PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Article de Virginie Cruveiller, Graciela C. Crespin
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LX, n° 1, janvier-juin 2017, pp. 197-212.
Mots clés : Enfance-Famille, Handicap-Situations de handicap, Autisme, Prise en charge, THERAPIE COMPORTEMENTALE, Recherche, Évaluation, TED, ABA (méthode)
Les interventions comportementales intensives et précoces – méthode ABA (Applied Behavior Analysis), ou EIBI (Early Intensive Behavioral Intervention) – font aujourd’hui l’objet d’un apparent consensus ; leur validité serait scientifiquement prouvée. Or, les données de la littérature scientifique sont bien plus divergentes et controversées qu’il n’y paraît. Cet article se propose de faire le point sur l’état actuel des connaissances en la matière, à travers une revue de la littérature récente (essais cliniques et méta-analyses parus depuis 2009). Si ce type d’intervention est probablement efficace sous certaines formes et pour certains enfants, comme l’attestent plusieurs essais cliniques, de nombreuses questions restent sans réponse, et le niveau de preuve général de ces études est grevé par un certain nombre de biais méthodologiques potentiels. De plus, certaines études montrent que l’intensivité d’une prise en charge n’est pas nécessairement corrélée à l’importance de ses effets. Les données actuellement disponibles – par ailleurs souvent en faveur de l’EIBI – restent donc lacunaires et discutables.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LX, n° 1, janvier-juin 2017, pp. 25-48.
Mots clés : Enfance-Famille, Adoption, Grossesse, Identification, Filiation, Généalogie
La femme enceinte appréhende de nouveaux ressentis, un corps à l’apparence nouvelle et au rôle contenant. À la confrontation avec un corps étrange s’ajoute la problématisation du corps étranger en soi. Cette métamorphose de la femme en mère implique un jeu d’identifications, identification à l’être en devenir, et identification à la mère. L’ordre des générations est aussi bouleversé : la femme s’ancre dans sa famille non plus seulement en fille mais également en mère. Or, des enfants adoptés à l’international apprennent à se construire avec un corps identique, mais au sein d’une nouvelle culture, d’une nouvelle famille et selon une nouvelle filiation. La grossesse serait donc susceptible de fragiliser des femmes qui ont été adoptées des années auparavant. Suite à des entretiens et des constructions d’arbre généalogique avec sept femmes ayant été adoptées, il semble que devenir mère puisse avoir un retentissement particulier chez des femmes adoptées dans leur enfance.
Article de Laura Sarmiento, Sara Skandrani, Laelia Benoit, et al.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LX, n° 1, janvier-juin 2017, pp. 49-69.
Mots clés : Enfance-Famille, Adoption internationale, Recherche, Biographie, Discours, Parents, Enfant, Mémoire, Récit de vie, Identité culturelle, Pays d'origine, Méthode qualitative
Ce travail de recherche propose de donner une voix aux enfants adoptés tardivement à l’étranger. L’objectif est d’analyser le discours de sept adolescents adoptés entre 5 et 7 ans à l’étranger afin de mieux appréhender ce type d’adoptions. L’analyse qualitative (Interpretative Phenomenological Analysis, Smith, 2008) des entretiens réalisés permet de dégager trois thèmes principaux : 1) La participation de l’enfant à son histoire ; 2) la place qu’occupe le pays de naissance ; et 3) des voies multiples pour se construire. Des sous-thèmes portent sur l’importance des souvenirs et des liens rappelant les origines ainsi que leur quête de continuité et la singularité de grandir dans la différence. Une discussion sur les enjeux qui se dégagent quant à leur participation dans l’adoption, la place de la famille adoptive et leur construction identitaire est proposée. L’importance d’un travail de prévention avec les enfants avant qu’ils ne soient adoptés ainsi que d’un travail d’élaboration familiale après l’adoption est rappelée.
Paru dans la revue La Psychiatrie de l'enfant, vol. LX, n° 1, janvier-juin 2017, pp. 3-23.
Mots clés : Enfance-Famille, Adoption internationale, Filiation, Interaction, Récit de vie, Attachement, Adoption, Nourrisson
À partir de leur expérience dans la clinique de l’adoption internationale, les auteurs proposent de considérer la filiation de tous les enfants, quelle que soit la situation dans laquelle ils naissent et se développent, dans ses axes biologique, psychique, symbolique (ou légal), auxquels ils rajoutent un axe narratif jusque-là non conceptualisé. Ils en proposent une définition psychanalytique et phénoménologique et l’illustrent par des récits tirés de la vie psychique des bébés et des interactions précoces telles qu’elles se déroulent entre les bébés et ceux qui prennent soins d’eux et des fragments de psychothérapies en situation d’adoption internationale.
Nous présentons un modèle de psychothérapie familiale systémique, centrée sur les stratégies de régulation émotionnelle. Notre hypothèse est qu’en axant notre travail sur la régulation des émotions des différents membres de la famille, nous aurons une meilleure compréhension des effets de cette régulation sur l’ensemble de la famille et la place de la régulation émotionnelle dans la chaîne circulaire des interactions intrafamiliales. Une recherche-action menée auprès de trente familles permet de dégager des premiers résultats sur les effets de l’agression verbale, la suppression expressive, le déni, la rumination et la réévaluation cognitive. Des patterns de régulation émotionnelle caractérisent les familles de la même façon que les patterns transactionnels décrits par la première systémique ou les croyances partagées décrites par la deuxième systémique. Nous pensons que la réflexion sur la régulation émotionnelle va dans le sens de l’essor d’une troisième systémique.
Dans cet article, nous construisons le récit d’une rencontre de deux thérapeutes dans le cadre d’une cothérapie de couple. Nous décrivons et théorisons sur cette rencontre : le contexte de la cothérapie, les personnes concernées et enfin comment la rencontre se forme et se transforme au fil des interactions... pour devenir thérapeutique.
Troisième prix des jeunes auteurs - Les hommes se déplacent, d’un pays à un autre, ou d’une région à une autre, en quête, pour la majorité, de meilleures conditions de vie. Cela implique déchirement, rupture des liens d’appartenance avec le monde connu. En situation de migration, l’identité propre et l’identité sociale sont questionnées. Le travail thérapeutique en systémique consiste à comprendre l’homme et ses systèmes. Le thérapeute systémicien étant, bien souvent dans cette relation, confronté lui-même à ses propres liens d’appartenance et à ses résonances.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 38, n° 1, mars 2017, pp. 51-69.
Mots clés : Enfance-Famille, Santé mentale-Souffrance psychique, Thérapie familiale, Approche systémique, Métaphore, Langage, Mythe, Groupe d'appartenance, Média, Créativité, Outil
Troisième prix des jeunes auteurs - Les courants systémiques du constructionnisme social et du constructivisme ont considérablement enrichi le questionnement des places des langages en psychothérapie. Il s’avère primordial que thérapeutes et clients aillent au-delà du langage purement digital, par exemple par le truchement des objets flottants comme les sculptures et le conte systémique ou encore par le biais de la métaphore et des outils multiples qui en dérivent. En m’appuyant sur une vignette clinique, j’illustre plus particulièrement, à l’interstice des langages digital et analogique, la métaphore au cœur même du langage dans la psychothérapie familiale systémique vue comme un processus coconstruit de reconnaissance.
Premier prix des jeunes auteurs - L’article évoque la création d’un espace singulier pour accompagner, en milieu hospitalier, des enfants confrontés à la maladie grave d’un proche. L’auteure réfléchit, en termes systémiques, aux bouleversements que la maladie peut occasionner chez la personne malade, son entourage familial et plus particulièrement aux impacts laissés chez les enfants si on ne leur permet pas de faire face à cette expérience, d’y participer à leur manière et de l’intégrer à leur histoire de vie, quel que soit leur âge. La mise en place de l’Atelier des enfants a pu se concrétiser grâce à un important travail de collaboration avec l’ensemble des soignants et donner naissance à un lieu contenant et sécurisant où peut émerger, grâce à divers outils symboliques, une multitude d’émotions.
Lorsqu’il ne se déclenche pas chez la mère les comportements de maternage et d’ajustement ouvrant la voie à un développement physique, psychoaffectif et cognitif du nourrisson propice à la pleine expression de ses potentiels, une tierce personne peut malgré tout lui apporter la constance, la cohérence et le sentiment de sécurité qui le rendront possible. Cette même présence fiable et bienveillante pourrait également constituer le tuteur sur lequel la mère pourrait s’appuyer en confiance pour se relever de son effondrement. A partir d’une étude d’éthologie clinique, il est suggéré ici que le père assure cette double fonction de figure d’attachement privilégiée pour son enfant et de tuteur de résilience pour sa compagne, grâce à un soutien adéquat qui lui serait dédié personnellement.