PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
La parution récente et simultanée de deux ouvrages sur l'enfance offre l'occasion d'analyser les deux faces - résolument sombre pour l'une, plutôt enchantée pour l'autre - d'un phénomène nommé ici « le sacre de l'enfant », qui caractérise les relations à l'enfance dans les sociétés occidentales. Dans un premier temps, cette note critique présente et discute l'ouvrage L'enfant interdit de Pierre Verdrager qui, s'agissant de la société française, aborde la pédophilie à travers les discours tenus à son égard depuis les années 1970 et le traitement social qui lui a été réservé. Elle s'attache, dans un second temps, au livre L'enfant des possibles de Séverine Mathieu, qui traite du positionnement éthique des acteurs (patients et soignants) de l'assistance médicale à la procréation. Ce faisant, cette note met en évidence une profonde inflexion des attitudes relevant à la fois des rapports à l'enfantement, de la filiation et de la norme sociale. Civilisation de l'enfantement, inversion de la filiation, psychologisation et naturalisation de la norme sont successivement soulignées.
Cet article rend compte d'un ensemble de travaux de sociologie récemment parus en France, qui se revendiquent de la démarche pragmatiste (celle de Charles Sanders Peirce, William James, John Dewey ou George Herbert Mead) ; ou mettent en évidence la proximité de ses principes analytiques avec ceux de la sociologie (primauté de la pratique, caractère déterminant du contexte, place de l'incertitude, temporalité de l'action, socialité de la normativité). L'examen de ces publications montre également comment certaines notions propres au pragmatisme (habitude, enquête, expérimentation, valuation, démocratie, vérité) sont aujourd'hui assimilées, de façons différentes, par des approches sociologiques distinctes.
Paru dans la revue Pensée plurielle (parole pratiques et réflexions du social), n° 36, pp. 121-132.
Mots clés : Surendettement, Aide financière, Argent, Assistant de service social, Relation d'aide, Relation travailleur social-usager, Classe sociale, GENRE, SUISSE
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 55, n° 2, avril-juin 2014, pp. 285-318.
Mots clés : Université, Changement, Enseignement supérieur, Organisation, Institution
Cet article porte sur la fusion des trois universités de Strasbourg et s'intéresse aux acteurs qui l'ont conduite, ainsi qu'aux argumentaires qui l'ont justifiée. Cette fusion et le mouvement généralisé qu'elle a suscité au sein du système d'enseignement supérieur français représentent un changement institutionnel visant à mettre les universités françaises en conformité avec des normes organisationnelles présentées comme des normes mondiales. Il s'agit de comprendre par quels processus concrets cette évolution s'est produite et quel a été le rôle des entrepreneurs institutionnels qui l'ont portée. Cet article s'inscrit donc dans la lignée des travaux qui étudient les phénomènes de changement et renouvellent l'analyse néo-institutionnaliste des organisations, en réintroduisant notamment les notions d'agency, d'intérêts et de rapports de pouvoir.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 55, n° 2, avril-juin 2014, pp. 319-357.
Mots clés : Agriculture, Environnement, Changement, Pratique professionnelle, Réseau, Coopération
Cet article s'intéresse à la dynamique de changements de pratiques des viticulteurs de deux communes viticoles bourguignonnes. Il montre que ces changements sont conditionnés par la structure du réseau de dialogues professionnels communal dans lequel ces viticulteurs sont insérés. Les deux réseaux étudiés sont du type « noyau-périphérie » et obtiennent des scores équivalents de changements de pratiques, bien que certains types de pratiques soient préférentiellement mis en ouvre dans l'une ou l'autre commune. L'article s'attache à montrer, pas à pas, comment jouent, dans le processus d'adoption de nouvelles pratiques agricoles, l'environnement socio-économique dans lequel les réseaux sont intégrés, les formes de capital (économique, social et culturel) dont les viticulteurs sont dotés et la position que ces derniers occupent au sein de leur réseau. Si les différents registres explicatifs des changements relevés dessinent un portrait assez complet des éléments qui interviennent dans le processus de changement, la dimension relationnelle apparaît prépondérante. Le noyau des réseaux, en particulier, se révèle être un lieu de défense identitaire et de connexion de connaissances et de ressources socialement distribuées.
Article de Jean Louis PAN KE SHONG, Grégory VERDUGO
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 55, n° 2, avril-juin 2014, pp. 245-283.
Mots clés : Immigré, Intégration, Pays d'origine, Quartier, Représentation sociale, Habitat, Évolution, Ghetto
En multipliant les approches méthodologiques, cet article brosse le paysage ségrégatif des immigrés en France de 1968 à 2007, grâce à l'utilisation inédite des données de six recensements. De 1968 à 2007, l'intensité de la ségrégation française a baissé au niveau de chaque origine nationale de migrants, mais a progressé pour les immigrés pris ensemble. La baisse par origine nationale vient des effets conjoints de la rétraction des quartiers très ségrégués et des quartiers d'entre-soi de natifs. Quant à la hausse de la ségrégation des immigrés pris ensemble, elle trouve sa source dans la recomposition de l'immigration - d'européenne à non européenne - au cours de ces quarante ans. L'étude montre aussi l'absence de quartiers peuplés d'une unique origine nationale. Enfin, la focalisation sur les « quartiers dont on parle » masque l'incorporation résidentielle de la très grande majorité des migrants, même non européens, contrariant ainsi les fréquentes représentations d'une immigration ghettoïsée.