PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 37, n° 1, pp. 67-88.
Mots clés : Maltraitance, Personne âgée, Concept, Causalité, Typologie, Risque, Violence, Famille, Enquête, Sociologie, Droit, Tabou, Prévention, Politique sociale, ESPAGNE
Après un bref rappel des éléments-clés du cadre théorique et conceptuel, on exposera la méthodologie, les résultats essentiels et les conclusions dïune recherche sur la violence familiale exercée contre les personnes âgées. A travers une analyse sociojuridique, on explorera la réponse sociale, juridique et institutionnelle au phénomène de la violence familiale envers les personnes âgées en Espagne en général, et en Aragon en particulier. Une réalité qui reste généralement encore cachée, relativement peu étudiée, et insuffisamment traitée par les politiques sociales de prévention de la violence domestique.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 36, n° 4, pp. 363-387.
Mots clés : Délit sexuel, Détenu, Prison, Sociologie, Prise en charge, Psychiatrie, Thérapie, THERAPIE COMPORTEMENTALE, Risque, Récidive, Santé mentale, Légitimation, Travail social, Pratique professionnelle, Prévention, PRATIQUE DE TRAVAIL SOCIAL
Partant de la grille de lecture de la « nouvelle pénologie », cet article propose une analyse de l'évolution de la prise en charge psychiatrique et sociale en milieu pénitentiaire des délinquants sexuels. Le traitement psychothérapeutique comme le traitement social, réhabilitatif, se décalent aujourd'hui vers un accompagnement psycho-socio-éducatif via des techniques cognitivo-comportementalistes, plus inscrit dans une perspective pragmatique de gestion des risques et de lutte contre la récidive. Ce mouvement interroge nombre de professionnels mais sa généralisation renvoie aussi aux paradoxes originels de ces domaines de pratique..
Article de Laurence SIMMAT DURAND, Natacha VELLUT, Anne TURSZ
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 36, n° 4, pp. 413-440.
Mots clés : Infanticide, Criminalité, Statistiques, Sociologie, Droit pénal, Justice, Expertise judiciaire, Analyse de contenu, Procédure, Analyse comparative, Sanction pénale, Mère, Récidive, Famille
Une catégorie de crimes contre les enfants semble particulièrement médiatisée, celle des décès des premières vingt-quatre heures, perpétrés en général par la mère et maintenant désignés sous le terme de néonaticides. L'étude approfondie de 34 dossiers judiciaires de néonaticides et de la presse concernant ce sujet permet d'esquisser des pistes sur le statut actuel de ce crime tout à fait particulier, bien qu'il ne soit plus pénalement spécifié. Le travail de la justice face à ces morts violentes est décrypté au travers du contenu des dossiers, procès-verbaux, expertises, actes de procédure. Les données recueillies, de nature quantitative et qualitative, permettent de comparer les types de procédure judiciaire, les auteurs mis en cause et les peines qui leur sont infligées. Comme dans les autres pays où une incrimination spécifique n'est pas prévue par le code pénal, les décisions varient considérablement, du classement sans suite, non-lieu ou acquittement, jusqu'à quinze années de réclusion criminelle. L'article analyse les éléments qui ont pu les influencer, parmi les autopsies, les expertises psychiatriques, les aveux de la mère, ou sa capacité à exprimer une culpabilité.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 36, n° 4, pp. 441-469.
Mots clés : Drogue, Consommation, Répression, Sanction pénale, Statistiques, Typologie, Évolution, Sociologie, Droit pénal
Contrairement à l'opinion courante selon laquelle la loi du 31 décembre 1970 serait de moins en moins appliquée, l'analyse des statistiques policières et judiciaires montre que la pénalisation de l'usage de stupéfiants est de plus en plus systématique en France. L'interprétation des évolutions dans la répression de l'usage de stupéfiants révèle différents usages possibles des chiffres. Si on réduit la pénalisation au rapport entre usagers interpellés et condamnés, elle a en effet reculé ; si on la comprend comme un recours accru au système pénal pour traiter les affaires d'usage, y compris en amont des tribunaux, on conclut au contraire à une pénalisation renforcée et à une diversification des modes de sanction de l'usage de stupéfiants entre 1986 et 2009.
La tendance à la responsabilisation accrue du justiciable dans le champ pénal est un phénomène qui s'illustre tout particulièrement dans les sanctions alternatives que sont la surveillance électronique et la peine de travail. Chargé de mener à bien un parcours d'insertion ou de s'intégrer dans un milieu de travail, le condamné se trouve renvoyé à l'exercice responsable de la (relative) autonomie qui lui est accordée dans ce cadre. On note cependant que ce projet se réalise aussi grâce à lacontribution d'une multitude d'acteurs privés quiconcourent directement ou non, consciemment ou non, à l'exécution d'une peine en milieu ouvert. Il semble donc qu'un transfert de responsabilité s'opère non seulement vers le condamné mais également vers son environnement proche, qu'il s'agisse des acteurs de sa sphère familiale, amicale ou professionnelle. La présente contribution vise dès lors à rendre compte, au départ de données empiriques issues du terrain belge, des effets indirects que l'injonction d'autonomie faite à un condamné à une peine de travail ou placé sous surveillance électronique produit sur son environnement ainsi que des transferts de responsabilité qui peuvent s'opérer à cet égard.
La note de vie scolaire instaurée en France à la rentrée 2006 dans les collèges est en lien avec la lutte contre la violence à l'école. Les débats à son propos sont révélateurs des tensions actuelles autour des principes de justice entre des professionnels (enseignants, conseiller principal d'éducation, chef d'établissement) qui doivent s'accorder sur la manière d'attribuer la note. Outre les difficultés classiques de l'évaluation, la note de vie scolaire rencontre des obstacles particuliers demandant des arbitrages au cas par cas qui, tout en étant symptomatiques de la tendance actuelle à trouver des réponses locales et personnelles aux problèmes scolaires, peuvent fragiliser le dispositif même.
Cet article porte sur les carrières d'usagers de cocaïne inconnus des institutions socio-sanitaires et répressives. Il présente les résultats d'une enquête conduite par entretiens semi-directifs auprès de 50 usagers appartenant à cette population cachée. Les auteurs retracent les différentes étapes des carrières en portant une attention particulière aux fréquences d'usage mais aussi aux contextes de consommation, aux significations de l'usage ainsi qu'aux dynamiques de groupe façonnant les parcours individuels.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 35, n° 4, pp. 459-484.
Mots clés : Prostitution, TRANSSEXUALISME, Homosexualité, Migration, Sociologie, Identité, Rue, Socialisation, Travail, GENRE, FEMME IMMIGREE, EQUATEUR, FRANCE, NORD, LILLE
Migration, genre, prostitution, seront abordés ici à travers le parcours prostitutionnel de transsexuelles équatoriennes lilloises. La fabrication de l'identité transgenre, identité inscrite dans un « vide du genre », se décline comme un processus, où différents univers de référence s'imbriquent : l'homosexualité, la prostitution, la migration. Ce dessein de transmutation de soi, de « conversion de soi » qui se résout dans et par un long travail identitaire, place le transgenre dans une position paradoxale : celle de s'ancrer dans une identité sexuelle désirée devenir presque femme ou celle de rester dans une identité indéterminée qui dans les deux cas inscrit sa vie dans un espace de marginalité et de transgression.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 35, n° 4, pp. 485-501.
Mots clés : Prison, Santé mentale, Sociologie, Prise en charge, Isolement, Exclusion sociale, Médicament, Accompagnement, QUEBEC, CANADA
Depuis plusieurs années, les institutions carcérales sont confrontées au problème de la présence, derrière leurs murs, d'une population présentant des troubles importants de santé mentale. Or, la prise en charge de cette population semble se heurter à de nombreuses difficultés, difficultés que nous avons analysées à partir d'une étude dans divers établissements correctionnels du Québec. Il ressort ainsi, qu'en dépit d'une dénonciation récurrente de la vulnérabilité de ce groupe, les condamnés avec des problèmes de santé mentale se retrouvent dans un cercle de contrôle et de dépendance encore plus marqué que celui du condamné sans problèmes particuliers. Ignorés, oubliés, infantilisés, ces détenus se retrouvent dans une situation de précarité importante. Faute de moyens, sans lieux d'hébergement adaptés, les interventions réalisées auprès de cette population, dont les troubles sont d'ailleurs rarement dépistés, sont généralement réduites à une simple distribution de médicaments. Elles accentuent d'autant plus l'isolement et l'exclusion auxquels se trouve soumise toute population captive.