PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Cet article se propose de revenir sur la période du premier confinement dans le secteur de l’accueil-hébergement-insertion à partir d’une plate-forme numérique de recueil de récits de confinement de personnes en situation de précarité par leurs pairs. Au travers des témoignages postés sur cette plate-forme et d’un retour d’expérience des principaux acteurs, professionnels et personnes accueillies/accompagnées, il met en évidence les effets du confinement et du déploiement des mesures sanitaires et sociales auprès des personnes en situation de pauvreté. Il fournit également des pistes de réflexion sur l’effet de l’expertise d’usage sur les politiques publiques et la construction d’une démarche et d’une parole collectives.
Article de Alice Casagrande, Martine Dupré, Mireille Paulet
Paru dans la revue Vie sociale, n° 37, avril 2022, pp. 205-216.
Mots clés : Justice-Délinquance, Abus sexuel, Victime, Pair aidant, Groupe de parole, Groupe de travail, Compétence, Expert, CIASE (Commission indépendante d’investigation des abus sexuels dans l’Église)
Le présent article est issu d’une intervention à trois voix lors d’une journée de l’andesi en septembre 2021. Prononcée à un moment où le rapport de la CIASE (Commission indépendante d’investigation des abus sexuels dans l’Église) n’était pas encore paru, elle visait à proposer une analyse d’un groupe de travail interne à la commission associant experts et représentants des associations et collectifs de victimes. Le présent texte conserve volontairement les styles différents des trois oratrices qui se sont exprimées, afin d’en donner à voir les cheminements respectifs.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 37, avril 2022, pp. 197-201.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Épidémie, Crise, Désir, Attention, Estime de soi, Soin, Habitude, Ennui, Confinement
Pour retrouver le chemin d’un désir d’avenir, rien ne semble plus nécessaire que la considération (attention, prévenance, estime, soin) de ce que les hommes et les femmes vivent en ces temps d’incertitude.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 36, décembre 2021, pp. 23-35.
Mots clés : Action sociale : histoire et perspectives, Histoire sociale, Aide alimentaire, Représentation sociale, Bénévolat, Relation travailleur social-usager, Chômage, Action humanitaire, ONG, Précarité, Loi 2016-138 du 11 février 2016, Amendement Coluche
Cet article retrace l’histoire de l’aide alimentaire en France avec un regard particulier sur trois thématiques : la relation entre le monde associatif et l’action de l’État, la question des représentations des bénévoles à l’égard des usagers, leurs motivations et la représentation que peuvent en avoir d’autres acteurs. Enfin, l’article évoque aussi l’histoire récente, marquée par la multiplication des initiatives locales aux côtés des grands organismes que sont les Banques Alimentaires et les ONG historiques.
Les inégalités sociales de santé sont reflétées en matière de nutrition, avec un continuum dans la distribution des comportements alimentaires, les populations plus vulnérables ayant des comportements alimentaires globalement moins favorables à la santé. La consommation de fruits et légumes en particulier montre des disparités importantes entre les groupes sociaux, et peut être considérée comme un marqueur social. Les politiques publiques, en se focalisant sur l’information nutritionnelle, peuvent contribuer à l’aggravation de ces inégalités. Il est donc essentiel d’accompagner l’information des populations par des mesures en faveur d’un environnement par défaut favorable à la santé, pour rendre évident et accessible un choix « sain ».
L’alimentation de qualité est au cœur d’enjeux majeurs pour la résilience de nos sociétés mais reste pourtant inaccessible au plus grand nombre, une fracture encore renforcée par la crise sanitaire et économique actuelle. Favoriser un accès universel à l’alimentation de qualité doit donc plus que jamais être une priorité.
Cet objectif appelle une réponse systémique mêlant une profonde transformation des politiques nationales et internationales et le développement de multiples solutions locales inclusives et solidaires. La coordination territoriale joue un rôle fondamental dans cette approche systémique en permettant une action cohérente pour répondre au mieux aux diverses situations. Mais, au-delà de cette nécessaire coordination, les acteurs locaux doivent engager de véritables coopérations pour faire émerger des projets collectifs renforçant l’accès à une alimentation de qualité à travers la mutualisation de moyens, de savoirs et de compétences et permettant la participation (sous différentes formes) des personnes en situation de précarité à la conception et à la mise en œuvre des initiatives.
À partir de plusieurs exemples inspirants de coordinations et de coopérations territoriales, cet article analyse les principaux enjeux de la construction de la gouvernance territoriale autour de l’accès à une alimentation de qualité.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 36, décembre 2021, pp. 49-62.
Mots clés : Lien social-Précarité, Aide alimentaire, Précarité, Don, Bénévolat, Bénéficiaire, Capitalisme, Valeur, Solidarité, Demande, Restos du coeur
L’observation fine des lieux de distributions alimentaires révèle une inadéquation entre la chose donnée, la chose demandée et la chose reçue. Malgré leur don de temps, les bénévoles chargés de distribuer l’aide alimentaire se sentent débordés par toujours plus de personnes à nourrir. À leur tour les bénéficiaires ne parviennent pas à sortir d’un dispositif qui ne les satisfait pas. Cet article montre comment le capitalisme s’approprie le système du don. S’attachant à l’ensemble du système alimentaire, il aborde comment les énoncés visant la protection de l’environnement sont mis à mal dans une perspective utilitariste des aliments. Il aboutit sur la prise de conscience récente, au sein de collectifs citoyens, d’une synergie nécessaire entre les problématiques agricoles, environnementales et sociales que croise l’aide alimentaire.
Cet article fait le point sur un problème majeur de santé publique : l’augmentation constante depuis trente ans du surpoids et de l’obésité. Si ce phénomène s’avère bien plus inquiétant encore dans le monde anglo-saxon, les stratégies de prévention et de traitement sont à certains égards plus développées. À travers deux exemples, la restauration scolaire et les ateliers cuisine proposés aux personnes en situation de grande pauvreté, l’auteur fait ressortir quelques traits saillants de ces différentes approches.
Cet article montre que la coordination de l’aide alimentaire prend des formes multiples à un niveau local. Les centres communaux d’action sociale (CCAS) peuvent financer ou porter des épiceries sociales, des lieux de distribution, des plateformes logistiques ou soutenir une dynamique de coordination sur leur territoire. Mais bien que l’échelon local présente de nombreux avantages, l’articulation avec d’autres politiques publiques locales ou d’autres niveaux d’action en construction reste indispensable. Dans sa démarche de coordination, le CCAS peut s’appuyer sur des plans et stratégies politiques – projets alimentaires territoriaux (pat), contrats locaux de santé (CLS), pôles territoriaux de compétitivité économique (PTCE) – qui permettront de guider l’action mais aussi de s’inscrire dans des visions plus larges et systémiques.
Paru dans la revue Vie sociale, n° 36, décembre 2021, pp. 65-79.
Mots clés : Lien social-Précarité, Aide alimentaire, Précarité, Accompagnement social, Alimentation, Économie sociale et solidaire, Lien social, Bénéficiaire, Insertion sociale, Don, Autonomie, Crise, Fédération française des Banques Alimentaires, Loi 2016-138 du 11 février 2016, Loi 2020-105 du 10 février 2020
Depuis sa création en 1984, le réseau des Banques Alimentaires s’est développé, structuré, professionnalisé et constamment adapté. En 2020, les Banques Alimentaires ont accompagné plus de 2 millions de bénéficiaires. Ce travail est accompli au quotidien par les 79 Banques Alimentaires et leurs 31 antennes. Il s’appuie sur les quelque 7 000 bénévoles et plus de 500 salariés qui assurent un maillage au plus près des territoires en France métropolitaine, aux Antilles et à la Réunion. Les Banques Alimentaires distribuent leurs produits à plus de 6 000 associations et CCAS partenaires. Depuis mars 2020, la crise sanitaire et sociale a remis en avant l’importance de l’aide alimentaire. Elle a marqué la grande capacité d’adaptation et d’innovation de ce réseau, amplifiant souvent des transformations déjà engagées : distribution directe, achats de produits alimentaires locaux diversifiés et de qualité, distribution de produits d’hygiène, prévention santé, dispositifs pour les étudiants, etc. Ancrées sur un modèle non lucratif qui s’inscrit dans l’économie sociale et solidaire, les Banques Alimentaires ont pour projet d’inscrire leur action dans les grands défis auxquels notre société est confrontée : la lutte contre le gaspillage, le lien entre nutrition et santé, le changement climatique, la construction de systèmes alimentaires locaux, la réduction des inégalités sociales.