Documentation sociale

Vous êtes étudiant, professionnel, enseignant, documentaliste, chercheur en travail social ?
Accédez ici à tous les outils de PRISME vous permettant de chercher de la documentation et de suivre une veille documentaire spécialisées dans le secteur des sciences sociales et de l'action sociale.

Réponses 1 à 6 sur un total de 6

Votre recherche : *

Y a-t-il une limite à l’intervention professionnelle ?

Article de Jean Luc Boero, Xavier Bouchereau

Paru dans la revue Lien social, n° 1333, 14 au 27 février 2023, pp. 14-15.

Mots clés : Travail social : Métiers, Intervention sociale, Institution, Hiérarchie, Travailleur social, Usager, Implication personnelle, Pratique professionnelle, Valeur

Quel professionnel ne s’est pas heurté, un jour, aux obstacles opposés par l’institution (manque de moyens), la hiérarchie (non validation de ses choix), l’usager (non adhésion), lui-même (découragement) etc. ? Ces freins sont consubstantiels de toute action humaine.

Accès à la version en ligne

Distance, proximité, l’important c’est ce que l’autre supporte. Vers l’instauration d’un « espace d’aide potentiel »

Article de Xavier Bouchereau

Paru dans la revue Vie sociale, n° 39, janvier 2023, pp. 67-78.

Mots clés : Travail social : Métiers, Relation d'aide, Distance, Pratique professionnelle, Accompagnement social, Posture professionnelle, Compétence, Émotion, Winnicott (Donald Woods)

Aisément mentalisable, l’idée de « bonne distance » a longtemps participé à rassurer les professionnels en insistant sur ce qui relèverait d’une possible maîtrise de la relation d’aide. Mais en réalité, la « bonne distance » n’est pas un concept opérant de l’accompagnement social, elle échoue à dire la complexité de la rencontre entre un professionnel et la personne qui sollicite son aide, elle l’enferme dans une unidimensionnalité technique que la clinique récuse. C’est pourquoi, à partir des travaux de Donald Winnicott, nous proposons de développer la notion d’« espace potentiel d’aide », un espace dynamique, avec sa propre temporalité, que le professionnel va patiemment broder d’émotions, consolider d’écoute, vivifier de paroles pour que le sujet accepte de reconsidérer ce qu’il vit.

Accès à la version en ligne

Les usagers ont-ils la même temporalité que les institutions ?

Article de Xavier Bouchereau, Plume

Paru dans la revue Lien social, n° 1301, 21 septembre au 4 octobre 2021, pp. 14-15.

Mots clés : Travail social : Métiers, Usager, Institution, Temps, Pratique professionnelle, Relation travailleur social-usager

Respecter l’usager impose de ne pas précipiter son propre rythme, tout en se montrant suffisamment stimulant à son égard. Entre trop et pas assez …

Le travail social est-il soluble dans l’évaluation ?

Article de Xavier Bouchereau, Charline Olivier

Paru dans la revue Lien social, n° 1296, 25 mai au 7 juin 2021, pp. 14-15.

Mots clés : Travail social : Établissements, Évaluation, Travail social, Établissement social et médicosocial, Pratique professionnelle, Rentabilité

Si le travail social a toujours été soucieux d’évaluer la relation entre l’action menée et les besoins de l’usager, il en va autrement de la comptabilité des résultats, censée mesurer l’efficience et l’efficacité d’un service ou des politiques sociales, qui relève d’une logique de technologisation.

Comment garantir l'autonomie d'action face à la protocolisation ?

Article de Jean Luc Boero, Xavier Bouchereau

Paru dans la revue Lien social, n° 1262, 26 novembre au 9 décembre 2019, pp. 14-15.

Mots clés : Travail social : Métiers, Référentiel, Pratique professionnelle, Travailleur social, Management, Procédure

La pratique professionnelle est d'autant plus fertile qu'elle est valorisée et légitimée dans sa capacité à interagir face à l'imprévisible, à l'inattendu et à l'instantané. La multiplication des référentiels et des recommandations ne risque-t-elle pas d'agir comme un éteignoir ?

Au coeur des autres : journal d'un travailleur social

Livre de Xavier Bouchereau, édité par Sciences humaines, publié en 2013.

Mots clés : Éducateur spécialisé, AEMO, Témoignage, Famille en difficulté, Souffrance, Protection de l'enfance, Pratique professionnelle, Travail social

Une fillette meurt sous les coups de son beau-père après des années de calvaire. Ils sont tous les trois mineurs, le plus jeune n’a pas 14 ans et un visage d’ange, il est en larmes, le juge vient d’ordonner leur mise en examen pour viol sur mineure de moins de 15 ans. Ces histoires font régulièrement les gros titres des journaux, ou la rubrique des faits divers. À chaque fois, un cri d’indignation s’empare de l’opinion publique. Comment a-t-on pu laisser faire ça ? Que fait la protection de l’enfance ? "Je travaille pour la protection de l’enfance depuis bientôt 15 ans. Des situations dramatiques, parfois sordides, j’en ai connu quelques-unes, elles font partie de notre univers professionnel. Ce sont les risques du métier. Mais celui-ci est surtout fait de petites choses. C’est un art du quotidien qui s’apprend au plus près des personnes, loin du regard de tous, dans les banalités d’une rencontre, dans les pépites d’une parole. On accuse souvent les travailleurs sociaux de ne pas avoir vu, malheureusement c’est parfois vrai. Il nous arrive d’être aveugles, il nous arrive même de détourner le regard. Mais c’est peut-être parce que tous les jours nous regardons en face ce que plus personne ne veut voir, la face cachée de notre société, la souffrance sous toutes ses formes : la misère, la maltraitance, l’isolement, l’exclusion, la violence conjugale, la maladie… Non seulement nous regardons la souffrance dans les yeux mais nous essayons d’y déceler une raison d’y croire. Et c’est généralement là que pour nous tout commence, sans espoir démesuré mais avec la conviction profonde de pouvoir être utiles. Les éducateurs ne peuvent pas tout, mais ils doivent essayer. Beaucoup de professions partagent cette promiscuité avec la souffrance ordinaire, les médecins, les policiers, les pompiers… mais peu, je crois, la vivent comme nous, de l’intérieur, au sein même des familles, en franchissant les frontières de l’intime. J’ai passé des heures chez les personnes, assis autour de la table du salon à les écouter, un café à la main, debout dans la cuisine à tenter d’apaiser des conflits conjugaux. J’ai maîtrisé un adolescent en crise dans le couloir devant sa soeur médusée, je me suis recueilli devant la photo d’une mère disparue, accroché au mur du salon, sa fille de deux ans dans les bras, ses grands frères à mes côtés, j’ai réconforté une femme, le visage meurtri par les coups d’un mari jaloux, en me demandant comment j’allais bien pouvoir m’occuper de son fils le temps d’une hospitalisation. Ce sont des moments qu’on n’oublie pas, des histoires de tous les jours, des histoires passées sous silence, dont on ne ressort pas indemne mais qui vous construisent professionnellement et humainement. C’est toute la richesse de ce métier, il bat au coeur des autres. Chaque professionnel s’arrange comme il peut pour dépasser les embarras du métier, pour ne pas se laisser submerger par ce qu’il voit. Depuis mes premières années, j’écris. Quelques mots griffonnés à la va vite sur un carnet après un entretien difficile, des pages entières de réflexion pour essayer de comprendre ce qui m’arrive, une phrase qui ramasse ce qui m’encombre. Je livre ici quelques-unes de ces pages, elles couvrent plus d’une décennie passée à accompagner l’enfance en danger. Elles échouent souvent à décrire tout ce que j’ai vécu, à en saisir toute la singularité, mais ces pages lèvent cependant un coin du voile".