Article de Bénédicte Bonzi, Romain Gaspar
Paru dans la revue La Gazette des communes, n° 18/2664, Semaine du 8 au 14 mai 2023, pp. 20-21.
Mots clés : Lien social-Précarité, Aide alimentaire, Violence, Alimentation, Bénévolat, Pauvreté, Précarité, Collectivité territoriale, Agriculture
Près de quarante ans après la loi "Coluche", huit millions de Français ont encore besoin de l'aide alimentaire pour vivre, selon le rapport annuel du Secours catholique sur l'état de la pauvreté en France. Pensée comme un dispositif d'urgence, l'aide alimentaire s'est pérennisée. Le paradoxe est que, dans le même temps, près de 10 millions de tonnes de nourriture consommable sont gaspillées chaque année en France, d'après l'Adema. L'anthropologue Bénédicte Bonzi a donc voulu se plonger durant cinq ans au sein des Restos du cœur pour mieux comprendre les défaillances du système. Il en ressort un ouvrage dense, "La France qui a faim" (éd. du Seuil, 2023), qui fait le constat de bénévoles en souffrance, de bénéficiaires qui n'arrivent pas à sortir de la pauvreté et d'une faillite de notre système agricole.
Article de Bénédicte Bonzi, Suzanne Jean
Paru dans la revue Actualités sociales hebdomadaires ASH, n° 3299, 17 mars 2023, pp. 30-31.
Mots clés : Lien social-Précarité, Enquête, Alimentation, Aide alimentaire, Inégalité, Pauvreté, Adulte en difficulté, Malnutrition, Agriculture, Bénévolat
Pour les besoins de son enquête, Bénédicte Bonzi a travaillé aux Restos du cœur pendant cinq ans. Elle décortique les mécanismes qui amènent l’aide alimentaire à perpétuer les inégalités sociales au détriment des bénéficiaires. Pour garantir le droit à se nourrir correctement, elle propose la création d’une sécurité sociale de l’alimentation.
Livre de Bénédicte Bonzi, édité par Seuil, publié en 2023.
Mots clés : Lien social-Précarité, Aide alimentaire, Don, Agriculture, Bénévolat, Enquête, Urgence sociale, Violence, Libéralisme, Précarité, Action humanitaire, Économie, Restos du Coeur
En France, dans ce pays riche où l'agriculture se veut productiviste et exportatrice, une personne sur dix doit recourir à des dispositifs d'aide alimentaire. Les Restos du coeur en sont l'un des acteurs principaux. Que leur existence soit devenue indispensable révèle l'absurdité et la triple faillite de notre système agricole, malade d'un bout à l'autre de la chaîne. Mondialisé et industriel, celui-ci participe au désastre écologique en cours tandis que nombre d'agriculteurs français sombrent dans la pauvreté malgré un lourd labeur.
A travers l'incroyable travail réalisé par l'association fondée par Coluche il y a bientôt quarante ans, on pourrait croire que les dons de nourriture et de temps répondent au droit à l'alimentation. Pourtant, il n'en est rien. Sur le terrain, les bénévoles sont en souffrance. Ils constatent que leur action, loin d'aider à sortir de la pauvreté, consiste surtout à maintenir une paix sociale, en évitant des vols et des émeutes de la faim.
Car l'impossibilité à accéder à la nourriture est une violence qui s'exerce contre les plus pauvres. On sort profondément ébranlé de cette enquête dans le monde invisible du quotidien de l'aide alimentaire. Et si, dans une société démocratique, l'urgence consistait moins à donner de la nourriture que des droits pleins et entiers ?
Article de Bénédicte Bonzi
Paru dans la revue Vie sociale, n° 36, décembre 2021, pp. 49-62.
Mots clés : Lien social-Précarité, Aide alimentaire, Précarité, Don, Bénévolat, Bénéficiaire, Capitalisme, Valeur, Solidarité, Demande, Restos du coeur
L’observation fine des lieux de distributions alimentaires révèle une inadéquation entre la chose donnée, la chose demandée et la chose reçue. Malgré leur don de temps, les bénévoles chargés de distribuer l’aide alimentaire se sentent débordés par toujours plus de personnes à nourrir. À leur tour les bénéficiaires ne parviennent pas à sortir d’un dispositif qui ne les satisfait pas. Cet article montre comment le capitalisme s’approprie le système du don. S’attachant à l’ensemble du système alimentaire, il aborde comment les énoncés visant la protection de l’environnement sont mis à mal dans une perspective utilitariste des aliments. Il aboutit sur la prise de conscience récente, au sein de collectifs citoyens, d’une synergie nécessaire entre les problématiques agricoles, environnementales et sociales que croise l’aide alimentaire.
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