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PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.

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Françoise Héritier : leçons apprises

Article de Claire Mestre, Marie Rose Moro

Paru dans la revue L'Autre, vol. 20, n° 1, janvier-mars 2019, pp. 19-61.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Anthropologie, Féminisme, Inégalité, Genre, Identité sexuelle, Héritier (Françoise)

La pensée de Françoise Héritier n’a rien à voir avec la psychologie et la psychanalyse : elle s’en tenait à distance revendiquant d’utiliser ses propres outils pour penser la différence des sexes et l’organisation de la parenté. Ce qu’elle disait de l’inceste : »S’il n’y avait pas de délectation à vivre l’inceste (dans le fantasme ou dans la réalité), de désir, l’inceste ne se produirait pas ; or, il se produit. Il y a un rapport évident entre l’observation anthropologique et l’observation psychanalytique, même si je ne me suis jamais consacrée à mettre en évidence les liens existants. La psychanalyse parle en termes de désir, de relation fusionnelle. L’anthropologie sociale en reconnaît l’importance pour les individus, mais s’intéresse aux représentations partagées touchant à l’acte, aux substances, à la naissance du lien naturel qui unit ceux qui partagent une même consanguinité, à la nature du rapport sexuel, à celle des substances impliquées dans cet acte. C’est la façon anthropologique de voir les choses… ».

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La confiance institutionnelle des jeunes en Europe : quel effet de l'action publique ?

Article de Tom Chevalier

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 60-1, janvier-mars 2019, pp. 13-42.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Confiance, Institution, Union européenne, Jeune, Citoyenneté, Comportement politique, Intégration, Insertion sociale, Insertion professionnelle

Depuis le début de la crise économique, les partis radicaux ont engrangé de plus en plus de voix partout en Europe, notamment chez les jeunes. Et les électeurs de ces partis, qu’ils soient de droite ou de gauche, partagent un faible niveau de confiance politique, notamment dans les institutions. Or les niveaux de confiance institutionnelle des jeunes diffèrent grandement d’un pays à l’autre en Europe. Comment donc rendre compte de ces différences ? Nous affirmons dans cet article que ces différences sont dues à l’action publique. À partir d’analyses multiniveaux sur les données de l’European Social Survey, nous montrons que plus les politiques de citoyenneté économique sont inclusives et/ou plus les politiques de citoyenneté sociale sont individualisées, et plus la confiance à l’égard des institutions est prononcée chez les jeunes en général.

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Du "radical" au "radicalisé". Les usages médiatiques et politiques de la notion de "déradicalisation" en France (2014-2017)

Article de Clément Beunas

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 43, n° 1, mars 2019, pp. 3-39.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Radicalisation, Vocabulaire, Concept, Analyse de contenu, Discours, Média, Vie politique, Idéologie, Sociologie

Cet article a pour objectif de retracer l’itinéraire de la notion de « déradicalisation » dans les champs médiatique et politique français. En examinant les usages de la notion à travers l’analyse de deux corpus, il montre comment la « déradicalisation » est brusquement apparue, s’est imposée comme une prérogative de l’État, puis a disparu pour se réfugier sous des formes euphémisées. En observant les publics faisant l’objet de discours quant à la nécessité de leur « déradicalisation », cet article montre comment la figure du « radical », traditionnellement utilisée pour désigner des militants d’extrême-gauche ou d’extrême-droite volontairement engagés dans la violence armée, a progressivement laissé place à celle du « radicalisé », qui désigne les individus suspectés de « djihadisme », présentés comme les véhicules passifs d’une idéologie qu’il appartient à l’État d’extraire.

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Le mixed martial arts, une "atteinte à la dignité humaine" ? Quelques hypothèses sur les fondements de nos jugements moraux

Article de Matthieu Quidu

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 43, n° 1, mars 2019, pp. 111-151.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Sport de combat, Morale, Perception, Dignité, Sociologie

Le mixed martial arts (MMA) est un sport de combat dont le développement en France est controversé. En effet, l’activité a fréquemment été accusée de « porter atteinte à la dignité humaine ». La présente contribution envisage plusieurs hypothèses susceptibles de rendre compte des fondements sous-tendant de tels jugements dépréciatifs. À un premier niveau, il semblerait que les verdicts d’immoralité dissimulent, dans une certaine mesure, des enjeux économiques et sociaux implicites qui ne relèvent pas directement du registre de la morale. Certains spectateurs peuvent toutefois être sincèrement troublés par le spectacle offert par les combats de MMA au point d’y voir une pratique moralement indigne. Leur malaise semble alors résulter d’une expérience affective de dégoût et de la transgression par la discipline de nombreux tabous symboliques.

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Morts ou vifs ?

Article de Michèle Fiéloux, Geneviève Welsh, Anne Yvonne Guillou, et al.

Paru dans la revue L'Autre, vol. 19, n° 3, octobre-décembre 2018, pp. 263-322.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Mort, Relation, Deuil, Rêve, Mémoire, Traumatisme, Génocide, Rite, Mortalité infantile, Mort-né, Corps, Gens du voyage, Cambodge, Burkina Faso, Madagascar, Lascaux

Ce dossier est consacré à l'exploration des relations fictives, imaginaires et rituelles qui peuvent s'établir entre les vivants et les morts, par des anthropologues et des psychanalystes. Plusieurs contextes sont évoqués : les morts du génocide cambodgien, l'Afrique de l'Ouest, les Gitans d'Andalousie, Madagascar, la préhistoire ...

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Quand les femmes fabriquent la masculinité : pouvoir féminin et construction sociale chez les Samburu du Kenya : une question d'observateur

Article de Maila Valentina Marseglia, Giordano Marmone, Alice Titia Rizzi

Paru dans la revue L'Autre, vol. 19, n° 3, octobre-décembre 2018, pp. 323-331.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Femme, Pouvoir, Identité, Classe d'âge, Matriarcat, Relation femme-homme, Kenya

Les études sur les sociétés pastorales d'Afrique orientale ont souvent mis l'accent sur leur organisation politico-militaire structuré autour d'un système à classe d'age qui créé et façonne l'homme social et en définit le statut. Les femmes ont longtemps été considérées exclues de cette machine de pouvoir par les observateurs, porteurs de perspectives de recherche androcentriques souvent influencées par leur contexte socio-historique d'origine, ce qui a a contribué à la production d'une représentation parfois purement dichotomique et hiérarchisée des relations de genre.

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Durabilité et extension du soupçon : catégorisations et usages policiers du fichier d'empreintes génétiques en France

Article de Joëlle Vailly, Gaëlle Krikorian

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 59-4, octobre-décembre 2018, pp. 707-733.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Police, Fichier, Justice, Génétique, Infraction, Procédure

L’usage des banques de données génétiques dans le monde de la police et de la justice connait un développement spectaculaire dans de nombreux pays, notamment en France avec le Fichier national automatisé des empreintes génétiques. Dans ce contexte, cet article analyse les relations entre catégories d’identification d’auteurs et de suspects d’infraction, formes de savoir et rapports de pouvoir inter- et intra-institutionnels liés à cet usage. Notre étude est fondée sur des entretiens semi-directifs approfondis (N = 24), principalement avec des policiers et des gendarmes directement impliqués dans ces pratiques, et sur l’analyse de documents (textes juridiques, rapports ministériels, articles de presse, etc.). Après avoir présenté le contexte technoscientifique et législatif qui préside à ces évolutions, nous montrons d’une part la porosité des catégories d’auteurs d’infraction, de suspects et d’auteurs potentiels, d’autre part la formation de bio-identités de suspects sous diverses formes. Nous montrons également que ces processus s’articulent à quatre logiques : 1) une logique de prévention supposée des infractions par repérage des auteurs le plus tôt possible ; 2) une logique inter-institutionnelle en faveur de la police par rapport à la justice ; 3) une logique intra-institutionnelle liée à la performance ; 4) une logique probabiliste d’élucidation visant à aider les enquêtes policières sur des bases parfois empathiques vis-à-vis des victimes. Ces différentes logiques sont imbriquées et convergent vers une durabilité du soupçon et une inclusion élargie au fichier.

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Des LGBT, des non-binaires et des cases : catégorisation statistique et critique des assignations de genre et de sexualité dans une enquête sur les violences

Article de Mathieu Trachman, Tania Lejbowicz

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 59-4, octobre-décembre 2018, pp. 677-705.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Violence, Genre, Homosexualité, Identité sexuelle, TRANSSEXUALISME, Enquête, Groupe d'appartenance

Cet article porte sur les critiques d’une enquête statistique sur les violences de genre subies par les lesbiennes, gays, bisexuel·le·s et trans (LGBT). Au cours de la collecte et dans le questionnaire, des répondant·e·s ont jugé l’enregistrement du genre et de la sexualité problématique, en particulier lorsque ces personnes refusaient de se définir comme femme ou homme, bisexuelle ou homosexuelle, ou se disaient « non-binaires ». Minoritaires, ces critiques ont l’intérêt de mettre en cause le cadre de cette enquête sur les violences, elle-même dénoncée comme violente. L’article distingue deux registres de critique, l’un se donnant pour but la reconnaissance d’identifications minoritaires, l’autre questionnant la catégorisation en tant que telle. Les répondant·e·s critiques sont plus jeunes, plus souvent des femmes, s’identifient plus souvent comme bisexuel·le·s et sont parfois en situation de déclassement. Les critiques peuvent être conçues comme l’expression d’une indétermination à la fois vécue et revendiquée, elles sont portées par des personnes d’autant plus disposées à refuser les assignations dominantes du genre et de la sexualité que celles-ci sont pour elles moins pertinentes et moins pesantes.

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Qui se sent pauvre en France ? Pauvreté subjective et insécurité sociale

Article de Nicolas Duvoux, Adrien Papuchon

Paru dans la revue Revue française de sociologie, n° 59-4, octobre-décembre 2018, pp. 607-647.

Mots clés : Lien social-Précarité, Courants de pensée en sciences humaines, Pauvreté, Perception, Catégorie socioprofessionnelle, Assistance, Précarité, Emploi précaire, Famille monoparentale, Vulnérabilité

La pauvreté fait l’objet de définitions et de mesures diverses, fondées soit sur le niveau de vie, sur les conditions de vie ou l’instauration d’une relation d’assistance avec l’État. Menée à l’aide du Baromètre d’opinion de la DREES, l’étude du groupe formé par les personnes qui se déclarent pauvres et des déterminants de cette façon de percevoir sa propre position sociale met en évidence l’importance de l’éloignement du marché du travail, du fait de bénéficier d’une prestation d’assistance mais également la prégnance de la position de classe. Elle invite donc à articuler des littératures qui ont suivi des voies sociologiques propres, mais qui ont toutefois en commun d’aborder les catégories sociales dites subalternes ou populaires et en situation d’assistance. En s’appuyant sur l’articulation et les discordances entre les dimensions monétaires et subjectives de la pauvreté, l’analyse fait ressortir la vulnérabilité des personnes seules et plus encore des parents isolés ainsi que l’importance du statut d’occupation du logement, en particulier chez les retraités. Finalement, la pauvreté subjective se comprend sociologiquement comme un indicateur d’insécurité sociale durable, associée à un surcroit de pessimisme envers l’avenir. Elle manifeste l’évolution de la pauvreté dans le cadre d’un régime de crise permanente et contribue à rendre compte de la dynamique contemporaine des positions inférieures de la structure sociale ainsi qu’à articuler les dimensions subjectives et objectives de celle-ci.

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C’est normal docteur ? Normal et pathologique en médecine générale

Article de Anastasia Meidani

Paru dans la revue Déviance et société, vol. 42, n° 3, septembre 2018, pp. 465-499.

Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Sociologie, Médecine générale, Santé, Norme sociale, Pathologie, Entretien, Médecin, Relation soignant-soigné, Déviance

Le présent article se propose d’interroger le processus de normalisation à l’œuvre, au sein de la médecine générale, à partir d’un triple corpus des données recueillies dans plus de 800 articles de la revue Prescrire et une série d’entretiens auprès des médecins généralistes exerçant en libéral (N = 20) et étudiés en amont dans le cadre des séances d’observation in situ dans leur cabinet médical (N = 100h). L’ambition dépasse le seul cadre d’une sociographie des pratiques des soins et rend compte du contexte normatif qui cherche à réguler la production du pathos porteur de label médical. Étudiées au prisme des normes véhiculées dans la revue Prescrire, les relations soignants/soignés en œuvre dans les cabinets des généralistes participent de la fabrique des « anormaux », au même titre que les représentations qui parcourent les récits de ces soignants. L’article montre alors la place centrale que la médecine générale occupe au sein de ce processus, face à l’obsession contemporaine de la normalité, recouvrant à la fois l’élaboration collective des conduites individuelles, jugées non conformes selon un état de santé estimé pathologique, et le projet sociomédical de les « corriger ». Signaler la déviance biologique suffirait-il alors pour générer de la déviance sociale ?

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