PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 45, n° 4, décembre 2021, pp. 613-644.
Mots clés : Santé-Santé publique, Toxicomanie, Addiction, Overdose, Drogue, Accompagnement, Opium, Prévention, Réduction des risques, Prévention sanitaire, Police, Milieu urbain, Etats Unis d'Amérique, Boston
L’objet de cet article est d’analyser la mise en œuvre de programmes d’accompagnement des usagers de drogues vers le soin mis en œuvre par certaines polices municipales au Massachusetts. Il montre comment se sont construites ces nouvelles pratiques et comment les policiers ont été amenés à questionner l’efficacité de leurs méthodes habituelles. Face à une mort évitable, ils exercent leur compassion pour venir en aide aux usagers de drogues et leurs familles. Cette logique humanitaire se traduit par le déploiement de formes de coercition bienveillante incitant les usagers de drogues à faire le choix du rétablissement. De telles évolutions sont contingentes à la politique locale et à la disponibilité des ressources humaines, financières et sanitaires, confortant les inégalités territoriales. Les programmes coexistent avec une recherche de justice sociale et raciale. Ces deux logiques concurrentes concourent à requalifier les problèmes de drogues et d’addiction comme problèmes de santé publique et non de sécurité publique.
La mission de soigner, d'accompagner, fait courir à ceux qui l'assument le risque d'un dés-étayage subjectif dont ils doivent être conscients pour y faire face, avec les moyens du bord - à l'aide de leur créativité propre et celle de leurs réseaux d'appartenance, professionnels et privés. La situation Covid, si elle a dévoilé des processus délétères que nous avons tenté ici d'évoquer, a aussi mis en évidence les capacités de la plupart des équipes à mobiliser et à mettre en perspective de nouvelles formes de socialité.
Paru dans la revue Le Journal des psychologues, n° 392, novembre 2021, pp. 69-72.
Mots clés : Santé-Santé publique, Soin, Médecine, Care, Relation soignant-soigné, Winnicott (Donald Woods)
En 1970, invité à s’exprimer devant des médecins et des infirmières, Donald W. Winnicott propose alors de repenser le soin et la pratique médicale à l’aune de ce qu’il va nommer le « care-cure » inspiré de son exercice de la cure analytique. Le soin n’est pas seulement guérison, il est aussi attention à l’autre. En temps d’épidémie, où la technique et le pharmaceutique peuvent parfois être mis au premier plan, n’est-ce pas le moment de réinterroger les fondements d’un soin qui soit aussi un humanisme ?
Paru dans la revue Actualité et dossier en santé publique, n° 115, septembre 2021, pp. 12-58.
Mots clés : Santé-Santé publique, Santé, Environnement, Risque, Épidémiologie, Législation, Union européenne, Politique sanitaire, Formation, Formation professionnelle continue, Prévention sanitaire, Grossesse, Enfant
La problématique de la perturbation endocrinienne induite par des contaminants chimiques environnementaux dans les produits de consommation est à l’origine de nombreuses controverses. Elle est riche en paradoxes, qui seront abordés dans ce dossier.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2021, pp. 45-67.
Mots clés : Santé-Santé publique, Technologie numérique, Inégalité, Santé, Politique, Accès aux soins, Territoire, Service public
Les interrelations entre deux marqueurs des systèmes de santé occidentaux, la numérisation de la santé et la persistance des inégalités sociales de santé (ISS), sont étudiées pour en déterminer le degré d’intérêt exprimé par les pouvoirs publics (donc de mise à l’agenda des priorités politiques) et de mise en œuvre de politiques à leur égard. Cette sociologie comparée de l’action publique entre infra-territoires de quatre pays (France, Canada, Espagne et Angleterre) repose sur une étude documentaire et sur des entretiens auprès d’acteurs clés de ces champs. Le sujet des effets inattendus du numérique n’est pas prépondérant dans les politiques liées à ce nouveau mode d’organisation sociotechnique, notamment celui des liens avec les inégalités sociales de santé qu’il peut contribuer à alimenter. Aussi le couplage ISS-santé numérique n’est-il pas sélectionné comme un "problème public" et ne fait-il pas l’objet d’une politique publique clairement définie et priorisée. Toutefois, un appareil d’instruments d’action publique est parfois mobilisé et mobilisable pour promouvoir l’équité en santé numérique dans les quatre pays. Son cadre conceptuel de mise en œuvre est également analysé.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2021, pp. 333-345.
Mots clés : Santé-Santé publique, Santé, Inégalité, Épidémie, Espérance de vie, Territoire, Politique sanitaire, Environnement, Covid-19
Le 26 septembre 2020, Richard Horton, éditeur en chef du prestigieux Lancet, revue elle-même prise dans la tourmente des publications scientifiques relatives au Covid-19, publiait un éditorial très politique qui a eu un grand écho dans le monde. Il y remet en cause l’usage de la notion de pandémie pour qualifier la crise sanitaire actuelle, au profit de celle de "syndémie".
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2021, pp. 319-332.
Mots clés : Santé-Santé publique, Santé, Santé publique, Quartier prioritaire, Territoire, Participation, Enquête, Inégalité, Classe sociale, Précarité, Québec, Belgique, France
Depuis plusieurs décennies, la récurrence des discours publics sur les "crises" des systèmes de santé en Europe et en Amérique du Nord va de pair avec la montée des discours sur le rôle central de la "santé publique" et de la "démocratie en santé" dans l’action publique et la lutte contre les inégalités sociales de santé . Les discours qui ont accompagné la crise sanitaire et sociale liée à l’épidémie de Covid-19 en sont un exemple particulièrement saillant.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2021, pp. 305-317.
Mots clés : Santé-Santé publique, Santé, Inégalité, Médecine, Quartier prioritaire, Approche historique, Banlieue, Centre de santé, Accès aux soins, Politique sanitaire
L’objet de ce « point de vue » est d’analyser le renouveau de la médecine sociale en France aujourd’hui en partant d’une énigme : en France, comme la pandémie de Covid-19 l’a révélé, beaucoup de quartiers populaires en banlieue des grandes villes sont devenus des déserts médicaux urbains, à l’image de ceux de la Seine-Saint-Denis sur lesquels j’ai particulièrement enquêté, notamment dans une recherche menée conjointement avec Audrey Mariette sur les politiques, professions et pratiques de santé en territoires populaires (Mariette et Pitti, 2020). Or, depuis une dizaine d’années, c’est précisément dans ces quartiers que se créent des centres de santé, portés par des équipes de soins primaires, qui ont en commun de développer une médecine sociale et une approche dite communautaire des soins et de la santé – six existent à ce jour (ouverts en 2006 à Toulouse, en 2011 à Saint-Denis, en 2012 à Échirolles, en 2018 à Vaulx-en-Velin et à Marseille, en 2020 à Cherbourg), plusieurs autres sont en projet et un réseau des centres de santé communautaire est en voie de constitution, à l’échelle nationale.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2021, pp. 293-304.
Mots clés : Santé-Santé publique, Santé, Inégalité, Centre de santé, Service public, Solidarité
Raisonner en termes d’inégalités plutôt que de différences ou de vulnérabilités n’est pas neutre (Gelly et al., 2021). Selon plusieurs sociologues "il s’agit de considérer que c’est la société qui produit les disparités que nous observons, que l’on n’assiste pas à la dérive d’une catégorie précaire ou vulnérable, mais à des évolutions dont tous les groupes sociaux sont, qu’ils le reconnaissent ou non, solidaires" (Fassin et al., 2000, 15-16). Cette idée est également celle qui ressort des travaux de R. Wilkinson (1996 et 2000) quand il montre, en tant qu’épidémiologiste, que la santé dépend de facteurs sociaux structurels et que travailler à réduire ces inégalités, qui ne relèvent pas au départ de la santé mais plutôt du logement, de la sécurité, de la pauvreté, etc., participeraient à améliorer la santé de la population dans son ensemble.
Paru dans la revue Revue française des affaires sociales, n° 3, juillet-septembre 2021, pp. 275-292.
Mots clés : Santé-Santé publique, Santé, Immigré, Foyer de vie, Vieillissement, Travailleur immigré, Personne âgée, Espace, Société, Exclusion sociale, Précarité, Lieu de vie, Non-recours
Cet article explore les inégalités de santé au sein de la population immigrée vieillissante résidant en foyer de travailleurs migrants. Le propos se focalise sur cette population afin de saisir les spécificités du foyer comme lieu de vie, ses effets sur l’état de santé et le recours aux soins des travailleurs immigrés âgés. On observe des indicateurs plus défavorables dans la population vivant en foyer au regard de celle résidant en habitat classique : couverture de santé moins étendue, recours moindre aux médecins spécialistes, plus forte proportion de personnes précaires, etc. Cet état des lieux relevant de constructions sociales et territoriales ne donne pas les mêmes chances de vieillir en bonne santé aux immigrés résidant en foyer. On note particulièrement l’influence de facteurs comme le cadre social et spatial du lieu d’habitation, le réseau social, le rapport à la ville, les politiques communales, etc. La santé est un révélateur du quotidien vécu par cette population, mais également de leur intégration par les pouvoirs publics dans la société française. L’analyse géographique proposée, par l’étude des interactions respectives entre espace, société et santé, présente ainsi l’intérêt de révéler des mécanismes d’exclusion sociale.