PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Article de Jean Louis PAN KE SHONG, Grégory VERDUGO
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 55, n° 2, avril-juin 2014, pp. 245-283.
Mots clés : Immigré, Intégration, Pays d'origine, Quartier, Représentation sociale, Habitat, Évolution, Ghetto
En multipliant les approches méthodologiques, cet article brosse le paysage ségrégatif des immigrés en France de 1968 à 2007, grâce à l'utilisation inédite des données de six recensements. De 1968 à 2007, l'intensité de la ségrégation française a baissé au niveau de chaque origine nationale de migrants, mais a progressé pour les immigrés pris ensemble. La baisse par origine nationale vient des effets conjoints de la rétraction des quartiers très ségrégués et des quartiers d'entre-soi de natifs. Quant à la hausse de la ségrégation des immigrés pris ensemble, elle trouve sa source dans la recomposition de l'immigration - d'européenne à non européenne - au cours de ces quarante ans. L'étude montre aussi l'absence de quartiers peuplés d'une unique origine nationale. Enfin, la focalisation sur les « quartiers dont on parle » masque l'incorporation résidentielle de la très grande majorité des migrants, même non européens, contrariant ainsi les fréquentes représentations d'une immigration ghettoïsée.
Paru dans la revue Revue française de sociologie, vol. 55, n° 2, avril-juin 2014, pp. 201-244.
Mots clés : Religion, Islam, Immigration, Enquête, Âge, Pays d'origine, Analyse comparative, Union européenne, Précarité, Quartier, Socialisation, Identité culturelle
Dans les groupes originaires du Maghreb, du Sahel, et à un moindre degré de Turquie, les pratiques religieuses et la religiosité vont à rebours de la tendance qui prévaut en Europe : elles sont plus masculines et augmentent chez les plus jeunes. En s'appuyant sur les données des enquêtes MGIS 1992, TEO 2008, et secondairement sur les résultats des enquêtes Valeurs européennes EVS et ESS, des enquêtes ISSP et WVS, il s'agit ici de mettre en perspective les pratiques et l'importance accordée à la religion en fonction du contexte et des conditions de vie des immigrés en France, avec en arrière-plan l'évolution de la religiosité dans les pays d'origine. On est amené ainsi à se demander si la religiosité des jeunes issus de l'immigration du Maghreb et du Sahel, qui varie selon les caractéristiques des individus, les legs familiaux et le cadre de vie, n'est pas marquée dans sa poussée récente par des enjeux d'affirmation identitaire.
Le numéro Traumatismes permet au lecteur de retrouver, au fil des articles, des définitions essentielles ; des regards croisés sur les mécanismes du traumatisme ; les prises en charge possibles : individuelles et familiales et comment un va et vient leur permet d'être intégratives; et aussi l'impact des traumatismes sur les professionnels qui prennent en charge les personnes ayant subi un trauma...
Depuis toujours, le sport est un mobilisateur du lien social, comme il en révèle ses apories. L'origine étymologique de ce terme anglais renvoie au "disport", à l'amusement. Des jeux du cirque aux jeux olympiques, des sphères politiques à celles des finances, le sport relève d'une articulation entre corps social et mise en acte pulsionnelle du corps subjectal. Entre la proie et l'ombre, la professionnalisation des sports les plus populaires a transformé progressivement une modalité d'expression individuelle et/ou groupale en métier ; la performance en est devenue une obligation, oblitérant souvent les aspects les plus ludiques que les amateurs recherchent, encore et encore
Article de Dominique de FRAENE, Francis BAILLEAU, Philip MILBURN, et al.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 38, n° 2, pp. 127-198.
Mots clés : Détention, Mineur, Enfermement, Éducation spécialisée, Détenu, Discipline, Prison, Jeune, Vie institutionnelle, Entretien, Observation, Sociologie, Ethnologie, Modèle, Analyse comparative, GOFFMAN (ERVING), FRANCE, BELGIQUE
Le présent dossier présente dans l'ordre les résultats de trois recherches (deux recherches françaises et une recherche belge) récemment terminées et qui portent précisément sur cette forme d'enfermement des mineurs.
L'asymétrie des rapports entre chorégraphes-employeurs et danseurs-employés s'inscrit dans des rapports de force symboliques spécifiques à la nécessité pour le chorégraphe de se poser comme « créateur » et aux danseurs de se penser comme interprète. Ce semi-jeu de dupe permet à la production chorégraphique de fonctionner, y compris lorsque la légitimité charismatique du chorégraphe est fragilisée, la dimension économique de la relation de travail se retrouvant alors au premier plan. Ce constat nous conduit à tenir compte des différentes expressions de la violence, y compris lorsqu'elle s'exerce de manière douce avec la coopération même de ceux qui la subissent et ne se mesure qu'après coup par le biais d'un retour réflexif sur la situation de travail.
Le colloque « Anthropologie de l'adolescence », organisé en 2012 par la revue Adolescence, le Centre d'Etudes en Psychopathologie et Psychanalyse de l'Université Paris-Diderot avec le Collège de France, nous a donnée l'opportunité de relancer le dialogue entre psychanalyse et anthropologie, et d'en rendre compte largement dans ce numéro de la Revue titré « Anthropologie ». « Rencontre de la métapsychologie des psychanalystes et de la métathéorie structurelle formelle des anthropologues » (F. Richard) autour du concept de création du Sujet adolescent se faisant, avec et parmi les autres : subjectalisation, intersubjectalisation. La métamorphose pubertaire, dans son altérité corporelle et psychique, se confronte et compose en interne avec les (re)trouvailles de l'archaïque infantile, de la question des origines, du retour au maternel, du Complexe d'Odipe, de la différence des sexes et des générations, du grand Autre, et en externe avec les représentants actuels de ce passé (notamment les figures parentales avec leurs propres histoires). Rencontre entre « processus pubertaires, leurs incitations fantasmatiques, et processus d'adultité, leurs positions mythiques » développe Philippe Gutton. François Richard travaille ces thèmes et plus précisément la question soulevée entre Odipe et archaïque, subjectivation et différenciation primaire, ce en regard des théories développées par Françoise Héritier sur « l'inceste du deuxième type ». Le débat entre le psychanalyste et l'anthropologue ouvre sur des convergences : inceste du premier type (homosexualité primaire) et du deuxième type (homosexuel indirect) ne seraient pas fondamentalement distincts, mais aussi sur des divergences quant à la notion d'identique au sens anthropologique et d'identification primaire définie par la psychanalyse. La question est posée : parlons-nous du même inconscient, du même Odipe ? Aujourd'hui ce dernier se complexifie, comment le reproblématiser ? Les expériences limites et les pathologies en extériorité signent un échec de l'organisation odipienne et du même coup les structures de parenté sont ébranlées et des formes nouvelles de parentalité se cherchent. A ce propos, Sylvie Faure-Pragier, revisitant « la valeur différentielle des sexes » de François Héritier au travers de l'évolution des modèles de procréation actuels, donne à voir l'émergence d'un nouveau fantasme originaire : le sujet accéderait à la symbolisation plus par « la certitude d'être l'enfant du désir de ses parents que par la mise en ouvre d'un fantasme de scène primitive. Les articles de ce numéro développent le travail de différenciation psychique, de subjectivation, de créativité que l'adolescent effectue avec et en présence de l'autre ; ils témoignent des paradoxes, des achoppements, des impasses qui surgissent tout au long de ce tumultueux parcours. Ces mêmes articles interrogent nécessairement, et en écho, la capacité de l'environnement social, culturel, politique, clinique à recevoir, lier, penser ces processus d'adolescence. Donnons pour exemple, le travail d'élaboration en équipe « d'une épidémie » de scarifications d'adolescents dans une institution, l'analyse de la langue des jeunes immigrés, la question du genre (affaire culturelle et politique)_ Ces instances sont-elles capables d'étayer la différenciation subjectale de la façon suffisamment bonne, de soutenir l'adolescent dans sa créativité, dans son statut émergent de sujet acteur de la collectivité ?
Entre du je, du nous et « on », anthropologues et psychanalystes ont encore beaucoup à inventer, co-créer autour de l'adolescence. [présentation de l'éditeur]
Paru dans la revue Adolescence (revue trimestrielle de psychanalyse psychopathologie et sciences humaines), tome 32, n° 87, printemps 2014, pp. 127-138.
Mots clés : Prison, Justice des mineurs, Adolescent, Psychologie, Prévention de la délinquance, Identité, Approche clinique
L'image d'une guirlande de bonshommes de papier vient en support au psychologue clinicien exerçant en établissement pénitentiaire pour mineurs pour penser des adolescents pris dans une chaîne marquée par le fraternel, l'horizontalité et la norme. L'auteur expose sa démarche dans le lieu même de la prison : déplacement du psychologue vers l'adolescent dans sa condition de détention, et césure par l'instauration d'un cadre clinique. Une ouverture pour l'adolescent vers un travail de différenciation psychique et de subjectivation est alors possible. Une illustration clinique témoigne du cheminement d'un adolescent dans la rencontre avec le psychologue, du « on » vers le « je », le jeu d'échecs s'étant révélé dans ce cas un objet important.
Paru dans la revue Thérapie familiale (revue internationale en approche systémique), vol. 35, n° 1, pp. 15-29.
Mots clés : Approche systémique, Pratique professionnelle, Analyse de la pratique, Groupe, Psychothérapeute
De nombreux systémiciens animent des groupes d'analyse de pratiques professionnelles auprès d'équipes sans que leurs activités ne donnent lieu à publication ni même à discussion publique. Après avoir cherché à comprendre les raisons d'un tel phénomène, les auteurs de cet article montrent en quoi l'approche systémique représente selon eux une voie originale de travail dans de tels dispositifs en renouvelant tant les conditions de leur mise en ouvre que les modalités de leur animation.
Article de Valérie CUBILIER LE GOFF, Virginie SAHLI, Fanny CASTRO BALASCH
Paru dans la revue Thérapie familiale (revue internationale en approche systémique), vol. 35, n° 1, pp. 31-53.
Mots clés : Thérapie familiale, Urgence, Crise, Thérapie de couple, Approche systémique, Psychiatrie, Évaluation, Psychothérapeute, Usager
De 2007 à 2010, le pôle Urgence-Crise de l'Unité de Consultation pour le Couple et la Famille(UCCF) (Secteur Psychiatrique Ouest, Hôpital de Prangins, Département de psychiatrie du CHUV), a mené une étude clinique sur la pertinence et l'utilité des traitements d'urgence-crise, dans une optique systémique, pour les couples et les familles en grave détresse. En sus des données épidémiologiques et structurales sur cette population, nous présentons ici les résultats qui démontrent l'efficacité de ces prises en charge à court terme et à distance d'un an. L'impact global de tels traitements en termes de santé publique, mais aussi d'économicité des soins, nous fait penser qu'ils devraient s'inscrire dans la nouvelle orientation prise par les soins psychiatriques ambulatoires au sein du tissu social, où les prises en charge familiales ont toute leur place.