PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
La haine est profondément de type narcissique. Elle traduit une défense archaïque, une protection extrême contre la menace d’effondrement psychique et narcissique. Elle peut être inoffensive, ou au contraire agressive et destructive, cherchant à abolir l’altérité. À l’adolescence, le mouvement affectif de haine semble nécessaire à l’endroit des objets parentaux et plus globalement vis-à-vis de l’environnement car l’adolescent a le sentiment d’être « mal regardé », passivé ou féminisé.
Article de Florian HOUSSIER, Amel DEHANE, Benjamin LEVY, et al.
Paru dans la revue Le Journal des psychologues (le mensuel des professionnels), n° 327, mai 2015, pp. 12-44.
Mots clés : Adolescent, Psychanalyse, Psychothérapie, Cure analytique, Prise en charge, Accompagnement, Passage à l'acte, Marquage corporel, Séduction, Homosexualité, Adaptation, Suicide, État limite, Violence, Fantasme, Hospitalisation, Délinquance juvénile, Détenu, Prison, Souffrance psychique, Hôpital de jour, Projet professionnel
"L'adolescent, dans ses éprouvés liés à la puberté, au "pubertaire"dirait P.Gutton, est confronté à de multiples réalités qui sont autant d'épreuves que d'expériences de maturation. Il est donc à la fois soumis aux aléas de son évolution, mais aussi acteur d'aménagements symboliques qui ne se font pas sans heurts. D'où l'importance de l'agir, une des spécificités de la clinique de l'adolescent, dans la mesure où la mise en acte le constitue, mais aussi lui permet de prendre une place d'adulte en devenir parmi les autres..."
Article de Vincent CORNALBA, Jacques DAYAN, Philippe JEAMMET, et al.
Paru dans la revue Adolescence (revue de psychanalyse, psychopathologie et sciences humaines), tome 32, n° 90, hiver 2014, 236 p..
Mots clés : Adolescent, Sens, Émotion, Corps, Image du corps, Puberté, Violence, Passion, Altérité, Autisme, Psychotrope, Approche clinique
Le recours au sensoriel à l'adolescence peut susciter au moins deux lectures théorico-cliniques. La première tend à considérer l'émergence du sensoriel comme un retour à d'anciennes modalités dans le fonctionnement de l'unité somato-psychique. Elle ne signe pas nécessairement une faillite du système représentationnel, ni même une carence de la fonction de symbolisation ou un déficit du processus d'élaboration psychique, mais elle est toujours envisagée comme une réponse à dominante régressive que le sujet trouverait face aux difficultés rencontrées à l'occasion de la traversée pubertaire.
Paru dans la revue Le Journal des psychologues (le mensuel des professionnels), n° 319, juillet-août 2014, pp. 72-76.
Mots clés : Crise, Adolescent, Violence
Les paradigmes de la crise d'adolescence sont ébranlés et posent question. A quoi attribuer l'inquiétante violence de certains jeunes, leur manque de repère, d'identification, de désir ? Un socle social, économique, environnemental se serait-il substitué au complexe oedipien pour organiser la rupture nécessaire à la maturation psychique ?
Depuis toujours, le sport est un mobilisateur du lien social, comme il en révèle ses apories. L'origine étymologique de ce terme anglais renvoie au "disport", à l'amusement. Des jeux du cirque aux jeux olympiques, des sphères politiques à celles des finances, le sport relève d'une articulation entre corps social et mise en acte pulsionnelle du corps subjectal. Entre la proie et l'ombre, la professionnalisation des sports les plus populaires a transformé progressivement une modalité d'expression individuelle et/ou groupale en métier ; la performance en est devenue une obligation, oblitérant souvent les aspects les plus ludiques que les amateurs recherchent, encore et encore
Paru dans la revue Empan (prendre la mesure de l'humain), n° 93, mars 2014, pp. 128-135.
Mots clés : Adolescent, Jeune en difficulté, Danger, Violence, Urgence, Médiation, Réparation, Discrimination, Savoir, Information, Recherche-action
Face à la violence de certains jeunes, les équipes professionnelles peuvent avoir du mal à trouver des réponses adaptées. Bien souvent, ces réponses sont données dans l'urgence, évacuant par là-même le temps d'élaboration nécessaire pour comprendre la demande de ces jeunes.
Une recherche-action, à destination des responsables des structures travaillant avec ces jeunes, a pour objectif de clarifier les missions de chacun, de croiser les regards sur un quartier et de mettre en commun des stratégies et des actions pouvant être complémentaires. Revenir vers les jeunesses, pour comprendre et prendre en compte leur demande, permet de travailler avec elles à développer des outils et à les mettre en ouvre dans des actions transversales au quartier, au collège et aux structures qui les connaissent. Dans un deuxième temps, il est possible de revenir vers le réseau professionnel, avec des outils de réflexion et d'analyse.[présentation de l'éditeur]
Cet article est fondé sur une recherche portant sur mixité au quotidien et violence de genre dans les collèges et lycées. La méthode inclut une lecture pluridisciplinaire de deux matériaux : des interviews approfondies avec 39 chefs d'établissement, des observations prolongées (900 heures) dans cinq établissements. Comme la plupart des recherches actuelles sur ce thème, celle-ci fait apparaître que les élèves se socialisent mutuellement dans un système de contrôle réciproque très contraignant, qui construit activement une hiérarchie entre les sexes sur le mode de l'hétéronormativité. Néanmoins, elle met aussi en évidence la possibilité de jouer dans les interstices des clivages catégoriels imposés, notamment aux filles. Pour ce faire, les adolescents doivent louvoyer entre d'un côté la pression uniformisante qui pèse particulièrement (mais pas uniquement) sur les femmes (« toutes les mêmes ») et de l'autre le clivage, notamment le clivage des femmes, qui leur interdit à elles de se vivre comme sujets, et à eux de les reconnaître comme sujets.
Article de Jean Pierre DURIF VAREMBONT, Rebecca WEBER
Paru dans la revue Nouvelle revue de psychosociologie, n° 17, printemps 2014, pp. 151-165.
Mots clés : École, Adolescent, Socialisation, Mixité, Violence, Insulte, Sexualité, Communication, Groupe d'appartenance
Cet article s'appuie sur une recherche de terrain menée sur les pratiques genrées entre pairs, y compris de violence, et les enjeux socio-éducatifs de la mixité en milieu scolaire. Des entretiens semi-directifs avec des chefs d'établissement ainsi qu'une année d'observation ethnographique dans cinq établissements représentatifs nous ont fait repérer comment le sexuel fait constamment irruption, le plus souvent sous la forme d'insultes et d'un langage ordurier que les adultes ont du mal à comprendre alors qu'il est banalisé par les élèves. Cette langue adolescente véhicule des stéréotypes de genre extrêmement marqués. Aussi, nous proposons d'analyser l'usage de ce langage et du recours aux stéréotypes dans une double fonction : une fonction de socialisation et d'intégration à travers les normes du groupe des pairs, mais aussi une fonction psychique de défense contre l'angoisse et d'étayage identitaire.