PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Pour lutter contre le VIH, des ONG recrutent des pairs-aidants (« EP ») dans les populations les plus exposées au risque de contamination. Ceux-ci travaillent sous un statut ambigu de « bénévole sous contrat ». L’auteur a mené en Côte d’Ivoire trois interventions en psychodynamique du travail, visant à explorer le vécu au travail de ces EP LGBT, sous l’angle de la perspective du care. Même si la faible reconnaissance financière liée au statut peut être compensée par d’autres avantages, l’emploi comme stigmate semble nuire à une authentique discussion sur l’organisation du travail. L’article montre aussi un malentendu entre les objectifs parfois contradictoires qui leur sont donnés et ce qui mobilise les EP au travail. Tout ceci a des conséquences néfastes sur l’efficacité de ce dispositif de lutte contre le VIH alors que des EP ont des propositions encore actuellement inaudibles pour concilier une meilleure efficacité et l’amélioration de leur condition.
Article de Nicolas Da Silva, Pascale Molinier, Jean Yves Briard, Lucie Lepoutreet al.
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 32, automne 2021, pp. 9-179.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Bénévolat, Capitalisme, Conditions de travail, Coopération, Économie, Économie sociale et solidaire, Éthique, Étude de cas, Insertion sociale, Organisation du travail, Psychosociologie, Recherche, Reconnaissance, Rémunération, Service public, Travail
Travail militant, travail associatif, travail syndical, pair-aidance, stages non rémunérés, les formes du travail bénévole sont nombreuses et concernent des populations variées, le bénévolat venant scander des itinéraires de chômeurs, retraités, étudiants, salariés mais aussi de personnes concernées par une maladie chronique ou un stigmate, ou encore de salariés venant chercher du sens dans une autre activité que celle pour laquelle ils ou elles sont rémunérées. Le travail bénévole est ainsi sur le fil du rasoir entre la gratuité du don, l’autonomie militante, les marges de créativité autorisées, d’un côté ; l’instrumentalisation et l’exploitation des « bonnes volontés » au détriment de la qualité des emplois, de l’autre. Le bénévolat donne à voir les contradictions du travail dans un univers capitaliste : payer, c’est marchandiser (les affects, l’engagement citoyen…), et ne pas payer, c’est exploiter. Mais si la simple recherche de maximisation du profit monétaire n’explique pas la motivation bénévole, ce sont donc des idéaux, des valeurs, mais également la recherche d’un plaisir ou d’une satisfaction, voire un intérêt secondaire qui orientent l’engagement dans le travail. Dans une approche pluridisciplinaire, sont présentées des analyses qui problématisent les tensions caractéristiques du travail non rémunéré, dans ses dimensions psychiques, sociales ou économiques mais aussi anthropologiques ou historiques.
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 91, 2021, pp. 9-149.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Enfant, Adolescent, Personnage, Culture, Cinéma, Jeu vidéo, Sociologie, Anthropologie, Mythe, Christianisme, Idéal du moi
Durant ces deux dernières décennies, les super-héros ont conquis petits et grands et sont désormais partout, dans les familles, les cours de récréation et les bureaux de consultation. On ne compte plus les adeptes de ces récits extraordinaires mettant en scène des héros aux pouvoirs surnaturels, capables de sauver les plus faibles ou d’empêcher la destruction de la planète. À leurs côtés, les super-vilains ne sont pas en reste et sont eux aussi plébiscités par le public.
Les auteurs de ce numéro interrogent cet engouement pour l’exception que représentent les supers- : dans quelles traditions s’inscrivent-ils (mythologies, religions du livre, récits eschatologiques…) ? Pourquoi font-ils tant rêver ? Que viennent-ils révéler de nos idéaux, de nos symptômes et de nos désirs ? Comment, enfin, peut-on y trouver des supports pour penser la clinique auprès de l’enfant et de l’adolescent, et mobiliser des ressources thérapeutiques ?
Article de Xanthie Vlachopoulou, Carine Beulard, Virginie Cophornic, Cindy Cunha Silvaet al.
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 91, 2021, pp. 88-97.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Adolescent, Psychisme, Personnage, Mythe, Littérature, Culture
Le processus adolescent avec la mobilisation psychique qu’il implique amène souvent les jeunes à chercher des appuis identificatoires et des supports fantasmatiques pour accompagner cette traversée. Cet article explore la figure du héros antique et le contexte donnant naissance aux figures mythiques historiques, puis aux super-héros en mettant en parallèle le récit historique qui les entoure et les points de jonction avec le processus adolescent. Une attention particulière est aussi portée aux super-vilains, anti-héros et slashers qui font également partie de la pop culture et qui permettent aussi à l’adolescent de mettre à l’épreuve les parties les plus obscures de sa traversée adolescente.
Paru dans la revue Enfances & psy, n° 91, 2021, pp. 110-119.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Adolescent, Bande dessinée, Personnage, Culture
En partant d’une vignette clinique extraite de la psychothérapie d’un adolescent évoquant le personnage d’Angel, nous exposons les éléments significatifs du groupe d’appartenance de ce super-héros, les X-Men, bande dessinée issue des productions Marvel, ainsi que les origines d’Angel. Nous extrayons deux dimensions essentielles : celle du mutant, lié à la présence du gène X pour les X-men, comme métaphore du processus adolescent et du vécu d’étrangeté lié à un corps étranger, ainsi que celle du fantasme de sauvetage, thème qui concerne la majorité des super-héros.
Article de Julien Betbeze, Gérard Ostermann, Emmanuel Soutrenon, et al.
Paru dans la revue Le Journal des psychologues, n° 390, septembre 2021, pp. 12-47.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Hypnose, Psychothérapie, Pratique professionnelle, Étude de cas
Quelle technique, aussi ancienne, connaît un essor aussi actuel que l’hypnose ? Aujourd’hui, l’hypnose est convoquée à des places multiples, à la fois comme un domaine de recherche, mais aussi comme une technique avec un intérêt renouvelé pour son apport thérapeutique. Elle fait, désormais, l’objet d’applications dans des secteurs variés, que ce soit dans le cadre de médecines dites « douces », des soins médicaux, du traitement de la douleur et de ses applications plus strictement psychothérapeutiques.
Article de Meriem Mokdad Zmitri, Danielle Pichon, Nader Aghakhani, et al.
Paru dans la revue Le Journal des psychologues, n° 389, juillet-août 2021, pp. 14-50.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Psychologie clinique, Pratique professionnelle, Psychologue, Psychiatre, Psychanalyse, Profession, Tunisie, Liban, Iran, Chili, Brésil, Chine
Nous avons l’habitude de confronter nos pratiques à celles des autres psychologues qui exercent, par exemple, dans les pays européens. Aujourd’hui, nous allons vers des contrées, plus éloignées, du fait, notamment, de leur contexte sociopolitique et économique.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 62-2, avril-juin 2021, pp. 167-208.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Lien social, Réseau, Technologie de l'information et de la communication, Classe sociale, Société, Rencontre
La réplique en 2017 d’une partie d’une enquête réalisée en 2001 permet d’étudier l’évolution des réseaux de relations interpersonnelles en France sur une durée de seize ans. Les résultats sont convergents avec ceux d’études comparables effectuées dans d’autres pays, et en particulier aux États-Unis. Alors que, dans les années 2000, divers auteurs pronostiquaient des évolutions majeures des réseaux personnels, ceux-ci se révèlent remarquablement stables dans leur composition comme dans leur structure. On n’observe ni une réduction de leur taille ni des changements massifs dans leur composition (part des relations familiales, professionnelles, de voisinage, etc.). On note néanmoins des changements parallèles à certaines évolutions de la société française (élévation des niveaux d’études, augmentation de l’âge au premier enfant, périurbanisation, etc.) : une évolution des contextes de création des relations pour les 18-30 ans et les plus de 60 ans, une croissance de l’entre-soi des catégories sociales les plus diplômées, et une diminution de la densité des réseaux dans les espaces ruraux.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 62-2, avril-juin 2021, pp. 209-251.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Emploi, Parcours professionnel, Reproduction sociale, Classe sociale, Sociologie, Genre
Un demi-siècle après l’introduction du concept de « contre-mobilité » par Roger Girod, cet article se propose de renouveler son intérêt pour la sociologie de la stratification sociale. En s’appuyant sur l’enquête « Formation et Qualification Professionnelle » de l’Insee (1970, 1993, 2003, 2014-2015), cette étude confirme, tout d’abord, la persistance du phénomène de « contre-mobilité » dans le contexte français. Les données révèlent ainsi que, en 2015, environ un homme mobile sur quatre et une femme mobile sur cinq, par leur mobilité de carrière, retournent de fait à leur position sociale d’origine, après s’en être seulement temporairement éloignés lors du premier emploi. Pour la plupart moins éduqués et moins souvent issus de familles homogames que les individus n’ayant jamais quitté leur milieu social d’origine, les individus contre-mobiles et leurs familles semblent ainsi présenter des caractéristiques sociales différentes de celles des individus immobiles issus du même milieu social qu’eux. Ces résultats invitent à analyser les voies et les temporalités différenciées de la reproduction sociale en fonction des fractions de classe qu’elles séparent et des inégalités de genre qu’elles contribuent à exacerber.
Article de Christine Bellas Cabane, Chiarella Mattern, Zoly Nantenaina Ranosiarisoa, et al.
Paru dans la revue L'Autre, vol. 22, n° 2, avril-juin 2021, pp. 221-230.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Prématurité, Peau, Allaitement, Relation enfant-mère, Adaptation, Acculturation, Identité culturelle, Madagascar
En 2018, l’Institut Pasteur de Madagascar a mené une recherche anthropologique sur la prise en charge de la prématurité selon la Méthode mère kangourou (MMK) consistant à porter un enfant prématuré sur le ventre, en contact peau contre peau et à pratiquer un allaitement maternel strict. Mise au point en Colombie, cette méthode conçue comme une alternative au manque de couveuses pour les bébés nés avant terme a été rapidement considérée comme un dispositif miracle pouvant être répliqué quel que soit le lieu et évoquant les modèles voyageurs. Les données ont été collectées dans un centre hospitalier de la capitale par les observations collectives et directes du déroulement de la MMK, les observations individuelles et les entretiens semi-directifs avec les soignants, les mères et les porteuses. Les résultats montrent les difficultés des acteurs à respecter strictement le modèle compte tenu d’un contexte qui les conduit à adapter la méthode à la réalité du terrain.