PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
L’adolescence est une période de transformation des liens. Pour la prise en charge des adolescents en souffrance, la liaison et la coordination sont centrales. Les liens qui s’établissent avec et autour d’eux diminuent les risques de rupture. L’existence d’une infirmière de liaison, coordonnée avec le cadre de santé, est un atout important pour la continuité des soins et le fonctionnement d’une unité de médecine de l’adolescent.
L’infirmière est la clé de voûte du projet de soins, du fait de sa présence continue, de jour comme de nuit, dans l’unité hospitalière où est accueilli l’adolescent. Cette proximité permet l’observation, l’alliance thérapeutique, la réassurance et la contenance, de même que l’entretien du lien entre l’adolescent, les parents et les autres professionnels de santé. Les transmissions sont essentielles en raison de la multiplicité des intervenants et des possibles conduites de clivage.
L’accueil de l’adolescent et de ses parents pour une hospitalisation se fait le plus souvent à partir des urgences pédiatriques. Ce contexte anxiogène est fréquemment majoré par les motifs conduisant à l’hospitalisation : symptômes inexpliqués, crise suicidaire, dénutrition sévère, etc. Cet accueil, en exerçant un travail d’alliance et une délégation de soins, est essentiel à la réussite du projet de soins.
Le centre Kâlî accueille en journée des adolescents qui présentent des troubles psychiques. En les privant de contacts avec leurs pairs, de projets, d'opportunités d'autonomisation et d'expérimentation en dehors de la sphère familiale, mais aussi pendant un temps d'accompagnement thérapeutique en présentiel, la crise sanitaire a accentué leurs fragilités.
Dossier composé de 4 articles :
- Du trauma au traumatisme organisateur : jeux de reflets transféro/contre-transférentiels
- Traumatisme et névrose de l'adolescence
- Le masochisme : un destin du traumatisme à l'adolescence ?
- (Re)naître à la vie après un viol
Cet article décrit le fonctionnement d’une équipe pluridisciplinaire de pédopsychiatrie dans l’accompagnement d’adolescents hospitalisés pour anorexie mentale sévère. Laissant tomber le contrat de poids au profit d’un « contrat moral », notre modèle de prise en charge invite le patient et le soignant à faire l’expérience d’une rencontre intersubjective hédoniste nécessaire pour dépasser les illusions et les dénis communs. Nous verrons comment notre positionnement, libéré de certaines « contraintes » et « privations », permet aux adolescents dits anorexiques d’accepter un retour de l’ordre naturel des choses dans la sécurité et le plaisir.
L’adolescence peut se définir de multiples façons et l’arrivée au monde adulte est complexe, d’autant plus lorsque l’on est suivi pour une maladie chronique. Ce constat, appliqué au champ de la psychiatrie, a induit un travail collaboratif entre les services infanto-juvénile et adulte sur notre territoire de santé. Au-delà de pratiques de soins réfléchies en équipe, coordonnées, voire conjointes, que nous exposerons, notre réflexion s’appuiera sur la présentation de vignettes qui résument la complexité et la nécessité d’un travail de liaison. Cette richesse clinique et la quasi-absence d’études concernant le domaine de la santé mentale nous ont conduits à proposer des modalités de travail pour un relais sécure entre les deux services infanto-juvénile et adulte, mais aussi à conduire une recherche dans le domaine de la transition en psychiatrie.
Les adolescents en souffrance psychique nous mettent au travail et nous obligent à décloisonner nos institutions. Le partenariat entre les services de pédiatrie et les centres médico-psychologiques (cmp) devient une réalité nécessaire pour le bien-être de nos patients. Il s’agit de réunir deux fonctionnements et deux temporalités. C’est une rencontre unique entre deux cultures différentes, qui se complètent et se nourrissent l’une l’autre.
Nous évoquerons les liens qui unissent la pédiatrie et les cmp à travers une unité de médecine de l’adolescent : l’Unité d’accueil et de crise de l’adolescent de l’hôpital de Neuilly-sur-Seine.
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 88, 2020, pp. 24-42.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, CMP, Psychiatrie infantile, Enfant, Adolescent, Traitement statistique, Établissement social et médicosocial
Pivots de la prise en charge en pédopsychiatrie, les centres médico-psychologiques infanto-juvéniles (cmp-ij) sont des « unités de coordination et d’accueil en milieu ouvert qui organisent des actions de prévention, de diagnostic, de soins ambulatoires et d’interventions à domicile mises à la disposition de la population » (Arrêté du 14 mars 1986). Si plusieurs rapports récents ont souligné les difficultés de ces structures à faire face à l’évolution de la demande, l’activité des cmp-ij n’a fait l’objet que d’une description limitée. Malgré des limites importantes liées à la qualité de ces données et à la méthode du recueil d’information, l’analyse des bases de données médico-administratives (rim-p) permet d’appréhender quelques tendances de l’activité de ces structures.
Le « centre médico-psychologique » (cmp) a une histoire. De nombreuses histoires individuelles racontant la vie de plusieurs générations d’équipes de secteur, mais également une histoire propre. Anciennement nommé dispensaire d’hygiène mentale, la circulaire du 16 mars 1972, acte de naissance de la psychiatrie infanto-juvénile de secteur, le définit comme « l’élément de base du dispositif de secteur », « un centre de diagnostic et de traitement ambulatoire pour enfants ». La période de sa naissance est aussi celle de la refondation de l’institution hospitalière, des controverses liées à la loi sur le handicap et d’un mouvement psychiatrique en plein essor.
À l’heure où certains cmp sont fermés, regroupés, fusionnés ou menacés, retracer l’histoire des centres médico-psychologiques, le contexte historique et sociologique, à travers la consultation des archives de différents ministères, prend tout son sens.