Mars 2020, pandémie de Covid-19. En France, l’état d’urgence sanitaire est décrété par les autorités ; les cadres formateurs sont appelés en renfort. Ce retour sur le terrain dans un contexte de crise sanitaire a permis de réinterroger les pratiques et la place du cadre au sein du système de santé.

Bouleversés dans leur fonctionnement et dans leur organisation, les services hospitaliers ont dû faire preuve d’une grande adaptabilité pour ajuster l’offre de soins à la réalité des nouveaux besoins. Le dialogue et la concertation ont permis de décider au mieux des intérêts des patients, notamment lorsqu’il a fallu différer les prises en charge en chirurgie programmée. L’accompagnement des équipes, le soutien des cadres de proximité et des psychologues ont aidé les soignants à affronter des situations inédites, inquiétantes même.

Léa, jeune infirmière diplômée depuis quatre ans, exerce dans le service de cardiologie du centre hospitalier de Haguenau, en Alsace. Cette région fut l’une des plus touchées lors de la première vague de l’épidémie de Covid-19, au printemps 2020. Léa témoigne de son vécu de soignante durant ces semaines de lutte où elle fut mobilisée en renfort pour prendre en charge des patients infectés par le Sars-Cov-2.

Au cœur de la première vague épidémique du printemps 2020, les unités de réanimation ont affronté la déferlante des malades atteints de formes graves. Pour répondre à l’ampleur des besoins, les équipes soignantes se sont réorganisées, renforcées, adaptées. En témoigne ici une équipe hospitalière spécialisée en neurologie qui, au-delà des enjeux éthiques, des pénuries et des peurs, a procédé à la “covidisation” de sa réanimation et à la réorganisation totale des autres unités afin d’aménager, avec expertise, des prises en charge adaptées aux besoins des patients. À distance, et alors que l’épidémie est toujours active, de nombreuses questions demeurent.

Le monde fait face à la première pandémie virale du xxie siècle. Il est temps, à l’issue de cette première vague et au cœur de la deuxième, de faire le bilan de ce que l’on a appris sur ce nouveau virus, le severe acute respiratory syndrome coronavirus 2 , sur nos difficultés et sur nos manques, mais aussi sur nos réussites dans la gestion de cette crise sanitaire majeure.

Construire des savoirs consiste à mobiliser des chaînes d’interdépendance par des processus qui sont situés et incarnés. Les savoirs engagent des histoires, des mobilisations, des reconfigurations. Leur transmission constitue un moment de ces processus.

Comment l’usage des technologies de l’information et de la communication appliqué à l’éducation peut-il améliorer les apprentissages et enrichir les savoirs ? En quoi et comment les dispositifs de formation tels que les massive open online course peuvent-ils contribuer à l’acquisition de nouvelles connaissances et à la construction de compétences professionnelles ? Dans quelles limites ? Ces questions se posent aujourd’hui aux formateurs et à tous les professionnels de santé.

La profession infirmière est fondée sur l’acquisition de savoirs et de compétences. L’évolution rapide des connaissances scientifiques nécessite une mise à jour régulière des savoirs afin d’asseoir la pratique sur des données solides et fiables.

Les infirmiers de réanimation soulignent le manque d’adéquation entre la formation initiale et la réalité du quotidien, parfois source de déviation des bonnes pratiques. En réanimation, domaine où les techniques de soins évoluent très rapidement, les infirmiers doivent être capables d’actualiser leurs connaissances et de participer à la construction de nouveaux savoirs.

Depuis plus de dix ans, le référentiel infirmier a fortement mis en valeur la logique d’un professionnel autonome, responsable et réflexif. Dans ce contexte, l’analyse des pratiques professionnelles est prescrite. Elle peut apporter une plus-value, mais nécessite de différencier certains aspects pour être utilisée efficacement et mettre en valeur le savoir analyser de “sa” pratique.

Concevoir la recherche paramédicale comme abordable par chacun en fait un outil de construction des savoirs. L’objectif est d’apprendre et de conduire un travail qui ait du sens, pour améliorer la qualité des soins. Comme le savoir, la recherche impose de se réinterroger, de déconstruire avant de reconstruire. S’informer, apprendre et bâtir une recherche impose non seulement de connaître où et comment chercher, mais aussi de lire en anglais, dans sa discipline. Le travail en équipe permet de faire à plusieurs ce qui est difficile à aborder seul.