les jeunes et les éducateurs.
- Là où le philosophe Michaël Fœssel maintient, dans la droite ligne de Kant, que l’humain n’est susceptible d’être jugé moralement que parce qu’il est foncièrement libre, la philosophe américaine Susan Neiman lui oppose que nous devons aussi composer avec notre vulnérabilité et le fait qu’une infime portion des gens sont sans doute des sociopathes irrécupérables.

Il faut qu’on parle ! Le langage résout-il les conflits ?

Article de Cédric Enjalbert, Michel Eltchaninoff, Victorine de Oliveira, et al.

Paru dans la revue Philosophie magazine, n° 170, pp. 50-71.

Mots clés : Culture-Loisirs, Langage, Communication, Conflit, Violence, Débat, Négociation, Médiation, Consensus

Née avec les dialogues de Platon, la philosophie repose sur un pari : celui que la parole est préférable à la violence, et que, lorsque plusieurs intérêts sont en lutte, mieux vaut les départager par l’argumentation rationnelle. Un tel pari n’a cependant rien d’une évidence à notre époque : d’abord parce que la guerre fait rage aux portes de l’Europe, ensuite parce que, sur bien des sujets de société, les positions tendent à se radicaliser. Alors, toujours précieuse la parole ?
Pour le savoir, nous avons interrogé longuement un personnage de l’ombre : Emmanuel Bonne, qui a été le « sherpa » de François Hollande puis d’Emmanuel Macron, soit celui qui conseille et mène parfois les négociations diplomatiques les plus délicates. Dans un entretien accordé à titre exceptionnel, il explique quels sont les « outils » du négociateur et revient sur la stratégie – contestée – du président de maintenir la possibilité d’un dialogue avec Vladimir Poutine.
Un agent de sécurité, un médiateur juridique, une professeure exerçant dans un lycée difficile, une thérapeute de couple et un jeune syndicaliste nous expliquent quel est leur usage de la parole au quotidien. Leurs récits sont commentés par la philosophe Elsa Godart.
Le langage est-il un outil de civilisation, de fabrication du consensus ? Ou encore, permet-il de dissiper les illusions ? De John Locke à Jürgen Habermas en passant par Friedrich Nietzsche, les classiques sont en désaccord !
Philosophe et metteur en scène, Gérald Garutti vient de créer le Centre des arts de la parole à Aubervilliers. Avec une conviction : les experts en communication poussent à rechercher l’efficacité, l’impact, alors que se parler vraiment suppose de s’ouvrir.
Ils ne se seraient jamais parlé si nous ne les avions pas convaincus de le faire : la sociologue Nathalie Heinich, qui vient de publier Le wokisme serait-il un totalitarisme ?, débat avec le philosophe François Cusset, qui dénonce dans un récent essai La Haine de l’émancipation.

La guerre, alors qu’on n’y pensait plus

Article de Alexandre Lacroix, Michel Eltchaninoff, Alexandra Goujon, et al.

Paru dans la revue Philosophie magazine, n° 158, avril 2022, pp. 40-63.

Mots clés : Lien social-Précarité, Guerre, Résistance, Conflit, Nation, Démocratie, Ukraine, Russie

Nous autres Européens avions cessé de penser la guerre comme une possibilité réelle sur notre continent, comme un événement pouvant faire effraction et modifier le cours de nos existences. D’une part, nous avons vécu plusieurs générations de paix depuis 1945, et le conflit en ex-Yougoslavie a été interprété comme un contrecoup de la chute du mur de Berlin et non comme une guerre de conquête, comparable aux assauts de Napoléon ou de Hitler. D’autre part, nous avons eu tendance à adopter la perspective d’Emmanuel Kant sur l’histoire, selon laquelle la paix est l’état normal, l’horizon vers lequel tendent les régimes démocratiques, tandis que la guerre est un état d’exception momentané. Et si cette vision était remise en cause avec l’invasion de l’Ukraine par la Russie ?
Pour tenter de répondre, nous avons imaginé un dialogue entre Kant, Hegel et Nietzsche, parce qu’il est peut-être temps de changer de philosophie de l’histoire.
Notre rédacteur en chef Michel Eltchaninoff, auteur de Dans la tête de Vladimir Poutine, met en garde depuis des années contre la doctrine nationaliste et l’eurasisme de Vladimir Poutine, pointant sa volonté de reconstituer l’empire soviétique perdu. Il reprend ici sa thèse à la lumière des événements.
La politologue Alexandra Goujon, spécialiste de l’Ukraine, nous explique les racines profondes du courage des Ukrainiens face au rouleau compresseur de l’armée russe.
Michel Eltchaninoff a interrogé deux philosophes ukrainiens, Constantin Sigov et Volodymyr Yermolenko, ainsi qu’un penseur russe qui a préféré conserver l’anonymat, toute critique de l’invasion étant désormais passible d’une peine de prison en Russie.
De l’Antiquité à nos jours, trois âges de la guerre se sont succédé : les cités antiques craignaient la division interne et la guerre civile ; la Modernité fut dominée par des conflits entre États-nations ; et le XXe siècle, avec les totalitarismes, la Shoah et l’usage de la bombe atomique, fut marqué par un passage aux extrêmes. Est-il à craindre que ces trois âges fusionnent ?
Ce qui est certain, c’est qu’au XXIe siècle, les guerres ne commencent pas par une déclaration officielle en bonne et due forme et ne se terminent pas par des armistices ni des traités redessinant les frontières. C’est l’enseignement des spécialistes des conflits armés Jean-Vincent Holeindre, Ninon Grangé et Élie Baranets.
Dossier en ligne : https://www.philomag.com/dossiers/le-choc-de-la-guerre-en-ukraine