PRISME travaille à la réalisation de deux bases de données bibliographiques : La première, Sciences et Action Sociales, constitue la base mutualisée du réseau. La deuxième, Thesis, est dédiée à la sélection et à l'indexation de thèses en travail social. Elle est le fruit d'un partenariat avec le CNAM-CDFT.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 43, n° 1, mars 2019, pp. 41-75.
Mots clés : Justice-Délinquance, Police, Recrutement, Psychologue, Entretien, Sélection
L’épreuve d’entretien, qui constitue une étape cruciale du dispositif de recrutement des gardiens de la paix, conduit des psychologues et des policiers à collaborer pour sélectionner les candidats. Par-delà les différences de statuts, les jeux d’appropriations croisées des catégories d’entendement d’un groupe par l’autre comme les modes dominants d’apprentissage du rôle, produisent une forme d’indifférenciation des exigences à l’égard des recrues, des conduites lors de l’épreuve et des manières de juger. Cette convergence interroge sur la spécificité de la contribution de la psychologie au dispositif de recrutement des policiers.
Paru dans la revue Déviance et société, vol. 43, n° 1, mars 2019, pp. 3-39.
Mots clés : Courants de pensée en sciences humaines, Radicalisation, Vocabulaire, Concept, Analyse de contenu, Discours, Média, Vie politique, Idéologie, Sociologie
Cet article a pour objectif de retracer l’itinéraire de la notion de « déradicalisation » dans les champs médiatique et politique français. En examinant les usages de la notion à travers l’analyse de deux corpus, il montre comment la « déradicalisation » est brusquement apparue, s’est imposée comme une prérogative de l’État, puis a disparu pour se réfugier sous des formes euphémisées. En observant les publics faisant l’objet de discours quant à la nécessité de leur « déradicalisation », cet article montre comment la figure du « radical », traditionnellement utilisée pour désigner des militants d’extrême-gauche ou d’extrême-droite volontairement engagés dans la violence armée, a progressivement laissé place à celle du « radicalisé », qui désigne les individus suspectés de « djihadisme », présentés comme les véhicules passifs d’une idéologie qu’il appartient à l’État d’extraire.
Moins nombreuses que les hommes sans domicile, moins souvent évoquées dans la littérature académique portant sur l’exclusion ou sur le genre, moins repérables dans les représentations sociales et très peu souvent sans-abri, les femmes sans domicile sont relativement invisibles. Cet article combine des analyses qualitatives et quantitatives pour comprendre, dans une perspective de genre, les trajectoires de ces femmes et leur prise en charge institutionnelle. Les femmes sans domicile sont exposées à des formes spécifiques de violences, structurantes dans leurs trajectoires de vie, mais bénéficient également de formes de protection particulières via une prise en charge institutionnelle différente de celle des hommes. Ces violences et ces formes de protection sont fondées sur le genre, qui constitue donc à la fois un facteur de vulnérabilité et de protection pour les femmes sans domicile.
En tant qu’enseignante spécialisée, je suis sollicitée par les enseignants d’écoles maternelles et élémentaires, pour les enfants en difficultés scolaires ou comportementales (manque de concentration, de cadre, d’autonomie, de confiance en eux, agressivité, etc.) avec le mandat institutionnel d’impliquer les familles.
Quelle lecture opérationnelle choisir de la situation ?
Comment entraîner enfant et parents, qui ne sont pas à l’origine de la demande, dans cette fameuse « danse » susceptible de conduire au changement ?
Quel type de danse leur proposer ?
J’exposerai les grandes lignes de ma démarche avant de proposer une rapide classification du type d’outils ou « pas de danse » que j’utilise.
La réflexion de notre groupe s’appuie sur un modèle de psychothérapie individuelle d’orientation systémique dite PIOS et propose d’ouvrir ponctuellement le setting « en individuel » à des membres significatifs de l’entourage du patient. Plutôt que de travailler uniquement avec les représentations du patient, nous intégrons la possibilité de travailler avec les forces vives de l’interaction auxquelles les grands courants de la thérapie familiale nous ont sensibilisés.
Les points à aborder dans le dispositif élargi sont soigneusement élaborés auparavant entre thérapeute et patient. Cette rencontre enrichit considérablement la relation thérapeutique. À plusieurs niveaux, de nouvelles perspectives se déploient : une danse différente se met en place entre thérapeute et patient, comme entre ce dernier et ses proches.
Article de Nicolas Louis Marie Nussbaumer, Marc Grandgirard, Cristina Garcia, et al.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 40, n° 1, mars 2019, pp. 51-71.
Mots clés : Santé mentale-Souffrance psychique, Thérapie, Individu, Thérapie familiale, Approche systémique, Équipe, Psychothérapeute, Formateur, Récit de vie, Théorie, Modèle, Atelier, Expérimentation, Réflexivité, Frank (Ian), Anderson (Tom)
À partir de l’histoire d’une thérapie individuelle devenue progressivement thérapie de famille, ayant impliqué un thérapeute-formateur et une équipe réfléchissante en formation, les quatre thérapeutes qui ont traversé cette aventure thérapeutique évoquent quelques facettes de leur évolution personnelle dans cet atelier qui se veut à son tour expérientiel. Des fragments des évolutions personnelles des quatre jeunes thérapeutes sont racontés à quatre volontaires qui forment l’équipe réfléchissante de l’équipe réfléchissante dans un cercle confidentiel sous la houlette du thérapeute-formateur ; les quatre volontaires sont invités ensuite à échanger leurs propres résonances avec la première équipe réfléchissante. Enfin, dans un troisième temps, le public s’exprime. L’enrichissement de l’atelier par ces divers apports narratifs conduit à une discussion comparative de l’expérience de formation vécue par l’équipe réfléchissante dans cet atelier et dans un autre cadre, celui de l’intervention systémique brève ainsi qu’une comparaison théorique avec le modèle de l’équipe de Ian Frank directement issu de celui de Tom Andersen. La conclusion parlera de sérendipité et d’échange de cadeaux.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 40, n° 1, mars 2019, pp. 73-87.
Mots clés : Accompagnement de la personne et identité, Placement familial, Enfant placé, Relation enfant-parents, Famille naturelle, Approche systémique, Éducateur spécialisé, Parentalité, Compétence sociale, Conflit de loyauté, Relation équipe éducative-famille, Relation enfant-mère, Travail éducatif
À travers cet article, je souhaite partager mes réflexions, à partir de la situation de Léo, sur la façon dont je prends appui sur l’approche contextuelle, dans ma fonction d’éducatrice spécialisée en service de placement familial, dans le cadre de l’accompagnement autour des relations parent-enfant.
Je m’attache à la question du « donner-recevoir », qui permet de faire émerger comme une ressource la capacité de l’enfant à donner et les capacités parentales.
Je m’attache à la question des loyautés, indissociable de la notion de conflit de loyauté dans lequel l’enfant est en prise dans un contexte de placement.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 40, n° 1, mars 2019, pp. 89-123.
Mots clés : Travail social : Formation, Approche systémique, Formation, Travail social, Travailleur social, Méthode pédagogique
L’auteur témoigne de son expérience d’enseignement de la systémique. Dans le cadre d’un cours de vingt-quatre heures, il tente de sensibiliser de futurs professionnels psychosociaux à la « pensée systémique ». La pédagogie est résolument centrée sur la « formation » (mobilisation du « vécu » des apprenants) plutôt que sur l’« apprentissage » (mémorisation de concepts). L’auteur explique comment il fait « sentir » le paradigme systémique au départ de quatre principes : 1) Nous n’agissons pas toujours en notre nom propre mais au nom d’un réseau d’appartenance ; 2) Ce que nous appelons un « problème » peut être vu comme une « solution » ; 3) Avant d’engager une aide psychosociale, il y a lieu de questionner le contexte et 4) La collaboration avec la famille ne se décrète pas, elle se construit. Des exemples concrets et des analyses de situation viennent illustrer le propos.
Paru dans la revue Thérapie familiale, vol. 40, n° 1, mars 2019, pp. 125-145.
Mots clés : Enfance-Famille, Séparation, Divorce, Couple, Adolescent, Relation enfant-parents, Maintien du lien, Besoin, Qualité, Rôle, Parentalité, Relation familiale
L’objectif de notre étude est d’enrichir la compréhension du concept de coparentalité « satisfaisante » post-rupture conjugale. En essayant de répondre à la question suivante : Comment les adolescents vivent la qualité de la relation coparentale de leurs parents après la séparation conjugale ? Nous avons analysé le vécu de cinq jeunes issus de deux couples parentaux hétérosexuels séparés. L’analyse phénoménologique interprétative – IPA (Smith et coll., 2009) nous a permis de dégager deux thèmes principaux qui semblent décrire la manière dont les adolescents vivent la qualité de la relation coparentale de leurs parents après la séparation conjugale : le vécu de la dynamique familiale et la satisfaction de leurs besoins spécifiques.
L’établissement de pratiques collaboratives entre l’école, la famille et la communauté (ÉFC) apparaît comme un enjeu incontournable pour maximiser les chances de réussite des élèves. Cependant, il est difficile de cerner ces pratiques parce qu’elles sont très diversifiées en matière de types et de fréquence d’activités et de partenaires impliqués selon les établissements scolaires, l’ordre d’enseignement (le préscolaire, le primaire et le secondaire) et les caractéristiques des élèves et de leurs familles (statut socioéconomique, immigration récente, intégration d’élèves handicapés ou en difficulté d’adaptation ou d’apprentissage, etc.), (De Saedeleer et al., 2004 ; Larivée, Terrisse et Kalubi, 2006). Mais qu’en est-il de la collaboration ÉFC dans les écoles privées jugées efficaces ? Quels sont les types de pratiques privilégiés ? Quelles sont les conditions de réalisation et les modalités de gestion de la collaboration ÉFC ? Dans ce texte, nous abordons ces questions liées aux pratiques collaboratives ÉFC en étudiant spécifiquement la situation d’une école privée jugée efficace au plan de la réussite scolaire et accueillant des élèves d’âge préscolaire, primaire et secondaire. Plus spécifiquement, nous analysons les types de relations et de soutien privilégiés par cette école à l’égard des parents et des membres de la communauté. D’une manière générale, les résultats indiquent de façon significative que les pratiques de collaboration ÉFC privilégiées par le personnel scolaire et les parents se situent autour de deux types d’activités : les communications entre l’école et la famille ; le suivi et l’encadrement des devoirs et des leçons.